Exit J. F. Lisée

Il aurait dû savoir!

Tribune libre

L'annonce de l'abandon de Jean-François Lisée dans la course à la chefferie du PQ ne surprend personne, sinon en raison de la date aussi hâtive. Toutes les Georgette de ce monde diraient: " tout ça pour ça ", elles auraient raison. Hélas! J.F. Lisée ne participera jamais aux premières nominations dans la nouvelle mouture du PQ. Personnellement, j'espère de tout coeur qu'il n'écrira pas un nouveau livre pour tout expliquer son retrait. Mais rien n'est moins certain me direz-vous. Nostalgiques, prière de s'abstenir.

Abandonner c'est à quelque part admettre une erreur de parcours, une mauvaise évaluation de ses pouvoirs d'attraction ainsi que les forces en présence sur le terrain. Bien sûr, un tel événement n'est pas du tout agréable devant public et amis. Comme une défaite, l'abandon ne gonfle pas l'égo et s'inscrit comme une action politique ratée.

Jean-François Lisée avait créé une commotion générale dans les rangs péquistes en affirmant que son parti allait devoir vivre avec une «bombe à retardement» advenant l'élection de l'actionnaire de contrôle de Québecor, Pierre Karl Péladeau, à sa tête. Il n'avait pas hésité à parler d'un «énorme problème». Cette sortie lui a valu pas mal d'inimitiés à l'interne.Honnêtement, je crois que ces déclarations équivalaient à se faire hara-kiri en un rien de temps. Dès lors, l'étoile de Lisée ne cesse de pâlir. Peut-on croire que l'avenir politique et l'esprit de famille que Lisée recherchait au sein du PQ ne sont plus possibles? Quel rôle recevrait-il de la part de PKP si celui-ci devenait le chef du PQ et premier ministre éventuellement? Il est tôt pour y répondre présentement mais le temps donnera son verdict prochainement. Sur la balance JFL et PKP n'ont pas le même poids politique.

Du côté des adversaires dans la course, ce sont plutôt les raisons invoquées par Lisée qui, semble-t-il, ne tiennent pas la route. Un grand désaccord apparaît dans la logique des choses. L'analyse de la situation n'est absolument pas partagée par ses pairs. De plus, Bernard Landry ne se gêne pas pour appuyer fortement PKP. Landry insista même pour affirmer que Lisée prit la bonne décision en se retirant de la course. Une telle influence n'est rien pour mettre du vent dans les voiles de Lisée.

Certains observateurs de la scène politique provinciale parlaient même, cela est audacieux, d'un retrait de Lisée dans la précourse. Ces rumeurs prirent naissance lorsque Lisée portait des dénonciations auprès de la charte des valeurs portée par le gouvernement Marois. Le prix à payer fut de recevoir des critiques acerbes de la part des membres du PQ; depuis ce temps Lisée se sentait de plus en plus seul dans son coin loin des sourires de ses confrères.

Au terme de son mandat de député de Rosemeont, Lisée se représentera-t-il encore comme député ou bien prendra-t-il une voie différente vers son nouveau rôle de père? La question mérite d'être débattue.

À la lumière de tout ce qui précède, je persiste à croire que Lisée a fait une erreur en se présentant dans la course à la chefferie. Mais il avait le droit d'y aller. Dans le mariage on le sait après, lui le savait avant; tout un avantage!


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1 commentaire

  • François A. Lachapelle Répondre

    25 janvier 2015

    Mon député est un inventeur. Son livre que j'ai lu, Pour une gauche efficace (Boréal) regorge d'idées ... inapplicables.
    Exemples: doubler instantanément les tarifs d'électricité au Québec. Privatiser l'actionnariat d'Hydro-Québec au niveau de 25% et ça continue.
    Comme l'écrit Michel Beaumont, il est souhaitable que Monsieur Lisée n'entreprenne pas l'écriture d'un nouveau livre pour nous expliquer pourquoi il s'est retiré de la course à la chefferie du PQ.
    En politique, Jean-François Lisée aurait été disqualifié par feu Marcel Léger qui faisait un travail de terrain extraordinaire. Exemple: Jean-François Lisée était ministre responsable de la région de Montréal. Qu'a-t-il fait entre 2012 et 2014 pour augmenter le nombre de comtés élisant un(e) député(e) du PQ ? C'était sa responsabilité.
    Au lieu d'être utile au PQ, il créait plus de problèmes que de solutions. Vivement son départ de la politique et longue vie à ce père de famille de 5 enfants, un job à plein temps pour les quarante prochaines années.