Bloc et Parti québécois même combat

Doivent-ils être sous commandement unique?

Pierre Norris et Philippe Pinel

Tribune libre

Certains indépendantistes croient que le Bloc québécois nuit à la Cause, qu'il serait même devenu un boulet. Les forces indépendantistes en viennent donc périodiquement à se questionner sur la pertinence du Bloc, mais il apparaît clairement que c'est plutôt cette question qui est lourde et pénible. Tant et aussi longtemps que les Québécois paieront ne serait-ce qu'un sou au gouvernement d'Ottawa, le Bloc québécois aura sa place à la Chambre des communes. Tant et aussi longtemps que l'État du Québec ne sera pas effectif dans toutes les sphères de compétence normalement dévolues aux États indépendants, le Bloc québécois aura sa place à la Chambre des communes. Cela dit, il y a bel et bien des questions à se poser en ce qui a trait au Bloc québécois, mais elles relèvent moins de son existence que de la place qu'il doit avoir dans les troupes indépendantistes.
Pendant la campagne électorale de juin 2004, Gilles Duceppe affirmait:
«Le Bloc québécois est souverainiste. Les élus du Bloc seront des souverainistes. Mais la décision de faire la souveraineté du Québec, c'est au Québec qu'elle se prendra.»
Cette phrase illustre parfaitement le problème du Bloc québécois. Certes, le Bloc se dit un parti souverainiste. Mais il n'en demeure pas moins que c'est un parti fédéral, ce n'est pas un parti québécois. Pour que le Bloc en vienne à devenir un outil véritablement efficace, il faut nécessairement que son orientation et ses actions soient cohérentes et coordonnées avec les orientations et les actions du parti indépendantiste sur la scène nationale. Trop souvent, sous Lucien Bouchard et Gilles Duceppe, le Bloc québécois s'est opposé à l'action des indépendantistes à Québec, que ce soit frontalement ou à coups de couteau dans le dos.
Pire encore, quelle tempête les indépendantistes auraient-ils traversée si Maria Mourani était devenue chef du Bloc et qu'elle était présentement en poste? Auraient-ils tout simplement pu s'en remettre?
Les forces indépendantistes sont une coalition composée de patriotes de plusieurs sensibilités. Ce n'est pas pour autant une raison pour qu'elles se divisent publiquement, et il est encore plus dangereux de minimiser les conséquences de ces divisions en faisant semblant d'être heureux de former «un parti de débats». Au contraire, le fait que le mouvement indépendantiste soit une coalition implique qu'il soit coordonné, stable, rigoureux, sérieux, hiérarchisé et structuré. Il implique donc que le mouvement indépendantiste - à Québec et à Ottawa - soit sous commandement unique. Que le Bloc québécois garde une certaine autonomie et qu'il ait un chef parlementaire, cela va de soi. Mais il doit être lié, dans un nouvel organe suprême, aux indépendantistes de Québec par la même personne, celle qui dirige le gouvernement du Québec.
Ainsi, la seule candidate souhaitable et possible à la chefferie du Bloc québécois est la première ministre du Québec, Pauline Marois.
Ce texte est cosigné par Pierre Norris, vice-président du comité régional des jeunes du Parti québécois des Laurentides et Félix Pinel, conseiller au comité exécutif du Parti québécois de Deux-Montagnes.
http://quebec.huffingtonpost.ca/f


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3 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    20 janvier 2014

    Eh ben, bonne chance! Il faudra aussi rallier les membres rébarbatifs, d'Option Nationale, de Parti Indépendantiste, de Q.S., s'il ose encore se proclamer indép. et Legault?...
    La seule raison qui bloque l'indépendance, c'est la division des Québécois, depuis que Lord Durham a parlé. L'assimilation, ça aurait dû sonner le tocsin, comme dans une fourmilière agressée: toute l'armée agit comme un seul individu... bon, ça ressemble à l'armée chinoise qui se prépare à dominer le monde, m'enfin... Au lieu de ça, on s'est répartis dans les partis politiques de McDonald-Cartier, puis Laurier... aveuglés au service du conquérant. Et ça continue: on paie pour des ponts pourris, les ADM (aéroports) kafkaïens, les trains criminels et tous les services fédéraux qui nous sont niés!

  • Henri Marineau Répondre

    20 janvier 2014

    Encore que je sois très perplexe sur l'utilité de disperser les forces souverainistes à Ottawa, je ne verrais pas d'un meilleur oeil le Bloc devenir un "club-école" du PQ...d'autant plus que Pauline Marois n'arrive pas à soulever le souffle souverainiste sur son son propre territoire!
    Par ailleurs, puisque le Bloc est à la recherche d'un chef charismatique, pourquoi ne pas solliciter les services de Djemila Benhabib qui aurait certes tout ce qu'il faut pour brasser la cage des fédéralistes!

  • Archives de Vigile Répondre

    20 janvier 2014

    Ça me paraît être une idée qui mériterait d'être étudiée sérieusement.