Elections européennes 2019 : à deux jours du vote, le RN solidement installé en tête des sondages

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La liste de Bardella caracole en tête des sondages devant une liste macroniste qui stagne

La dernière semaine de campagne ne semble pas avoir inversé la tendance. Au contraire. Selon un dernier sondage réalisé par Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde sur les intentions de vote aux élections européennes du 26 mai, le Rassemblement national (RN) creuse son avance sur La République en marche (LRM). La liste de Jordan Bardella est mesurée à 25 % (+ 1,5 point par rapport à la dernière vague publiée dans Le Monde lundi 20 mai) devant celle de Nathalie Loiseau à 23 % (=). L’estimation de la participation augmente par ailleurs fortement à 47 % (+ 4 points).


Cette dernière enquête publiée avant l’arrêt de la campagne officielle, vendredi 24 mai à minuit, confirme la quatrième vague Ipsos publiée dans Le Monde lundi.


Pour la première fois depuis fin février, la liste de Jordan Bardella (23,5 %) y était mesurée devant celle de Nathalie Loiseau (23 %). Cet ultime sondage vient confirmer une donnée évidente de cette campagne : depuis trois mois, les deux camps ont connu des dynamiques sondagières différentes. Le RN, estimé à 19,5 % dans notre première vague fin février, n’a cessé de progresser, tandis que LRM a stagné (23 %, fin février).


A quelques heures du scrutin, l’ensemble des instituts de sondage placent maintenant le RN devant LRM. Inquiets par ces enquêtes, les macronistes misaient sur la dernière semaine de campagne pour inverser les courbes.


Avec une stratégie en tête : dramatiser l’enjeu et mobiliser leur socle électoral contre l’extrême droite. Le 17 mai, le président de la République avait critiqué le bilan du RN au Parlement européen. Vendredi, il a échangé avec un youtubeur quelques jours après avoir donné une longue interview à la presse quotidienne régionale, mardi.


Estimant que l’Union européenne (UE) est « face à un risque existentiel », le président de la République mettait en garde contre la montée des populismes en affirmant voir « pour la première fois une connivence entre les nationalistes et des intérêts étrangers ». Une façon de critiquer la visite de l’ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, à Paris, et de réagir à la démission du vice-chancelier autrichien d’extrême droite, Heinz-Christian Strache.


Comme beaucoup de ses ministres, Edouard Philippe a, lui, animé plusieurs meetings. Des membres du gouvernement ont aussi participé à plusieurs opérations de campagne (un Facebook Live dimanche 19 mai, des déplacements, des opérations de tractage…). Cette implication ne semble pas avoir eu d’effets sur la courbe d’intentions de vote en faveur de Nathalie Loiseau.


Dans le même temps, les Français se sont pourtant pris au jeu de la campagne. Selon cette dernière enquête d’Ipsos, la participation pourrait être plus importante qu’attendue, 47 %.


Si cette estimation se confirmait dans les urnes, la mobilisation serait plus élevée que lors des dernières élections européennes (42,76 % en 2004, 40,63 % en 2009, 42,43 % en 2014). Mais, contrairement à ce qu’espérait l’exécutif, ce rebond ne semble pas se transformer en un vote utile en faveur de LRM et contre le RN.


La liste du parti Les Républicains (LR), menée par François-Xavier Bellamy, stagne toujours (13 %) et Europe Ecologie-Les Verts progresse d’un point (9,5 %). Derrière les écologistes, les autres formations de gauche restent stables. Le Parti socialiste est toujours mesuré à 5,5 %, La France insoumise à 7,5 %.