Au sujet du financement illégal des partis politiques

Des entourloupettes légales plutôt gênantes

Tribune libre

Selon Estelle Tremblay, l’avocate du PQ, Jacques Duchesneau a déshonoré ses fonctions de dirigeant de l’UAC et a perdu toute crédibilité avec son enquête bénévole sur le financement illégal des partis politiques lorsqu’il allègue que
70 % des dons faits aux partis politiques sont illégaux et font l’objet d’une comptabilité parallèle.
« M. Duchesneau, sans aucune autorisation, s’est improvisé enquêteur, a constitué des dossiers sur autrui, et, ce faisant, il a compromis l’impartialité et l’indépendance de sa fonction de représentant de l’État lorsqu’il était dirigeant de l’Unité anticollusion », a affirmé Me Tremblay qui est même allée jusqu’à évoquer l’ombre « d’un État policier ».
Un discours qui a changé complètement de ton de la part de la chef du PQ qui n’a cessé d’attaquer le gouvernement Charest depuis des mois sur les révélations troublantes du rapport Duchesneau. En effet, en entrevue hier, Pauline Marois a tenu un tout autre discours en affirmant ne pas croire Duschesneau et qu’il se doit de fournir des preuves sur ses allégations.
Fort heureusement, la présidente de la CEIC, France Charbonneau, a démontré encore une fois qu’elle n’entendait pas se plier à ces
« entourloupettes légales » en refusant l’accès à ces documents :
« La commission ne peut servir de plateforme aux témoins pour déposer des documents sans que les procureurs de la commission aient été en mesure d’en vérifier la fiabilité. Les enquêtes sur le financement des partis seront divulguées au moment opportun ».
Rappelons, en passant, que le gouvernement de Jean Charest a aussi contre-attaqué en ciblant les collaborateurs de Jacques Duchesneau. En effet, Me Benoît Boucher, l'avocat qui représente le procureur général du Québec, a talonné l'ex-enquêteur de l'Unité anticollusion Martin Morin. Il lui a reproché d'avoir inclus des faits non vérifiés dans son rapport et d'avoir fait des approximations.
Si, comme le clament les ténors du PQ, de telles allégations « n’existent pas chez nous », on peut se demander sérieusement en quoi les révélations de Jacques Duchesneau peuvent compromettre leur réputation. Pourquoi alors tenter de se rabattre derrière le paravent de la loi pour remettre en cause la crédibilité du dirigeant de l’UAC si ces mêmes ténors sont « blancs comme neige »? Qu’ont-ils à craindre au juste? Pourquoi une telle attitude de « vierges offensées » avant même qu’ils ne soient personnellement accusés de quoi que ce soit?
En terminant, je vous laisse sur cette réflexion de Wilhelm Wander : « Les petits voleurs sont pendus, les grands sont salués ». J’ose espérer que France Charbonneau et son équipe sauront faire mentir cette pensée et qu’enfin, la société québécoise fera preuve de droiture et de justice sociale en replaçant les pions dans la bonne case et en permettant, de la sorte, que la partie se joue dans les règles de l’équité!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2073 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 juin 2012

    Les travaux de la Commission Charbonneau viennent juste de commencer que déjà on se permet de prendre des vacances. Qui a autorisé ces vacances? De quel droit?
    Au boulot tout le monde, vous prendrez des vacances quand vous les aurez méritées.
    Quand on commence à travailler, ce n'est pas le temps d'arrêter. Une commission n'est pas un sénat, vite, au boulot!

  • Martin Lavoie Répondre

    21 juin 2012

    Vraiment étonnant et avec quelle véhémence, cette avocate a voulu discréditer M. Duchesneau. Aurons-nous des surprises? Et on nous laisse sur notre faim jusqu'en septembre. Je crois que M. Duchesneau devra se garder un devoir de couler ses notes à des journalistes, parce, soit le tableau politique sera un océan de vérités et de scandales, ou un mur de la honte derrière lequel, tous nos politiciens se cacheront. Moi, qui par hasard , ai suivi la série "Toute la Vérité", me voilà coincé à attendre la suite de la série et la Commission a besoin de l'été pour enregistrer la suite. Est-ce du direct, ou dites-moi qui est le réalisateur? Parce que c'est très bon..... très très bon.

  • Henri Marineau Répondre

    21 juin 2012

    Devant l'attitude "dangereusement pro-active" des ténors péquistes face aux révélations de Jacques Duchesneau, je me suis rappelé cet extrait d'un monologue d'Yvon Deschamps, dans le personnage d'un chef de caserne de pompiers, qui, devant les difficultés de ses sapeurs à circonscrire les flammes, leur tient ce discours: "Dorénavant, lorsqu'il y aura un feu, on se pratiquera la veille!"