Le mouvement " woke " en action

Des censeurs s’en prennent au " Devoir "

La direction du " Devoir " doit faire preuve de courage

F654bdba0b3015d09dfcbaf5f0a7c505

Tribune libre

Les censeurs orwelliens du mouvement woke semblent sévir partout, même au journal Le Devoir. Les abonnés et les lecteurs inscrits peuvent y commenter des textes en ligne, essentiellement des éditoriaux, des chroniques et des opinions. Leurs commentaires sont d’abord scrutés à la loupe par un modérateur, qui les approuve ou les refuse. S’ils sont approuvés, ils se retrouvent bien entendu en ligne ; s’ils sont refusés, le commentateur en est aussitôt informé, qui peut alors, à sa convenance, les retoucher afin qu’ils soient évalués à nouveau.


 


Or j’ai remarqué que certains de mes commentaires, d’abord approuvés et mis en ligne, avaient par la suite été retirés du site Web du journal (ledevoir.com) sans qu’on m’en informe en retour. Par exemple, celui-ci :


 


“ Mme Chouinard [éditorialiste au Devoir] écrit : « Dans la foulée de l’affaire Verushka Lieutenant-Duval, cette professeure de l’Université d’Ottawa suspendue pour avoir utilisé le mot en n dans un cours et osé suggérer une réflexion sur son emploi, la vague de protestation fut telle, et notamment sur les réseaux sociaux, que nombre de salles de rédaction décidèrent de faire une brèche dans la liberté d’expression, pourtant le socle de leur raison d’être. » En écrivant « mot en n » dans son propre texte, l'éditorialiste participe elle-même à élargir la « brèche dans la liberté d'expression ». Pourquoi avoir peur d'écrire le mot « nègre » dans le contexte actuel ? Il n'y a aucune raison qui tienne. Que ceux qui ne supportent pas de lire ce mot arrêtent de lire ou se fassent soigner. Les Juifs ont eux aussi énormément souffert, et pourtant ils n'ont jamais exigé qu'on bannisse les mots « Shoah » et « youpin ». Où avez-vous lu « mot en S » et « mot en y » ? Si ça continue comme ça, les textes futurs seront truffés de « mots en... ». Invraisemblable époque que la nôtre. Vous imaginez que si la chroniqueuse Emilie Nicolas était directrice du Devoir vous ne liriez plus jamais le mot « nègre » dans Le Devoir, à moins qu'il ne soit écrit par un Noir, ou peut-être, à la limite, un mulâtre. On verrait à la droite du nom du signataire de l'article : « NDLR : Personne dûment autorisée à écrire le mot en n ». Allo Orwell ! ” 1


 


Et un autre encore :


 


“ L'auteur [du texte] écrit : « Mentionnons également le rôle joué par le groupe Québecor (Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, TVA, LCN, etc.), qui a été le principal porte-voix des angoisses identitaires liées à l’immigration de la crise des accommodements raisonnables à aujourd’hui. » Maxime Fortin s'entendrait bien avec la chroniqueuse [du Devoir] Emilie (sans accent, un doigt d'honneur aux Franco-Québécois) Nicolas. Cette revue devrait se dénommer plutôt « À bâbord toute ! ” 2


 


Je devine le fil des événements : des censeurs nouveau genre, des molosses aux dents aiguisées, ont demandé à la rédaction du Devoir de retirer ces commentaires blessants pour eux, et elle y a complaisamment consenti. Mais comme elle craignait que je ne réagisse mal, elle ne m’en a pas informé, comme cela est pourtant de rigueur.


 


Je demande à la direction du Devoir de faire preuve d’un peu plus de courage à l’avenir, de prendre une décision éclairée sur chacun des commentaires et de s’y tenir. C’est aussi cela défendre la liberté d’expression. Cela dit, si elle persiste malgré tout à censurer pour contenter des lecteurs à la peau trop sensible, qu’elle ait au moins le cran d’en informer le commentateur.




Laissez un commentaire



4 commentaires