Demande d'enquête

Il y a lieu de déterminer si des communications d’influence ont eu lieu lors de ces rencontres entre des représentants de Power Corporation et le premier ministre, la vice-première ministre et le président de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

L'affaire Desmarais


DEMANDE D’ENQUÊTE
Monsieur le Commissaire,
Je soumets à votre attention les récentes déclarations publiques du premier ministre, M. Jean Charest, dans lesquelles il admet avoir déjà été reçu par la famille Desmarais, au domaine du président de Power Corporation à Sagard.
M. Charest refuse cependant de confirmer le moment et l’objet de ces rencontres. De plus, le bureau de la vice-première ministre, Line Beauchamp, a confirmé que cette dernière avait effectué deux visites de quelques heures au même domaine Sagard.
Une grande fortune
La famille Desmarais est à la tête d’une des plus grandes fortunes du pays et détient un puissant empire médiatique. La Corporation Financière Power, subsidiaire de Power Corporation, que préside le propriétaire du domaine Sagard, est en compétition directe sur les marchés financiers avec un de nos plus importants leviers économiques, la Caisse de dépôt et placement du Québec. La Caisse assure l’épargne collective de notre peuple et constitue un fonds souverain qui garantit l’indépendance de l’État québécois face aux aléas des marchés financiers. Il est également de notoriété publique que l’un des administrateurs de la Corporation Financière Power, M. Marc A. Bibeau, est un proche de M. Charest, qui a exercé un rôle de grande influence sur ce dernier. M. Bibeau est entre autres un important collecteur de fonds pour le Parti libéral du Québec et était consulté pour des nominations politiques.
Communications d’influence
Ces rencontres admises et ces relations constituent un contexte propice à des communications d’influence. En vertu de l’article 25 de la Loi sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme, « nul ne peut exercer des activités de lobbyisme auprès d’un titulaire d’une charge publique s’il n’est inscrit sur le registre des lobbyistes relativement à ces activités ».
Or, aucun représentant de Power Corporation ou de ses filiales n’est inscrit au registre des lobbyistes.
Un gouvernement démocratique ne peut assurer le respect des principes démocratiques qu’en établissant une barrière étanche entre le bien commun, les décisions au nom du public, et les intérêts privés. Dans le cas présent, cette barrière semble brouillée, sinon franchie.
Une enquête s’impose
Le 4 février, votre porte-parole, Louise-Andrée Moisan, confirmait au Journal de Québec que vous alliez « procéder à certaines vérifications » relativement à la présence de M. Sabia au domaine de Sagard en août dernier.
Considérant ces faits qui s’accumulent et le refus des personnes impliquées de révéler les détails, de simples « vérifications » ne suffisent plus. Une enquête en bonne et due forme de votre part s’impose. Il y a lieu de déterminer si des communications d’influence ont eu lieu lors de ces rencontres entre des représentants de Power Corporation et le premier ministre, la vice-première ministre et le président de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Je vous prie d’agréer, M. le Commissaire, l’expression de mes meilleurs sentiments.
Amir Khadir,
Député de Mercier

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Député de Mercier et porte-parole de Québec solidaire

Médecin à l'hôpital Pierre-Le-Gardeur et porte-parole de Québec solidaire, Amir Khadir est médecin spécialiste en microbiologie-infectiologie et associé de recherche en maladies infectieuses.

Amir Khadir est une des icônes de la gauche québécoise. Avec Françoise David, il est le porte-parole du tout nouveau parti Québec solidaire, une formation issue de la fusion de l’Union des forces progressistes (UFP) et d’Option citoyenne.

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