Commission de révision permanente des programmes

Entre intention et réalité

Vous dites objectifs et apolitiques?

Tribune libre

Parmi les arguments évoqués par le président du Conseil du trésor Martin Coiteux pour justifier la création de la nouvelle Commission de révision permanente des programmes (CRPP), j’en retiens un qui risque de poser des problèmes aux commissaires, à savoir que cet exercice en est un « de repositionnement responsable pour être capable d’avoir les ressources pour qu’on puisse financer adéquatement les programmes prioritaires. »

Partant du principe que personne n’est contre la vertu et que l’intention de M. Coiteux est louable, il n’en demeure pas moins que les commissaires devront trancher sur le choix des « programmes prioritaires ». Un choix qui, jusqu’à maintenant, demeure aléatoire puisque aucun critère ne semble régir la priorisation de tel programme plutôt qu’un autre.

Conséquemment, je suis d’avis que l’équipe de Lucienne Robillard devrait d’abord s’entendre sur les programmes qu’elle a l’intention de prioriser avant d’amorcer sa réflexion, à défaut de quoi ses propositions risquent de sabrer dans des programmes essentiels, tels la santé et l’éducation.

Enfin, concernant l’argument de Martin Coiteux à l’effet que cet exercice « n’a rien de politique », j’ai bien hâte de voir comment le gouvernement libéral réagira lorsqu’il s’agira de couper dans les programmes d’infrastructures pour lesquels le PLQ bénéficie des largesses de gros bailleurs de fonds.

De plus, il faut bien constater que cette commission est composée de personnes non élues dont les convictions libérales sont reconnues, une commission qui sera appelée à faire des choix et à établir des priorités parmi les différents programmes gouvernementaux. Difficile de croire, dans ces circonstances, que cette commission pourra se défaire du carcan politique dans lequel elle est issue.

En conséquence, j’émets de sérieuses réserves sur la neutralité « politique » de la commission Robillard. J’ai plutôt l’impression qu’elle démarre avec un boulet au pied, à savoir l’allégeance politique libérale de ses membres…et ça, M. Coiteux, ça relève directement de la politique.

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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