La zone orange

Des mesures sanitaires kafkaïennes

La valse-hésitation de François Legault

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Tribune libre

 


 


Les dernières mesures sanitaires imposées par le gouvernement Legault envers les citoyens habitant les zones orangées concernant les regroupements intérieurs ont atteint, à mon avis, un seuil que je qualifierais de kafkaïen tellement elles sont d’une complexité démesurée, à tel point que les ministres Guilbault et Dubé se sont contredits eux-mêmes lors de la présentation de ces mesures devant les médias.

Comme le nombre maximum de participants ne doit pas excéder six personnes, est-ce que quelqu’un peut inviter chez lui cinq de ses amis? Peut-on permettre à une famille de trois enfants d’inviter un couple à la maison? Jusqu’où et dans quelles circonstances sommes-nous autorisés à excéder le seuil de six personnes? Toutes des questions qui laissent des zones d’ombre dans lesquelles le citoyen moyen risque de s’emberlificoter et de passer outre de telles mesures en prenant lui-même la décision finale. 

Selon moi, de telles mesures kafkaïennes ont l’heur d’irriter et de démobiliser toute personne, même les plus susceptibles de faire preuve de souplesse pour se plier aux mesures sanitaires, C’est pourquoi je suis d’avis que le ministre de la santé devrait retourner à sa planche à dessins et simplifier au maximum les normes régissant les mesures sanitaires eu égard aux regroupements intérieurs.

En bref, il vient une limite à la complexité des mesures à suivre où ladite mesure se transforme en obstacle infranchissable, et est appliquée selon les diverses interprétations des personnes touchées… Et là, nous nageons en pleine confusion !

La valse-hésitation de François Legault

Les événements festifs organisés par une clientèle jeune outrepassant les règles sanitaires, notamment le port obligatoire du masque et la distanciation sociale, ont manifestement l’heur de placer François Legault dans l’instabilité, voire un certain inconfort eu égard aux moyens à utiliser pour les contrer.

D’un côté, le premier ministre pourrait utiliser des sanctions aux récalcitrants en octroyant des pouvoirs spéciaux aux policiers, notamment un mandat, lequel légalement ne s’obtient qu’avec l’autorisation d’un juge, une solution qui prendrait beaucoup trop de temps.

De l’autre côté, demeure la conscientisation qui, jusqu’à maintenant, de toute évidence, n’a pas donné les résultats escomptés. Lors de son dernier point de presse, François Legault a lancé l’idée d’une publicité plus percutante qui pourrait par exemple montrer une personne qui a souffert après avoir été contaminée par le coronavirus, ou une autre qui a perdu un proche à la suite de sa contamination au COVID-19.

C’est maintenant connu, les rassemblements privés sont devenus la cause première de la montée des cas de contaminations au Québec. À mon sens, le premier ministre doit jouer sur les deux tableaux : d’une part, octroyer des pouvoirs spéciaux aux policiers qui ont des motifs raisonnables de pénétrer dans la résidence, telle une plainte de voisins, d’autre part, lancer une campagne publicitaire saisissante qui touche les cordes sensibles des jeunes, telle la santé ou la vie de leurs proches… Finie la valse-hésitation et place à l’action!


Henri Marineau, Québec

 


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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