Erdogan s’en va-t-en guerre ou l’histoire d’une raclée mémorable au Karabagh

L'art de mal choisir ses adversaires

« Les guerres ne sont jamais commencées par des gens intelligents. Elles sont commencées par des idiots » (Général Piotr Grigorenko, héros de l’Union Soviétique, cité en 1978 par le Dissident Vladimir Boukovsky)

Dans la nuit du vendredi 2 au samedi 3 avril, l’Azerbaïdjan a lancé une offensive de grande ampleur pour envahir la République Arménienne du Karabagh. Trois jours après, cette funeste initiative des présidents turcs et azerbaïdjanais MM. Erdogan et Aliev, a échoué un cessez le feu est en vigueur. On compte une centaine de morts (les responsables répondront-ils de leurs actes ?), des destructions, des exactions, deux peuples meurtris... pour rien. Sans oublier que nous sommes passés près d’une conflagration militaire russo-turc de bien plus grande envergure. Tout cela dans un assourdissant silence médiatique.

Que s'est-il passé ? Qui sont les acteurs, quels sont les vrais enjeux de cette guerre cachée des medias du Politiquement Correct...


Pour bien comprendre la séquence des événements et comment elle s'inscrit dans une actualité brûlante, nous allons revisiter l'Histoire de ce pays, détailler sa géographie, parler des enjeux et des acteurs du conflit et dire... qui est le gagnant qui est le perdant de cette conflagration qui vient d'opposer la Turquie et ses alliés islamistes à l'Arménie et son allié russe.

L’Histoire

Le Karabagh est à l’origine un territoire arménien, annexé, au travers de hasards de l’Histoire à la Russie des Tsars, puis à l’Union Soviétique. Staline détacha le Karabagh de l’Arménie, pour le rattacher, arbitrairement à l’Azerbaïdjan. A noter que ce rattachement était purement administratif. Le russe restait la première langue de l’Empire pour tous, Azerbaïdjanais comme Arméniens, et les habitants du Karabagh pouvaient sans difficulté continuer à parler arménien ainsi qu’à apprendre leur langue à l’école. Ils voyaient également leurs églises et leur religion préservée. La dictature communiste frappa beaucoup moins les églises dans les républiques chrétiennes du Caucase qu’en Russie ou dans le reste de l’Europe.

A noter que le Karabagh ayant été comme l’Arménie, contrôlé par les Russes puis les Soviétiques et jamais par les Turcs, il échappa, heureusement, au génocide.

A l’effondrement de l’URSS, l’Azerbaïdjan non seulement voulu récupérer le Karabagh mais aussi y imposer la langue azérie et la religion musulmane. Évidemment les Arméniens ne furent pas d’accord. Il s’en suivit une guerre meurtrière (30.000 morts) clairement remportée par l’Arménie qui, à partir du cessez-le-feu de 1994, contrôla 95% du territoire du Karabagh plus des territoires azerbaïdjanais substantiels qui jouxtent le Karabagh.

L’attitude de la Russie changea durant le conflit. D’abord elle soutînt du bout des lèvres, plutôt l’Azerbaïdjan, avant de se retourner clairement et massivement en faveur de l’Arménie.

Le Karabagh devînt une république indépendante non reconnue par la Communauté Internationale. La main passa des militaires aux diplomates et le « Groupe de Minsk  » constitué de la Russie, des Etats Unis et la France, œuvre depuis cette date, à résoudre le conflit, pacifiquement autant que faire se peut.

Autre conséquence de la guerre : il s’en suivit une épuration ethnique voyant les minorités arménienne obligée de quitter l’Azerbaïdjan et azerbaïdjanaise de quitter le Karabagh.

L’actualité

Si dans les années qui suivirent 1994, la situation fut plutôt calme – je visitai moi-même le Karabagh en 2012, et pu m’en rendre compte - cela ne dura pas.

Régulièrement, depuis quelques années il y a des accrochages sur la ligne de contact. Des tirs azéris font souvent une ou plusieurs victimes arméniennes. Il s’en suit des ripostes arméniennes avec des victimes côté azerbaïdjanais.

Aussi l’attaque du 2 avril ne fut pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu mais plutôt une détérioration accélérée d’une situation déjà très mauvaise.

Du 2 au 5 avril, les combats ont fait rage tuant au moins ( si on se base sur les pertes reconnues par chacune des parties pour leur propre camps) 70 combattants. Il ne s’agît plus d’escarmouches mais d’une vraie guerre avec destruction de chars d’assauts et autres drones à la clef.

Les Azerbaïdjanais ont pris quelques positions, qu’ils ont reperdues dans la foulée, globalement la frontière n’a pas bougée.

La géographie

L’Arménie est un pays montagneux. Plus de 90% se son territoire est en zone montagneuse. A l’Est de l’Arménie, toujours en zone montagneuse et toujours peuplé d’Arméniens se trouve la Karabagh. A l’Est du Karabagh vous avez une grande plaine qui se prolonge jusqu’à la Mer Caspienne et sa capitale Bakou, c’est l’Azerbaïdjan.

La géographie est claire : celui qui contrôle les hauteurs du Karabagh contrôle la route de Bakou. 

Cela donne à cette république du Karabagh une importance stratégique qui s’ajoute à l’importance émotionnelle qu’elle peut avoir pour les Arméniens. Aujourd’hui, l’Arménie contrôle le Karabagh. Comme elle n’a aucun intérêt à envahir l’Azerbaïdjan pour en faire un territoire occupé vivier de terroristes islamistes( !), nous comprenons déjà qu’elle n’est pas à l’initiative de cette guerre

Le peuplement

Nous l’avons dit le Karabagh est une région historiquement arménienne.

La langue arménienne comprend deux dialectes : l’Arménien Occidental, parlé par les Arméniens qui viennent de la l’ « Arménie Historique » aujourd’hui occupée par la Turquie où eut lieu le sinistre génocide, et l’Arménien Oriental, la langue parlée aujourd’hui en république d’Arménie et à travers la diaspora orientale en Iran, en Syrie et au Liban notamment. La langue parlée au Karabagh se rattache à quelques variantes dialectales prés, à l’Arménien Oriental.

Cela fait des Arméniens du Karabagh des Arméniens très proches par la langue, comme par la géographie des Arméniens de la République d’Arménie. Pour prendre une image, les Arméniens du Karabagh sont à ceux de l’Arménie, ce que les Français Picards peuvent être aux Français Île-de-France !

Cela a son importance. Lorsque les Arméniens se battent pour le Karabagh, ils ne se battent pas pour de lointains cousins ou des territoires oubliés ! Ils se battent pour des gens qui sont leurs voisins et parlent la même langue qu’eux !

A noter que malgré 70 ans d’effort du Pouvoir Soviétique pour créer un « Homme Nouveau » en métissant les peuples, en encourageant les mariages mixtes, les populations ne se sont jamais mélangées. Elles ont au mieux cohabitées. Ce devrait être une leçon pour nos pouvoirs européens d’aujourd’hui qui voudraient rendre le métissage obligatoire…

De l’autre côté de la frontière, les Azerbaïdjanais sont des Turcs, nous pourrions dire « pure souche ». Un Azerbaïdjanais n’a aucune difficulté pour comprendre un Turc d’Ankara.

Il existe cependant une différence qui aujourd’hui passe inaperçue mais qui pourrait être une bombe à retardement si quelqu’un (Erdogan ?) rêvait de réunir l’Azerbaïdjan et la Turquie… les Azerbaïdjanais sont Chiites alors que les Turcs de Turquie sont sunnites !

Autre bombe à retardement dans la région. Les Azerbaïdjanais sont une minorité très importante… en Iran. Aujourd’hui cette minorité est calme et bien intégrée (comme la minorité arménienne d’ailleurs) dans l’Iran des Ayatollahs. Cependant un incendie (je veux dire une guerre civile ou étrangère) allumé en Azerbaïdjan pourrait avoir des répercussions allant jusqu’à une déstabilisation de l’Iran !

Nous voyons donc que les intérêts de l’Iran sont exactement les mêmes que ceux de la Russie ou de l’Arménie : que la région ne s’embrase pas. Parlons des autres protagonistes.

Les protagonistes extérieurs

Nous avons parlé de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie, parlons de la superpuissance de la région... la Fédération de Russie.

La Russie marche sur des œufs dans ce conflit. En même temps Elle appuie l’Arménie, chrétienne comme elle. Vladimir Poutine se pose en « Défenseur des Chrétiens d’Orient » et assume ce rôle, là comme en Syrie. Les Arméniens sont nombreux à Moscou et constituent à coup sûr une force de pression en faveur de leur république. L’Arménie est un allié sûr de la Fédération de Russie. Après l’éclatement de la Géorgie et l’explosion de l’Ukraine, Moscou ne peut pas se permettre de perdre ce poste avancé au-delà du Caucase. Et en même temps elle se doit de garder des bonnes relations à ses frontières avec les ex-républiques musulmanes soviétiques qui sont toutes, à une exception prés : l’Ouzbékistan, turcophones ! Elle y est en concurrence avec la Turquie. On comprend mieux pourquoi à travers le conflit du Karabagh, Ankara voudrait fâcher Moscou avec les Turcs du Monde Entier.

L’Iran est Politiquement proche de la Russie, elle lui ressemble, car elle est comme elle un vieil empire. Contrairement à la Russie ou à la Turquie, l’Iran n’est pas un acteur de premier plan dans ce conflit. Nous avons vu pourquoi l’Iran n’a aucun intérêt à voir s’allumer un incendie au Karabagh. D’autre part l’Iran est en guerre quasiment ouverte avec la Turquie en Syrie où elle intervient massivement (on en est à seize généraux et colonels iraniens tués  !). La Perse entretient traditionnellement de bonnes relations avec l’Arménie. L’Iran a d’ailleurs une frontière commune avec l’Arménie, la seule qui soit ouverte avec la frontière géorgienne au nord.

L’Iran n’est pas tonitruante, contrairement à la Turquie d’Erdogan, mais elle sait être efficace dans la discrétion. Elle l’a montré en Syrie. C’est une ombre menaçante pour la Turquie…

Les Etats-Unis n’ont pas joué un rôle majeur dans ce conflit ; mais l’appel rapide au cessez-le-feu d’Obama fut quand même très important car il a très rapidement désolidarisé les Etats-Unis de l’Azerbaïdjan et surtout de la Turquie. C’est ce qui me fait dire que l’initiative est bien venue d’Ankara et non de Washington.

Il arrive dans l’Histoire que des seconds couteaux prennent des initiatives malheureuses pour eux et heureuses pour le Bon Camp. Ainsi quand il attaqua, sans en informer Hitler, la Grèce, Mussolini en obligeant les Allemands à venir à sa rescousse leur fit perdre deux mois dans l’attaque de l’URSS. Deux mois que les Nazis paieront très chers devant Moscou…

La Turquie a remporté non pas une victoire mais un triomphe sur l’Union Européenne grâce à l’affaire des migrants. Elle a mis nos gouvernements quasiment à genoux en s’imposant comme gardien de nos frontières contre de l’argent (on doit en être à 6 milliards) et en faisant rouvrir les négociations sur son adhésion. Voir un pays qui a inscrit le négationnisme dans sa loi (génocide arménien) qui occupe militairement la moitié d’un pays européen au mépris des résolutions de l’ONU (Chypre) qui aide Daesh (désormais Syriens et Russes ont mis la main sur les documents prouvant ce secret de Polichinelle) qui bombardent les Kurdes et tirent à coups de canon sur ses journalistes, s’installer à la table de négociation pour adhérer à l’UE, Monsieur Erdogan ne pouvait pas rêver plus grande humiliation de l’Europe Occidentale et plus belle revanche des batailles de Vienne et de Lépante !

Cerise sur le gâteau, les visas sont supprimés pour les terroristes venus de Syrie ou d’ailleurs qui peuvent se procurer un passeport turc au passage !

Mais la Turquie a aussi subit une défaite et un échec.

Défaite d’abord face à l’Autre Europe, celle du Monde Orthodoxe, celle des Héritiers de Byzance, celle des Russes. Défaite fracassante en Syrie évidemment ou l’intervention russe a plombé son double-jeu en faveur de Daesh.

Et la Turquie subit un échec face aux Kurdes. En prenant le contrôle du Nord de l’Iraq avec l’appui involontaire des Américains( !), puis celui du Nord de la Syrie, avec l’appui tout à fait volontaire celui-là de la Russie ( !! !) en intensifiant la lutte en Turquie même et en mettant Ankara en porte-à-faux vis-à-vis de l’OTAN à cause de son aide à Daesh, le moins que l’on puisse dire c’est que les Kurdes mènent la vie dure à la Turquie.

Très clairement, il parait de plus en plus difficile de repousser la perspective de l’indépendance d’un Kurdistan qui ne représente pas moins de 50 millions d’habitants sur un territoire grand comme la France. Il est bien possible que l’attaque du Karabagh soit la façon qu’ont les Turcs de rendre aux Russes la monnaie de leur pièce suite à l’appui que ces derniers ont donné aux Kurdes. D’ailleurs Erdogan ne se cache même pas de viser Poutine à travers le Karabagh. La subtilité et la finesse ne sont pas les premières qualités du Pacha de carnaval !

Tout cela est très contrariant pour Ankara, car si le dit Pacha peut s’enorgueillir d’avoir humilié l’UE, ses objectifs immédiats : écraser les Kurdes et prendre le contrôle de la Syrie, ne sont pas atteint et ne leur seront visiblement pas avant des lustres, voire, espérons le, jamais !

Dans ces conditions, on comprend mieux la manœuvre de diversion, la tentative ultime de remporter une victoire en Orient sur le vrai ennemi celui de toujours la Russie. En attaquant l’Arménie Erdogan cherchait une revanche sur la Russie.

Les raisons d’un [heureux] échec

L’attaque turque menée contre l’Arménie a donc lamentablement échouée en 72 heures. Quelles sont les raisons de cet échec ?

Erdogan avait des atouts.

- La situation déjà pourrie à la frontière entre le Karabagh et l’Arménie, avec des échanges de tirs systématiques l’autorisait à déclencher une guerre ni vu ni connu. Ce qu’il fit. Et nos medias officiels se firent de bons collaborateurs du Grand Pacha en ne couvrant absolument pas cette guerre.

- La stupidité du chef d’état de l’Azerbaïdjan, Aliev qui n’a pas compris que de toutes façons ni l’Arménie, ni la Russie ne le laisseraient gagner cette guerre et qu'il n'était rien face à la Russie, comme le Géorgien Saakachvili jadis. Erdogan n’aurait pas pu faire une manœuvre pareille avec un chef d’état intelligent !

- L’appartenance à l’OTAN. C’est l’atout majeur de la Turquie. Cette appartenance devait lui assurer l’alliance de la première puissance militaire du monde. Cette alliance, Erdogan l’avait testée lorsque l’avion russe fut abattu en Syrie. Elle avait fonctionnée. Il n’était alors pas illogique du côté d’Erdogan, de penser qu’elle fonctionnerait encore, sauf que… le contexte n’était pas le même.

Poutine et les Arméniens en avaient de meilleurs.

- La diaspora. La Diaspora arménienne est un atout clef pour ce petit pays. Dès l’attaque, la diaspora s’est mobilisée en faisant pression sur ses gouvernements pour qu’ils condamnent la Turquie.

- Le Renseignement est essentiel pour gagner une guerre. On parle beaucoup d’argent, d’armée, de géographie, pendant les conflits, on parle trop peu du Renseignement. Vladimir Poutine est, on le répète suffisamment, un ancien colonel du KGB. Le Renseignement s’est son métier ! Pourquoi a-t-il annoncé un retrait de Syrie, précisément quelques semaines avant l’attaque azerbaïdjanaise ? Je ne crois pas beaucoup au hasard avec des hommes comme Poutine. Il est probable qu’il avait l’information sur la date de l’attaque. En se retirant à l’improviste de Syrie, il joua un coup de maître en laissant Daesh dans l’inconnu. Les terroristes se demandaient « s’est-il retiré ou non ? ». C’était quand même plus intelligent que les Occidentaux qui annoncent deux ans à l’avance leur retrait d’Iraq ou d’Afghanistan ! Vladimir Poutine plaçait les terroristes dans l’incertitude tout en se déliant les mains pour montrer qu’il était prêt à intervenir au Karabagh et le faire le cas échéant.

Qu’a dit Poutine après l’annonce du retrait des forces russes de Syrie ? Il a dit « Les troupes russes peuvent se redéployer très rapidement ». Tous nos medias ont compris « Cela veut dire que les troupes peuvent revenir en Syrie très vite ». Mais ce n’est pas ce qu’a dit Poutine. Il n’a pas cité la Syrie, le redéploiement se pouvait être au Karabagh( !) Erdogan évidemment l’a compris, mais trop tard, après l’attaque, d’où la cessation des hostilités après 3 jours. Aliev, Hollande et les journaleux on leur réexpliquera.

- Le professionnalisme des armées du Karabagh et d’Arménie. L’Armée du Karabagh est classiquement cataloguée comme la meilleure de la région. D’autre part, elle a eu la bonne idée d’aller s’ « entraîner » en Syrie, du bon côté, c'est-à-dire du côté des forces de Bashar El Assad qu’elle a aidé à repousser les Islamistes de la ville syrienne et arménienne de Kessab. L’Arménie consacre une partie très substantielle de son budget à la défense . Aussi ces deux pays, ce qu’aurait dû savoir Aliev, ne sont pas des proies faciles !

- La réserve russe.

« Au jeu d’échecs la menace est plus grave que l’acte » disait le champion du monde Akéiva Liebskind, dans le film « La diagonale du fou ». En ne montant pas en ligne militairement de suite (au grand dam des Arméniens d’ailleurs et malgré la demande de leur président), la Russie de Poutine a maintenu la pression sur l’adversaire en lui faisant comprendre qu’une fois épuisé par les armées du Karabagh, d’Arménie et les volontaires, les combattants allaient prendre à travers la figure l’Armée Russe. Il y avait de quoi, les faire hésiter, manœuvre réussie. Encore une fois bravo Poutine.

- L’élan national.

Dès l’ouverture du front au Karabagh, les volontaires Arméniens sont arrivé en masse pour défendre leur pays. Outre l’afflux de combattants, d’armes et d’argent cela a nécessairement gonflé le moral des combattants et abattu celui de leurs adversaires.

Cet élan national est la Bonne Nouvelle de cette guerre. Il a été remarquable. Il est venu de tous les horizons, et cette fois, dans cette guerre, ce ne plus les sauvages djihadistes qui ont afflué (quoiqu’ils en soient venus quelques uns) mais les combattants Chrétiens !

Le Dijhad et son allié turc n’a plus le monopole d’attirer les combattants du Monde Entier !

La suite

Les termes probables d’un accord de paix possible sont assez simples : retrait des forces arméniennes des territoires d’Azerbaïdjan n’appartenant pas au Karabagh, neutralisation militaire de ces mêmes territoires avec éventuellement une force d’interposition et reconnaissance au droit à l’autodétermination du Karabagh qui naturellement rejoindrait l’Arménie. Cela respecterait la population du Karabagh dans ses aspirations, prendrait acte du succès militaire arménien tout en laissant quand même l’Azerbaïdjan sauver la face en disant qu’il a récupéré des territoires.

Mais pour faire la paix, il faut être deux, et cette paix ne sera évidemment pas possible avec les actuels dictateurs au pouvoir en Azerbaïdjan et en Turquie. Alors soit nous attendons, peut être des siècles que ces pays daignent avoir des chefs d’état raisonnables, soit nous reconnaissons désormais l’indépendance du Karabagh en attendant de futures négociations.

Alors M. Hollande, vous n’avez pas toujours tout compris, en Syrie, en Ukraine ou ailleurs, là vous avez une opportunité formidable de jouer, avant les élections, un coup de maître en Politique Étrangère, il vous suffit de reconnaître l’indépendance du Karabagh, alors la France reviendrait en force dans cette région, pour le bien de la Civilisation et avec des alliés solides.

Allez, Monsieur le Président, pour une fois, prenez une bonne décision.



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