LA NATION

Depuis le début, même combat

Le temps presse...

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Tribune libre

Un écho du passé


 


…Et parmi ces fautes  il  y  a  sans  doute  le  péché  de  notre


apathie.    Notre   sécurité   était   devenue   de   l'inconscience


et  nous  avions  perdu  jusqu'au  sentiment  du  péril,  nous  dont


la lutte  a  été  la  loi  constante  de notre  histoire.    La  défense


se  faisait  intermittente  quand  l'attaque  restait  de  tous  les


jours.


L'ennemi   délaissait-il   un   moment    ses   tactiques


souterraines  pour  nous  porter  au  visage  un  coup  plus  rude,


nous  croyions  avoir  tout  sauvé  par  quelques  charges  bril-


lantes.


Trop   heureux   serions-nous   si  un   grand   nombre


des nôtres  absorbés  comme  les  gens  d'en  face  par   l'unique


souci  des  intérêts  matériels  n'étaient  descendus jusqu'à  leur


mépris  olympien  pour  les stupides french  questions.


 


Mais  si lamentables  qu'aient  été  notre  apathie  et  notre


imprévoyance,  ni  l'une   ni  l'autre   ne  rendent   un   compte


exact  de  notre  situation.     Peuple  catholique  nous  gardons


l'héritage   d'énergies   magnifiques;   nous   tenons   en   notre


doctrine  la  promesse  de  tous  les  progrès  et  du  plus  grand


avenir.    Peuple  français,  d'une  lignée  d'ancêtres  incompa-


rables,  nous  sentons  nos  veines  toutes  chargées  de  ferments


d'héroïsme.    Et   les  dévouements  ne  sont   pas  éteints   au


sein   de  notre  race.    L'héroïsme   est  une  tradition   qui  se


continue.    Nous  avons  travaillé  et  nous  travaillons  encore


d'une  façon  presque  surhumaine  pour  conquérir  le  sol,  pour


défendre  et  garder  nos  libertés,  pour  organiser  nos  forces,


pour  acheter   le  droit  de  survivre.    Et   cependant  si  nous


mettons  en  regard  la  somme  de  nos  efforts  et  celle  des  ré-


sultats,   l'évidence   nous   avertit   qu'il   y   a   quelque   part


d'énormes    déperditions  d'énergie,  un  immense  coulage  de


forces.


Où se trouverait  donc  le défaut  de  notre  stratégie  ?   Et


quelqu'un  viendra-t-il  nous  dire  enfin  ce  qu'il  faut  changer


à  nos méthodes  de  travail  et  de  combat ?


 


L'ACTION    FRANÇAISE           décembre 1917


 


 


Il y a 104 ans on pouvait lire dans l’ancêtre de l’Action nationale un texte qui ressemble fortement à ce que nous pouvons lire aujourd’hui. Même à cette date il est mention du peuple catholique et peuple français, comme quoi la mémoire de notre descendance était encore présente à ce moment-là.


La bataille de la survie est la préoccupation du moment.


L’apathie généralisée est présente tout comme aujourd’hui.


L’indifférence devant les biens matériaux est aussi une constante.


Le constat est brutal, nous avons été conquis et soumis et nous semblons l’accepter sans rien faire.


 


Et où donc trouver le défaut de notre stratégie?


 


Depuis le 18e siècle, faut dire que nous avons tenté les trois principales stratégies : les armes, la discussion gentille et la menace douce d’un départ.


Le fait de reporter une décision cruciale sur notre avenir, nous rend plus vulnérable que jamais.


Même face à la menace de la sur-immigration, rien ne semble nous faire bouger.


Et même en 1917, il y a espoir d’attendre un sauveur pour nous libérer enfin de notre position de dominé et minoritaires.


Les acteurs de ce drame doivent composer avec le film de Denys Arcand : Le confort et l’indifférence. Encore aujourd’hui, la peur.


Mais, au fond qu’est-ce que la peur sinon que la peur du succès.


 


Battons-nous pour de bonnes conditions de travail et nous allons être plus libres.


Éduquons-nous et nous allons avoir de la mobilité sociale et moins peur de nous affirmer.


Travaillons forts et accumulons des biens pour nous garantir une vie meilleure.


Prenons soins de nous-même en santé et nous allons vivre plus longtemps pour profiter d’une grande liberté.


 


Et pourtant même avec tout ça, on n’avance pas sur la solidité de notre nation, au contraire il y a nette régression de qui nous sommes.


 


 


Éparpillement


 


La  première  puissance  d'un  peuple  est  faite  de  sa


santé, qui  est  faite   elle-même  de  l'équilibre   de  toutes  ses


valeurs.    Et  voilà  pourquoi  il  faut  enfin,  coûte  que  coûte,


faire  cesser  l'éparpillement  de  nos  efforts,  les  charges  isolées


et   sans  lendemain.


 


Comme aujourd’hui, le peuple est éparpillé parmi quatre partis politiques avec des résultats désastreux.


Rien ne semble changer au pays des patients. (Utilisé ici dans les deux sens d’attente et de malade)


 


Songeons  quelquefois  que  nos  responsabilités   seraient


grandes  si  nous  restions  incapables  d'ordonner  nos  énergies.


Je  pense  en  ce moment  à  notre  admirable   petit  peuple   qui


fait    si   admirablement    son    devoir.    Pendant    que    trop


souvent  nos  classes  élevées  ont  trahi  le  leur,  ont  tout  sa-


crifié   aux   préjugés   politiques   ou   aux   sordides   intérêts,


l'admirable   armée   de   nos   petites   gens   n'a   pas   rompu


avec  l'action   française.     Que  dis-je  ?  si  les  sommets   eux-


mêmes  n'ont  pas  croulé,  ne  serait-ce  point  que, des  couches


laborieuses, n'ont  cessé de monter  vers les classes  supérieures


des poussées ardentes  de sang jeune  et  fort?


 


Je vous laisse à réfléchir à ce que sera notre prochaine action collective pour que ce petit peuple soit lui-même et libre de son destin.


Voici la conclusion du texte et le nom de son auteur :


 


Ah  ! Dieu  veuille  que  l'on   ose   cet   effort   puissant   et


harmonieux.  Aucune  tyrannie  au  monde,  pas  même   l'an-


glo-saxonne,  ne  saurait  venir  à  bout  d'une  race  catholique


et   française   qui,  avec  une  stratégie  intelligente,  userait   de


toutes   ses   forces.


LIONEL   GROULX,  ptre


 



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