En cette rentrée scolaire, il est d’actualité de se poser des questions sur la démocratie parlementaire. Malgré les beaux discours des biens pensants de notre société, le système parlementaire n’incarne pas la liberté, puisque la gestion de la société est confiée à des individus, qui une fois les élections passées, ont carte blanche pour faire ce qu’ils veulent. De plus, lorsqu’un gouvernement est désavoué par 75% de la population comme le gouvernement Charest et qu’il impose une augmentation des frais de scolarité malgré la désapprobation générale de la population, c’est faire fi de la justice sociale. D’autant plus que ce gouvernement n’a pas été élu par la majorité de la population.
En réalité, la démocratie parlementaire n’est pas une « démocratie » au sens propre du terme (pouvoir du peuple), mais une oligarchie. Car dans ce système, il suffit d’obtenir la majorité des sièges pour qu’une minorité de personnes (les élus) gèrent la société selon leur plateforme électorale et non selon la volonté de la majorité des électeurs. Ce système n’a jamais éliminé les inégalités sociales, l’exploitation économique et les rapports de domination dans la société. Non seulement, il ne les a jamais supprimés, mais il les a entretenus. À qui profitent les diplômes universitaires si ce n’est pas aux employeurs? Il serait donc tout naturel et raisonnable que la facture de la formation universitaire des étudiants soit payée par les employeurs! Déjà pour les emplois non universitaires, les employeurs payent une formation en entreprise aux nouveaux employés. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les emplois demandant une formation universitaire?
Or ce n’est pas le cas dans le système capitaliste, il met le fardeau économique sur le dos des étudiants. C’est l’esclave qui paye sa formation et ses outils de travail. L’État fait tout en son pouvoir pour préserver les intérêts des puissances économiques qui l’ont construit. Il est donc impossible qu’un jour les élections puissent changer l’ordre des choses. J’entends, depuis le dégel des frais de scolarité, la petite droite québécoise nous servir l’argument suivant : Les universités sont sous financées, les étudiants doivent faire leur part. Si les universités étaient réellement sous financées, elles ne se lanceraient pas dans des projets de construction pharaonique comme « l’îlot voyageur » pour l’Uqam; les frais de changement de nom de la station de métro Longueuil et son campus moderne pour l’Université de Sherbrooke; les nouveaux pavillons de Concordia et de l’Université de Montréal à Outremont. N’oublions pas la prime de départ du recteur de l’Université Laval. Si les universités étaient mieux gérées, les étudiants n’auraient pas à payer les pots cassés.
À chaque élection, on ne demande jamais aux électeurs le bien-fondé du gouvernement, mais sur les gens qui le composent. L’idée de gouvernement est ainsi agréée de fait et non discutable. La démocratie nous condamne à vivre sous son autorité. Le choix qu’elle nous offre est un faux choix. La population n’a plus le réflexe de protester et accepte l’inacceptable. Comme dans la télé série « Racine », l’esclave noir, Toby, tente à chaque occasion de s’évader. Puis lorsqu’il a eu des enfants en captivité, ceux-ci ne comprennent pas son désir de liberté. Car lorsque l’on a connu depuis son enfance l’esclavage, on ne peut pas imaginer facilement la liberté! C’est la même chose pour la classe ouvrière et les pauvres, la mobilisation contre un système injuste est de moins en moins possible s’ils n’ont pas accès à une éducation post-secondaire. Plus ils sont instruits, plus ils développent leur sens critique et les journaux populistes n’ont plus d’influence sur leurs opinions. C’est pour ça que le gouvernement hausse les frais de scolarité, ça réduit l’accès aux études universitaires et tue la menace d’une société qui pense par elle-même. Autrefois, un secondaire 5 assurait un bon emploi. Aujourd’hui, un baccalauréat assure des paiements mensuels sur plusieurs années sans pour autant décrocher un emploi dans le domaine que l’on a étudié. Esclaves de tous les pays unissez-vous et questionnez la pertinence des gouvernements.
Démocratie
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