Éveiller la passion irréductible de la liberté...

avant que s'installe en nous la colère!

Tribune libre

J’ai toujours été ébahi par le style littéraire imagé et concis d’Albert Camus. Dernièrement, à la page d’accueil de la tribune libre de Vigile, une des pensées percutantes de Camus, comme lui seul peut les exprimer, m’a élevé au niveau de la passion irréductible de la liberté :
« Je crois, pour ma part, que l’idée de révolution ne retrouvera sa grandeur et son efficacité qu’à partir du moment où elle mettra au centre de son élan la passion irréductible de la liberté. »
Toutefois, en mon fors intérieur, je me suis demandé si cette « passion » du peuple québécois, soulevée au début des années ’80, ne s’était pas éteinte avec le temps sous l’influence de vents violents venant de l’ouest et des dépressions intérieures qui en ont découlé.
Comme plusieurs d’entre vous, j’aurais aimé que cette « révolution » se produise au cours des prochaines semaines au Québec…mais malheureusement, force est de constater que ce n’est pas le 4 septembre que nous amorcerons notre périple vers notre indépendance.
Entre le rêve et la réalité, nous devrons attendre les conditions atmosphériques propices qui nous permettront de bâtir ensemble ce Québec souverain que nous espérons habiter et développer au moyen de ses ressources naturelles et culturelles.
Fort heureusement, certains signes nous permettent d’être optimistes dans les prévisions météorologiques à court terme…Entre autres, le mouvement de mobilisation étudiante suscité au printemps et toujours vivant encore aujourd’hui représente, à mon sens, un élément extrêmement positif pouvant influencer l’éveil de cette « passion irréductible de la liberté ».
De plus, la naissance d’Option nationale incarne un vent de fraîcheur qui saura nous insuffler l’énergie nécessaire pour promouvoir à moyen terme « l’idée de révolution » dans la population et réveiller peu à peu la fibre nationaliste chez les Québécoises et les Québécois.
En terminant, je vous laisse sur la dernière strophe de « L’alouette en colère » de Félix Leclerc, histoire de vous rappeler l’urgence d’éveiller en chacun de nous la passion irréductible de la liberté avant que s’installe en nous la colère :
« Mon fils est en prison
Et moi je sens en moi
Dans le tréfonds de moi
Pour la première fois
Malgré moi, malgré moi
Entre la chair et l'os
S'installer la colère »
Henri Marineau
Québec

Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2031 articles

  • 1 418 284

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



8 commentaires

  • Luc Archambault Répondre

    8 août 2012

    @ Mario,
    Colmater une brèche par où rentre l'eau est essentiel, puisque le navire coule sinon, ramer quand il coule... ne sert à rien, il coule, point. Et, ramer ne sera d'aucun secours, ni ne permettra d'atteindre la rive.
    On peut colmater la brèche, si on le veut. Le problème c'est qu'on ne veut pas.
    Et, il n'est pas question de faire l'UNITÉ, mais bien l'UNION. L'UNION est plurielle, l'UNITÉ univoque. L'UNITÉ autour du seul PQ a vécu. QS ne disparaîtra pas du seul fait de le vouloir.
    Autant donc faire l'UNION. Pas sur tout, mais sur l'ESSENTIEL. À savoir, le respect du principe premier de la DÉMOCRATIE, à savoir, la primauté de la souveraineté démocratique du peuple, celle qui est foulée aux pieds par l'État ILLÉGITIME du Québec/Canada actuel, puisqu'il s'impose par-dessus la tête du peuple, SANS avoir obtenu pour ses Actes Constituants le clair OUI référendaire du peuple.
    Nous pouvons nous entendre là-dessus pour élire une députation qui rompt avec la gouvernance collabo qui prévoit tolérer que s'impose par-dessus la tête du peuple SANS son libre, souverain et démocratique consentement.
    Nous avons la méthode, nous avons le savoir-faire, nous avons les outils pour la faire cette UNION. Suffit de la faire, d'exiger qu'on la fasse.
    Nous pouvons sortir du paradigme canado-britannique qui à force de distorsion du vote, oblige le gouvernement de la minorité ( en voix ) sous prétexte de majorité en chambre. C'est dans la tête qu'on sort de la réclusion.
    Le gouvernement de VRAIE Coalition multipartite est à notre portée. Pourquoi faudrait-il être indéfiniment soumis à l'arbitraire canado-britannique ?
    Un programme COMMUN d'État radicalement DÉMOCRATIQUE s'impose, ce qui permet de confronter les autocrates qui pensent pouvoir indéfiniment, sur la base de notre division, imposer le gouvernement de la minorité.
    Les Québécois,es n'attendent que ça. 40% des Québécois,es qui ne votent plus, n'attendent que ça, un signe, un signal, qu'enfin nous sommes sortis de notre réclusion, des affres du syndrome de Stockholm, qui nous fait penser comme veulent qu'on pense les canadianisateurs.
    La révolution est d'abord culturelle. Cesser d'endosser la camisole de force du diktat canadianisateur qui a enfoncé la Coalition du NPD et du PLC, appuyée par le Bloc. Ce qui était le choix des Québécois,es. Ce qu'on redoutait c'est qu'un tel esprit nouveau de gouvernement de la majorité fasse tache d'huile à Québec... ce qui coulerait le navire canadianisateur du seul fait de colmater la brèche de la division dans notre navire.
    OUI, cessons de parler et agissons, cessons de nous entre-excommunier, faisons l'UNION de nos forces DÉMOCRATIQUES. Ne restera aux ploutocrates que leurs yeux pour pleurer.
    Pas question de fonder un nouveau parti, seulement faire l'UNION de ceux qui veulent mettre au pouvoir ici et maintenant, nul autre que le peuple souverain du Québec.
    COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté du Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    8 août 2012

    Monsieur Mario,
    Je sais que vous avez de l'estime pour monsieur Marineau et que vous vouliez simplement lui donner votre avis.
    Pour ce qui est de la région de Québec, je souscris à l'opinion de monsieur Yvan Blot de mon commentaire précédent, c'est à dire que pour bien des gens de la région de Québec, le seul critère qui donne une valeur à un être humain, c'est l'argent.
    Ainsi, la nation, la religion ou toute autre considération en dehors de l'argent n'a pas d'importance pour eux.
    Autrement dit, ils sont prisonniers de l'idéologie dominante que monsieur Blot à la suite du philosophe allemand Heidegger appelle du nom de "Gestell", système strictement utilitaire qui régit en particulier la société capitaliste dans laquelle nous vivons.

  • Mario Boulet Répondre

    8 août 2012

    Monsieur Luc Archambault,
    Je comprends votre raisonnement de vouloir colmater la brèche dans le navire. Malheureusement, nous n'avons pas les outils nécessaires, en mer, pour pouvoir réaliser ce que vous pensez. Il faut atteindre la rive au plus « maudit ».
    Soyez assurés que j'y ai songé il y a plusieurs mois maintenant. Je me suis dit que le Parti Québécois ne représentait probablement pas la solution idéale pour réaliser l'indépendance, mais c'est la seule solution qui existe. Attendre l'émergence d'un autre parti politique, que ce soit Option Nationale ou tout autre nouveau parti, ne permettra pas de réagir à temps avant la stratégie d'invasion moderne que le « Rest of Canada » veut orchestrer.
    Si on pouvait colmater les brèches en pleine mer, on pourrait y construire des navires également. Hors, à ce que je sache, les chantiers maritimes et navales n'existe que sur la terre ferme. Nous n'avons pas toutes les ressources possibles à notre disposition. Nous les aurons lorsque nous serons rendus à destination.
    Concernant, l'union que vous insinuez, je ne saisis pas pourquoi il faudrait s'unir impérativement à cet étape-ci, alors que des gens ont voulu se diviser il y a quelques années. Pour reconquérir un état, il faut soit utiliser les armes ou y aller de façon pacifique. Ici, au Québec, on préconise la façon légale et pacifique. Hors, que ce soit l'une ou l'autre des stratégies adoptées, on ne peut rompre les rangs à tous les 5, 10 ou 20 ans, pour composer une seconde armée possédant les mêmes intensions territoriales.
    Si au Québec nous y serions allés par les méthodes armées, plusieurs « traitres » aurait été incarcérés, pendus ou fusillés. Pourquoi serait-ce différent lorsque nous désirons utiliser la méthode paisible? Je ne dis pas qu'il faut les jeter en prison, mais qu'ils reviennent à l'intérieur des rangs en marchant pour la souveraineté.
    La souveraineté du Québec est beaucoup plus qu'une simple idéologie politique. Ce n'est pas un jeu vidéo dans lequel chacun est le héros. Il viendra un temps où il nous sera de plus en plus impossible d'atteindre nos objectifs.
    Cessons les belles paroles et agissons, c'est-à-dire ... ramons!

  • Mario Boulet Répondre

    8 août 2012

    Monsieur Michel Bélisle!
    Fâché contre M. Marineau? Non!
    J'ai bien vu qu'il vient de la région de Québec. Il doit se sentir bien seul. J'habite à une heure de route de Québec. Je dois avouer que je me sens bien seul aussi dans mon comté électoral aux allures ultra conservatrices.
    Je ne suis pas originaire de la vieille capitale. Je suis devenu un « immigrant » sur la rive-sud de Québec. J'arrive mal à saisir quelles sont les raisons exactes de cette attitude.
    Les gens de la grande région de la Capitale Nationale sont très peu touchés par les questions de langues, d'ethnies, de grèves étudiantes, etc. Chacun vit pour soi depuis des dizaines d'années, voire une couple de centaines d'années. Ce que l'on mentionne un « problème » dans certaines autres régions, devient exotique dans leurs lieux. Ils veulent conserver leur patrimoine, même si nous leur proposions de doubler, voire tripler leurs acquis. Ils acceptent très difficilement les changements. C'est une forme d'immobilisme. Pourtant, si le Québec deviendrait souverain, plusieurs ministères actuellement à Ottawa, se verrait forcer d'être créé à Québec. Cela créerait une masse de nouveaux emplois.
    Pour revenir à M. Marineau, c'est justement parce qu'il vient de Québec et parce qu'il a de l'éloquence, que je souhaite qu'ils joignent les rangs. Parce qu'il vit à Québec, il ne ressent pas l'urgence d'agir à l'intérieur de ce que nous vivons. Ce sera toujours le temps dans 1, 2, 5, 10, voire même 20 ans.
    Mais soyez assurés monsieur Bélisle, que je respecte ce qu'il pense et que je n'ai pas d'animosité contre sa personne, mais seulement de l'amertume pour ce qu'il dit. Il pourrait tellement donner davantage à la cause souverainiste.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 août 2012

    Les partis politiques c’est comme les religions, les prêcheurs et les gérants d’estrade ou bien-pensants font la rue, les portes, les villes, les rangs, les vieux, les jeunes, avec leurs autobus, leurs beaux habits, leurs cravates, leurs décolletés, ils y vont en groupe, on se sent plus forts en gang, deux par deux, trois par trois, vingt par vingt, pour vendre leur religion, leur programme, leur salade, leurs pinottes, leurs bonbons, leurs menaces, leurs injures, leurs insultes, nous sommes les élus disent-t-ils, croyez-nous, votez pour nous, venez avec nous, nous serons sauvés, nous irons tous au ciel, sinon, vous irez en enfer. Mais, je croyais qu'on y était déjà! Que de discours inutiles, quelle perte de temps, le temps presse, de discourir ainsi n'empêchera en rien le Titanic ne continuer à sombrer!
    C'est vrai, le Titanic coule, bouchons les trous disent-ils, avec du papier de toilette, et il continuera à flotter. Bien voyons donc! Ça ne tiendra pas! De toute façon, il y a des chaloupes! Justement, il n’y en aura pas, les oligarques de première classe les prendront tous, et il n’en restera plus pour le peuple de troisième classe. La démocratie coule et tout le monde veut encore la sauver, et prendre une chance de traverser la mer, la réalité, c’est qu’il n’a jamais été insubmersible, dur dur à accepter pour le peuple, alors, laissons la couler, laissons nos illusions disparaîtrent avec elle. Les plus brillants, c’est comme les décrocheurs scolaires, c’est ceux qui sont restés les pieds à terre sur le continent. Bien voyons! Cela n’a pas de sens, ils ne verront jamais l’Amérique! Je suis d’accord, mais ceux dans le Titanic n’ont plus! Ne leur disons pas! Ils nous traiteraient d’idiots! Ils se fâcheraient! Laissons-les apprendre de leurs erreurs! Ramez ou bouchez les trous ne changera rien!
    Elle coule de partout! Elle est irrécupérable!

  • Luc Archambault Répondre

    7 août 2012

    @ Mario,
    Ce n'est pas ramer qu'il faut quand coule le navire, c'est colmater la brèche, évacuer l'eau.
    La brèche, c'est le défaut d'UNION des forces citoyennes et politiques démocratiques du peuple souverain du Québec. Nos élites citoyennes et politiques sont INCAPABLES pour l'instant de la faire cette UNION.
    Un peuple UNI jamais ne sera vaincu !
    Le corollaire contraire... un peuple divisé sera toujours vaincu.
    Or, cette désunion sur tout, pourrait se transmuer en UNION sur l'ESSENTIEL, à savoir, la primauté DÉMOCRATIQUE de la SOUVERAINETÉ du PEUPLE, foulée aux pieds par un État de dictature qui s'impose PAR-DESSUS la tête du PEUPLE depuis 253 ans.
    L'eau qui envahit le navire, c'est la petite eau de l'IMPUISSANCE. Comme si nous étions fatalement IMPUISSANT,ES. Comme si rien n'était en mesure de nous permettre de se vivre dans la puissance, celle qui fait, en DÉMOCRATIE, du peuple la seule puissance admissible, devant trôner au sommet de l'État du peuple... PUISSANT, au point de faire s'effondrer tout État qui NIE cette puissance, du seul fait de s'exprimer, à la face du monde libre. Mais encore faut-il élire une députation qui s'engage à APPELER ce peuple à INVALIDER tout État qui n'a pas obtenu son clair OUI référendaire.
    Ramer ne sert à rien si on ne fait rien pour colmater la brèche de la division des forces démocratiques de ce peuple. Ramer pour le PQ, ou pour QS, ou pour l'ON, ne sert à rien si l'eau de la division nous submerge.
    Nous pouvons encore l'évacuer cette eau, nous pouvons encore colmater la brèche qui lui permet de s'engouffrer dans le navire. Il est encore temps de le faire. Il n'en tient qu'à nous. Faire pression sur les élites politiques et citoyennes de ce peuple.
    La colère !?
    Elle n'est que le résultat d'un constat d'IMPUISSANCE. Or, nous sommes puissants... chacun de nous l'est et ENSEMBLE, nous sommes invincibles. Ils le savent... mais comme nous sommes INCAPABLES encore de nous vivre dans la puissance, ils peuvent espérer continuer à agir en potentats par défaut... l'inexcusable et irresponsable nôtre.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 août 2012

    Monsieur Mario,
    Ne vous fâchez pas trop contre monsieur Marineau. Il fait son effort. Il est l'un des rares citoyens de la région de Québec à ne pas voter à droite et encore plus à droite, c'est à dire en faveur du "chacun pour soi" et du "au plus fort la poche".
    Dans la région de Québec, l'idéologie dominante est celle dont parle l'écrivain et polémiste français Yvan Blot. Monsieur Blot dit ceci qui pourrait s'appliquer à plusieurs électeurs dans la région de Québec:
    "L’argent comme idole"

    "L’argent est la cause formelle du système, c’est-à-dire ce qui fixe la norme et motive les actes. Il ne s’agit pas de condamner l’usage de l’argent mais de condamner l’argent comme idole. L’argent ne domine jamais tant que lorsqu’on ignore sa domination : c’est le processus d’oubli de l’être longuement analysé par Heidegger. La domination de l’argent est assurée par l’idéologie de la non discrimination. Celle-ci se montre de façon flatteuse comme voulant assurer l’égalité des hommes mais en réalité, il s’agit de supprimer toute discrimination sauf celle par l’argent afin que l’argent devienne le seul critère sur lequel on juge les hommes. Une société où seule la discrimination par l’argent existe est en réalité monstrueuse, contraire à toutes nos traditions historiques chrétiennes ou nationales. C’est un moyen de détruire l’identité nationale au profit d’un monde matérialiste sans aucune frontière."
    http://www.polemia.com/article.php?id=4815
    Ne vous demandez plus pourquoi le nationalisme québécois est mort dans la région de Québec.

  • Mario Boulet Répondre

    7 août 2012

    Il est dommage M. Marineau que vous vous entêtiez à trouver une sortie de secours à ce qui nous assaille au Québec. L'important est de se sauver de ce merdier qu'est le gouvernement libéral actuel. Le bâteau est en train de couler et plusieurs tentent de regarder la couleur ou la longueur des rames et de se dire que ce n'est pas la situation propice pour réaliser notre destin. Vous êtes en train de vous poser des questions sur la personne battant le tambour dans cette galère.
    Je vous le répète. Le bâteau est en train de couler.
    Râmez!!!