Elle veut la tête de Trudeau

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La décision de Jody Wilson-Raybould de démissionner comme ministre, mais de demeurer dans le caucus relève du mystère. À première vue, si elle pense que la tête du gouvernement est corrompue, elle devait quitter le parti tout simplement. Si elle peut vivre avec ce qui s’est passé, il vaut mieux garder son siège au cabinet et avoir une meilleure influence sur la suite des choses.


Pourquoi se priver de tous les avantages qui viennent avec le fait d’être ministre, tout en demeurant comme simple députée au sein du caucus du parti au pouvoir ? Une âme pure pourrait plaider que Mme Wilson-Raybould veut garder un pied dans la boîte pour faire avancer la cause autochtone. Je reste sceptique.


Sincèrement, je commence à croire que Jody Wilson-Raybould veut une chose : la tête de Justin Trudeau. Même si cela peut paraître extrême, je ne vois pas d’autre fil conducteur à l’ensemble de ses actions depuis trois semaines. En fait, le seul autre fil conducteur, c’est sa détermination à ressortir elle-même comme une héroïne de droiture dans cette histoire.


Solide prestation


Bien sûr, son témoignage à la Chambre des communes était dévastateur. Pour quiconque regardait, elle dégageait une forte impression de crédibilité. Une chronologie, des faits précis, des détails des rencontres et des conversations. Son témoignage ne sonnait pas comme un conte déformé par son imagination.








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Sans être naïf, il faut quand même rappeler que quelques jours avant, elle avait décrit ce témoignage comme étant « sa vérité ». Son propos était réellement construit pour provoquer le maximum de dommages. L’implication directe de Justin Trudeau, la référence à l’ingérence fatale de Richard Nixon, l’utilisation de l’expression « menaces voilées », tout concourait à créer un feu d’artifice de nuisance.


Dans un témoignage aussi soigneusement préparé, Mme Wilson-Raybould a dû peser ses mots. Elle a assez d’expérience politique pour jauger l’impact politique de ses mots. Je dois conclure qu’elle a livré son témoignage en connaissance de cause, sachant que certains l’utiliseraient pour réclamer la démission de Justin Trudeau.


Dans le journal


Reculons d’un pas. Si le témoignage fracassant d’hier a existé, c’est parce que le Globe and Mail a révélé cette histoire d’ingérence il y a trois semaines. En tout respect pour le journalisme d’enquête, le type du Globe n’a pas débusqué l’histoire en rampant dans les conduits d’aération des édifices d’Ottawa. Quelqu’un lui a tout raconté. Quelqu’un visiblement de très très proche de l’ex-ministre.


En tout respect, Mme Wilson-Raybould a beau se présenter comme une personne pure d’intégrité, elle n’a quand même pas démissionné avec fracas pour exposer directement l’ingérence politique sur la place publique. C’est un coulage à un journal qui a révélé le tout. Un coulage souhaité par la principale intéressée ? Moi je crois que oui, même si nous ne le saurons sans doute jamais.


Quant au fait de demeurer dans le caucus, il m’apparaît que ce n’est logique que dans la perspective où elle prépare un après-Justin.