Ériger le pont entre les aînés et la jeunesse

Tribune libre

Réunis en congrès à Rivière-du-Loup, près de 400 délégués de la Fédération des aînés du Québec (FADOQ), regroupant 265 000 membres répartis dans 840 clubs, se sont préoccupés du sort des personnes âgées au Québec, en particulier sur les préjugés qui demeurent encore tenaces envers les aînés, les fraudes et les abus dont ils sont souvent les victimes et les problèmes financiers auxquels ils sont régulièrement confrontés.
« Les mentalités sont difficiles à changer. Nous vivons dans une société qui a malheureusement tendance à considérer l’humain comme un bien jetable, alors que dans d’autres sociétés, comme en Orient, les gens qui vieillissent sont vus comme des sages. Un lien entre la jeunesse et la sagesse permet de créer une synergie vraiment positive, mais on oublie souvent de faire ce lien », a déclaré Denis Prud’homme, le directeur de la FADOQ.
Dans le contexte de la crise sociale suscitée par le mouvement étudiant au Québec, ce « lien » pourrait pourtant se créer tout naturellement si nous associions les personnes âgées considérées comme un « bien jetable » aux étudiants perçus par le gouvernement néolibéral de Charest comme un « bien de consommation ».
N’y-a-t-il pas dans cette analogie les ingrédients nécessaires à l’utilité de l’érection d’un pont intergénérationnel qui ne pourrait que contribuer à créer un lien solide entre l’expertise du passé et la flamme de l’avenir incarnée par une jeunesse qui ose affronter les règles établies au profit d’une société plus juste.
D’ailleurs, si nous nous arrêtons un peu sur les images que nous percevons sur les différents médias lors des manifestations des derniers mois, particulièrement depuis le tintamarre des casseroles résonnant contre la loi 78, nous verrons à quel point les chevelures grisonnantes prennent de plus en plus de place dans le paysage des manifestants.
En réalité, les deux rives qui séparent les aînés des jeunes d’aujourd’hui ne sont peut-être pas très éloignées…le pont qui les relie est probablement en construction, voire même en voie d’achèvement.
Si tel est le cas, le Québec, sur la trace des orientaux, deviendra un pionnier en Amérique du Nord en plus de contribuer à son essor en tant que « société distincte » en favorisant les richesses du passé incarnées par les personnes âgées comme garant d’un avenir que lui ouvre une jeunesse déterminée à placer ses convictions au-delà de toute forme de partisanerie à courte vue, allant à l’encontre des intérêts généraux de la société québécoise.
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2073 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juin 2012

    Il y a un philosophe qui a dit : "Les jeunes savent tout, les gens d'âge moyen doutent de tout et les vieux sont prêts à tout".
    Pierre Cloutier