Présentement au Québec, nous avons trois partis politiques se disant d’allégeance souverainiste par différentes méthodes et à un différent niveau. Lorsque je parle de coopération entre au moins deux de ces trois partis politiques, Option nationale me fais souvent part du manque de connaissance des électeurs envers les plateformes politiques de chaque parti, incluant celui pour lequel ces électeurs votent. Je ne dis pas que c’est faux, mais au-delà du manque de connaissance des gens envers les partis politiques, je crois qu’il faut aussi chercher à comprendre pourquoi les gens ne cherchent pas à se renseigner davantage.
Pour ma part, je crois que le manque de connaissance ne vient pas d’un manque d’accès aux renseignements sur les partis ni d’un manque de culture générale. Tous les partis sont capables de bien se définir, ne serait-ce que par Internet, dans leur site officiel. Je crois que la réponse commence d’abord par un manque de pouvoir lors de leur vote qui décourage l’ensemble des électeurs à s’intéresser aux tiers partis, de mêmes qu’à tous les autres partis politiques en dehors de ce qu’ils entendent à la télé.
Je m’explique. Disons que je suis un électeur cynique, désillusionné, écœuré par la politique (c’était le cas jusqu’à récemment et j’avouerai que c’est encore assez chambranlant) et qu’Option nationale vient me parler, m’explique sa plateforme électorale et qu’elle me convainc autant qu’elle me convient, il y a effectivement des chances que je vote pour ce parti. Mais il y a aussi de fortes probabilités que le cynique en moi me dise : « ça donne quoi de voter pour un parti qui ne gagnera pas? », « même si un tiers parti défend l’ensemble de mes intérêts, comment pourra-t-il le faire si mon vote ne fait qu’avantager d’autres partis en lesquels mes intérêts seront encore plus brimés? Si je vote pour un parti populaire que je déteste moins que les autres, je pourrais au moins obtenir un entre-deux. », « Je vais quand même voter PQ. Même s’il défend mal la souveraineté, faut pas diviser le vote souverainiste (ce que beaucoup de gens ont fait) ». Et je pourrais continuer comme ça pendant un bon moment.
Comprenez-moi bien. Je ne dis pas que la connaissance n’est pas la clé du succès d’une élection dans une démocratie. Ce que je dis, c’est qu’elle n’en ait pas la seule composante. Dans un système d’élection avec un mode de scrutin proportionnel, je dirais également, comme tout le monde, que c’est le premier élément à considérer. Lorsque vous savez que le nombre de sièges est proportionnel au pouvoir du nombre de votes, la volonté de voter en connaissance de cause l’est tout autant. Or, ce n’est pas le cas au Québec. Lorsqu’il est question d’encourager les tiers partis, notre système électoral sabote le pouvoir de nos votes et sape la volonté de nos électeurs. Lorsqu’un constat d’échec devient la seule réalité possible pour ces électeurs, pourquoi seraient-ils intéressés à échouer, même en le faisant en connaissance de cause? Dans ce temps-là, il y a bien des gens qui votent par pure ignorance dans un système bipartite ou s’en révoltent en ne votant plus du tout ou, encore, vote pour un nouveau parti bien connu, mais mal compris (comme ce fut le cas avec la CAQ, à ma grande déception). Dans les trois cas, des tiers partis comme Option nationale et Québec Solidaire n’en sortent généralement pas gagnants, peu importe le vent de sympathie qu’ils soulèvent ou le courant de pensée qu’ils transportent.
À mes yeux, le vote démocratique se divise en deux paires d’engrenages interdépendantes l’une de l’autre : le pouvoir et la volonté, qui en forme la première paire, puis l’intérêt et la connaissance, qui en constitue la seconde.
Dans un mode de scrutin proportionnel, au sens où je le comprends, chaque vote a un impact égal, puisqu’il affecte le nombre de sièges et de députés par le pourcentage total. Ici, ce même pourcentage se fragmente en 125 circonscriptions électorales, qui forment ensemble 125 chances d’aliéner la réalité entre le nombre de sièges désirés aux élections et ceux distribués à l’issu du vote. Pour faire court, un mode de scrutin proportionnel permet de donner un pouvoir aux électeurs qui n’égalisent que leur volonté d’aller voter. Ces deux engrenages s’alimentent entre eux. Rendu là, ce n’est que normal de s’intéresser à la politique et à rechercher celui défendant le mieux nos valeurs. Cependant, au Québec, le pouvoir de mon vote est divisé par 125 comtés, ce qui risque fort de diviser ma volonté d’aller voter par 125 à son tour. Et si je vote, je risque de me sentir obligé de tenter de tout faire pour augmenter le pouvoir de mon vote en le distribuant à des partis « gagnants », mais en lesquels je ne crois pas. Autrement dit, notre mode de scrutin nous empêche de vouloir voter à la fois par intérêt et en connaissance de cause. Et si je veux quand même agir ainsi, je suis obligé d’accepter le fait que le pouvoir de mon vote se divisera en 125 circonscriptions électorales qui auront chacun la chance de diluer mon vote au profit des partis populaires. Je peux me tromper, mais je crois que c’est ce qui forme à la fois la racine de notre impuissance et le fruit de notre ignorance au Québec. C’est aussi ce qui forme des méthodes malsaines de faire la politique au Québec, telles que le « vote stratégique » et la « division du vote souverainiste », dont le premier fragmente le pouvoir de nos votes alors que le second affecte la volonté des électeurs. Si notre mode de scrutin n’est pas proportionnel, comment peut-on prétendre vivre en démocratie? Et surtout, comment faire pour rétablir cette démocratie par le biais d’un système qui fait tout pour ralentir les partis espérant pouvoir le faire? Manifester, en parler davantage ou mettre en place différents mouvements qui en font la promotion permet de faire entendre la volonté d’un bon nombre d’électeurs. Mais il n’en demeure pas moins que leurs votes risquent fort de finir dilués dans celui des partis populaires qui s’y opposent et ceux-ci continueront d’avoir la conscience tranquille une fois les élections terminées. Encore une fois, nous sommes prisonniers entre le pouvoir et la volonté. L’engrenage est bloqué par un système qui n’aspire même pas à le remettre en marche…
Peut-être qu’Option nationale ou Québec Solidaire parviendront, à force d’éducation politique, à convaincre une majorité d’électeurs suffisante pour leur permettre de modifier le système électoral en faveur des électeurs plutôt qu’au profit égoïste et partisan des principaux partis politiques qui l’appliquent présentement. Je leur souhaite sincèrement d’y parvenir. Mais je ne peux m’empêcher de trouver que ces deux partis mettent la charrue avant les bœufs. Aller voter, c’est exactement comme aller à l’école : si tu as l’impression que tout ce qu’on t’apprend ne peut t’aider en rien, le manque d’intérêt et le taux de décrochage augmentent. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’éducation politique fait fausse route au Québec. Mais à mon avis, c’est clair qu’elle roule à contresens. Ne serait-ce pas plus pertinent et logique de chercher d’abord comment maximiser le rendement du mode de scrutin actuel afin d’augmenter les chances aux partis souhaitant instauré un nouveau mode de scrutin d’être au gouvernement, ce qui permettrait ensuite d’imposer ce même nouveau mode de scrutin une fois rendu au pouvoir? Bien que je sois souverainiste, je crois que c’est d’abord de démocratie qu’il faut débattre. Le mode de scrutin actuel met à l’écart deux des trois principaux partis supportant la souveraineté au Québec et beaucoup remettent en questions les convictions souverainistes du Parti Québécois. Comment peut-on parler clairement de souveraineté en de pareilles circonstances?
Option nationale et Québec Solidaire n’ont peut-être pas les priorités aux mêmes places, mais il n’en reste pas moins que ce sont deux partis qui sont à la fois souverainistes et de gauche à différents degrés. N’y a-t-il vraiment rien que ces deux partis ne puissent faire ensemble et qui leur permettrait à chacun de mieux se représenter sur l’échiquier politique ainsi que sur le nombre de sièges à l’Assemblé national? À mes yeux, la démocratie c’est donner un pouvoir proportionnel à la volonté du peuple, ce que notre démocratie ne fait pas présentement. Ça ne veut pas dire pour autant que certains partis ne peuvent pas s’arranger pour être démocratiques entre eux. De la même façon que différents regroupements de travailleurs peuvent former un syndicat pour défendre leurs intérêts communs démocratiquement pour ensuite retourner travailler chacun de leur côté, est-ce que deux partis politiques ne pourraient pas façonner quelque chose de similaire? Dans les deux cas, je ne crois pas que l’approbation du gouvernement ou du DGEQ ne soit nécessaire. Je ne pense pas non plus qu’une fusion soit nécessaire non plus. Il ne s’agit pas de forcer une union malgré ce qui les différencie, mais plutôt de les faire coopérer envers ce qui les unit. Il suffit de savoir comment mettre adéquatement un concept sur pieds à partir de nos propres outils et de nos propres moyens. Je crois que c’est un des principes moteurs de la souveraineté, d’être maîtres de nos ressources. Est-ce qu’il faut vraiment attendre d’être un pays pour mettre cette mentalité en pratique avec les moyens que nous avons déjà? Je crois qu’Option nationale et Québec Solidaire sont justement deux outils démocratiques qui peuvent s’utiliser en tandem et qui ferait avancer la souveraineté par la même occasion. Mais puisque je ne semble pas avoir la bonne définition de la démocratie ni la bonne solution pour la mettre en marche, j’aimerais beaucoup qu’Option nationale m’explique en quoi consiste la démocratie et surtout comment l’obtenir à contre-courant d’un système qui lui en empêche. J’ai déjà tenté de proposer des solutions à ce parti, mais il y a visiblement des choses que vous savez et que je ne sais pas. Et si je ne reçois pas de réponse, je serai obligé de conclure que c’est votre parti qui a encore des choses à apprendre.
J’ai toujours eu l’impression que lorsqu’une réalité se nourrit en distorsions, elle finit immanquablement par transformer le rationnel en panique et la croyance en fanatisme. Même si le Parti Québécois en est le plus clair des exemples, ça ne me dit toujours pas comment Option nationale fera pour parvenir à changer notre mode de scrutin là où il y a trois partis plus populaires pour lui en empêcher. Entre le cœur et la raison, encore faut-il avoir des yeux pour voir ce qui peut être fait. Alors, aidez-moi à voir plus clair avant que je referme les trois une bonne fois pour toutes.
Nicolas Camiré
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13 commentaires
Archives de Vigile Répondre
17 octobre 2012Ce n'est pas les députés qu'il faut surveiller mais le conseil des ministres. Les députés ne servent à rien dans le système si ce n'est que d'assurer une majorité au parti élu dans la chambre afin de former le gouvernement.
Une chambre citoyenne est une bonne idée mais ça va prendre la révolution pour y arriver.
Stéphane Sauvé Répondre
17 octobre 2012Est-ce que cette assemblée aurait le pouvoir d'exiger une commission d'enquête ?
En quoi consiste ce pouvoir de surveillance et de contrôle ?
Un article sur le sujet, ici sur Vigile serait bienvenu, en particulier dans le contexte de la Commission Charbonneau.
Archives de Vigile Répondre
17 octobre 2012Effectivement, le point 8 est intéressant. Si vous en aviez mieux expliqué le concept, ma réponse à votre question aurait été différente. Il y a une différence entre avoir un rôle de surveillance et d'arbitre sur l'assemblé des élus et avoir un rôle de député soi-même. C'est ce dernier que j'aurais refusé. Je crois qu'un rôle d'arbitrage pour les citoyens a effectivement du potentiel. Peut-être que certains partis seraient aussi intéressé par votre démarche.
Je terminerai toutefois avec un petit conseil. La prochaine fois que vous posez une question en sortant des sentiers battus, assurez-vous de bien vous expliquez si vous voulez bien vous faire comprendre.
Sans rancune.
Archives de Vigile Répondre
16 octobre 2012Votre point [8] est très certainement la clef pour comprendre le bien fondé de votre proposition. En somme cette délégation serait l'équivalent d'un sénat.
Intéressant !
Archives de Vigile Répondre
16 octobre 2012[1] La majorité des citoyens ne veulent pas gouverner et c'est parfait comme cela.
[2] Il reste donc les plus ambitieux et les plus arrivistes.
[3] Ils deviennent alors politiciens professionnels, veulent par dessus tout être élus et réélus et finissent inévitablement par confondre leurs intérêts personnels avec le bien commun.
[4] L'élection favorise la corruption c'est-à-dire la collusion entre les forces de l'Argent et les politiciens professionnels.
[5] L'élection est la cause première de la corruption.
[7] Le tirage au sort pour des mandats courts et non renouvelables permet d'éviter cela :à une classe d'arrivistes professionnels on constitue une assemblée de citoyens désintéressés qui ne veulent pas nécessairement gouverner mais qui acceptent de faire leur devoir de citoyen pendant un an ou deux, sans renouvellement de mandat.
[8] Cette assemblée qui se renouvelle constamment a comme mandat de surveillance et de contrôle sur l'assemblée des élus, tout en surveillant le pouvoir exécutif, judiciaire, médiatique et financier.
[9] On pourra parler alors d'une véritable démocratie. L'élection est en grande partie l'ennemie de la démocratie. C'est exactement là que le peuple se fait avoir.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
16 octobre 2012@ Pierre Cloutier
Visiblement, vous cherchez à faire une synergie entre le système démocratique et celui judiciaire. C'est une avenue. Mais je ne vois pas pourquoi vous tenez absolument à forcer à ce que soit le harard qui décide de qui sera les personnes qui siègeront à l'Assemblé lorsqu'il y a déjà un système électorale en place qui permet à n'importe de s'y représenté et/ou de fonder son parti dans le but de se faire élire. Et, à ma connaissance, le niveau d'étude n'est pas un critère pour participer comme candidat aux élections. Il suffit de vouloir participer ou de convaincre un parti de vous prendre comme candidat. Dès lors, pourquoi s'acharner à aller chercher parmi ceux qui ne sont pas intéressé à sièger au gouvernement?
Sinon, si vous voyez une différence entre être un député siègeant à l'Assemblé et ce que vous appelez être membre de la chambre citoyenne à l'Assemblé Nationale, il faudra que vous m'en expliquiez les détails du rôle qui serait à y jouer. C'est peut-être moi qui vous ai mal compris. Et si vous avez déjà un texte d'écrit sur le sujet, ça me fera plaisir de le lire.
Archives de Vigile Répondre
16 octobre 2012LES PREMIERS JALONS D'UN NPD QUÉBEC EN NOVEMBRE ! = Les premiers jalons pour une alliance entre Québec solidaire enfin épuré des fédéralistes et Option Nationale. À suivre…
http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201210/16/01-4583921-les-premiers-jalons-dun-npd-quebec-en-novembre.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS1
Archives de Vigile Répondre
16 octobre 2012Message à M. Camiré
[1] Vous avez soit une piètre opinion de vous-même ou bien vous mentez carrément pour justifier votre prise de position initiale qui se limite au gouvernement représentatif, dans lequel les citoyens sont condamnés à n'être que des électeurs pour choisir leurs maîtres une fois à tous les 4 ans, provoquant ainsi cynisme et indifférence (et corruption).
[2] L'argument de l'absence de compétence ne tient pas la route. Les jurés choisis au hasard en matière criminelle ne sont absolument pas compétents au départ en matière de justice. Pourtant ce sont eux qui ont le mandat très lourd de juger de la culpabilité ou de l'innocence d'une personne accusée après un débat contradictoire qui peut durer des jours, des semaines voire de mois, c'est-à-dire après avoir entendu la preuve et pris connaissance des règles minimales de droit. Et le système fonctionne très bien, car voyez-vous cher monsieur Camiré, les jurés ne sont pas des professionnels de la justice - et c'est parfois tant mieux - mais ce sont des professionnels de la vie et c'est ce qui importe. D'autant plus qu'après avoir rempli leurs fonctions de façon temporaire, ils reviennent à leurs tâches habituelles. Et je ne vois aucune raison que ce système qui fonctionne très bien en matière de justice ne pourrait pas tout aussi bien fonctionner en matière de gestion du bien commun.
[3] L'argument de l'anarchiste, du corrompu ou de l'ambitieux ne tient pas la route non plus. Dans la société civile, il y a toutes sortes de personnes et de personnalités qui ont des opinions diverses. Toutes les opinions, toutes les tendances, toutes les idéologies doivent pouvoir s'exprimer au sein d'une Assemblée nationale. En plus, vous choisissez mal votre exemple : l'anarchie, dans son vrai sens politique n'est pas une tare ou une ignominie. Bien au contraire : c'est l'ordre sans le pouvoir. Les anarchistes espagnols ont en fait la démonstration lors de la guerre civile d'Espagne (1936-1939) par leur sens de l'organisation et de l'autogestion. Pour ce qui est des corrompus et des ambitieux, on a beaucoup plus de chances de les retrouver en politique professionnelle - les affreux - que parmi des simples citoyens qui à priori ne veulent pas gouverner les autres et faire une carrière politique.
[4] Si vous m'aviez dit que vous ne voulez pas gouverner - à tout le moins être législateur - parce que vous considérez que les gens justes et sages ne veulent pas gouverner les autres mais se contenter de la simple gouvernance de leur personne - ce qui m'apparaît comme une vertu - je vous aurais félicité avec plaisir. Mais me servir comme argument que vous n'êtes pas compétent, ce qui laisse supposer que seuls les petits politiciens professionnels le sont me chagrine au plus haut point et constitue un manque de respect fondamental et de confiance élémentaire envers les citoyens ordinaires.
[5] Condamner les citoyens à n'être que des spectateurs et des fafans finis et impuissants (des enfants finalement), gouvernés par des affreux, des arrivistes, des carriéristes, des ambitieux voire des méchants n'est certes pas la voie la plus enviable et encourageante pour l'avenir de la démocratie. C'est même très désespérant.
Pierre Cloutier ll.m
avocat à la retraite
Archives de Vigile Répondre
16 octobre 2012@Serge Savoie
Merci pour lien. Je n'étais effectivement pas au courant que l'idée d'un pacte électoral avait été soulevé par Option Nationale. Même si rien n'est encore décidé, ça me fait plaisir de voir que Jean-Martin Aussant en ait évoqué la possibilité et aussi, qu'il s'en remet à ses partisans pour conclure la prise de cette décision. C'est un bel exemple de démocratie au sein du parti ainsi qu'envers Québec Solidaire.
@Pierre Cloutier
Ma réponse serait non. Je refuserais. Pas parce que le fait d'être un acteur direct à l'Assemblé Nationale n'est pas intéressant, mais je considère qu'il y a des personne plus expérimentées et mieux qualifiées que moi pour le faire. Ça ne veut pas dire que je suis obligé d'approuver tout ce que ce qu'ils font, pas plus que ça devraient leur donner le luxe d'ignorer les idées et les valeurs fondamentales qui sont défendues par leurs citoyens, comme c'est le cas avec la question du mode de scrutin par l'ensemble des partis politiques. De plus, le résultat de cette démarche me semble trop chaotique. Même un anarchiste ou quelqu'un intéressé à faire un salaire sans effort pourrait être à l'Assemblé (peut-être que certains diront que c'est déjà le cas). Bref, je ne crois que nous progresserions très bien de cette façon.
Pour ce qui est de notre système et de la qualité de la démocratie qui en découlent, ma position et mon opinion sont déjà écrites dans mon texte.
Merci à vous tous pour votre lecture et l'intérêt que vous y avez porté.
Nicolas Camiré
Archives de Vigile Répondre
16 octobre 2012Votre idée, Pierre, est ingénieuse, audacieuse et originale. Mais je pose tout de même la question : comment comptez-vous imposer votre projet à court terme ? À moins qu'il m'en manque un bout, il faudra nécessairement que ce système passe par une proposition qui sera intégrée à la plateforme d'un parti et qui le mettra en opération par un vote majoritaire à l'Assemblé Nationale. Quel parti pourra mettre en oeuvre votre idée et dans combien de temps ? À moins que se soit par l'entremise d'un R.I.P. que le PQ n'aura, de toute manière, pas les moyens de présenter...
Archives de Vigile Répondre
16 octobre 2012Je vais vous poser une question qui sort des sentiers battus et qui aura peut-être le mérite de vous faire réfléchir sur notre système de gouvernement représentatif.
Et si vous, M. Camiré, comme citoyen, vous étiez tiré au sort (comme les jurés en matière criminelle) pour être membre de la Chambre citoyenne de l'Assemblée nationale pour une période de 2 ans maximum, sans renouvellement de mandat, est-ce que vous accepteriez?
Il est entendu que les membres de la Chambre citoyenne de l'AN seraient rémunérés pendant leur fonction et leur poste protégé lors de leur retour au travail dans leur emploi régulier.
Vous auriez ainsi la chance d'être un acteur au lieu d'être un spectateur et vous auriez là peut-être l'occasion de perdre votre cynisme envers la "res publica" et de participer aux décisions qui ont des conséquences sur la vie de chaque citoyen.
Petits partis, grands partis, cela ne change rien au système basé sur l'élection, car un jour ou l'autre petit parti deviendra grand et cela ne changera rien à la qualité de la démocratie et à la participation des citoyens.
Pierre Cloutier
François Ricard Répondre
16 octobre 2012La majorité des membres de QS et la majorité des membres de l'ON partagent les mêmes idées, veulent l'indépendance et veulent instaurer un degré de socialisme dans la gouvernance de l'état.
C'est du moins l'impression que tout le monde a.
Pourquoi ces deux partis ne demanderaient-ils pas à leurs membres s'ils veulent d'une alliance?
Et si oui, pourquoi ne pas faire cette alliance et procéder à l'élection d'un chef où nous pourrions y retrouver Khadir, David, Aussant et peut-être d'autres?
Archives de Vigile Répondre
16 octobre 2012Je suis d’accord avec vous que notre système de démocratie au Québec est une perversion qui nous oblige trop souvent à renier notre conscience. Les partis établis profitent abondamment de cette situation et en premier lieu, le Parti Québécois. Au dernier scrutin, nous l’avons vu opérer les pires contorsions pour simplement s’assurer qu’une clientèle suffisante lui assure de prendre la relève du PLQ usé par le pouvoir. Le PQ nous offre même de régresser en proposant un scrutin majoritaire à deux tours. Les tiers partis ne peuvent donc pas compter sur les partis dominants pour qu'ils modifient notre mode de scrutin.
C’est pour cette raison qu’Option nationale cherche à conclure un pacte électoral avec QS sous la forme de primaires de circonscription où les membres de Q.S. et O.N. pourraient collectivement voter pour un candidat unique. Pour que ce projet se réalise, toutefois, il faut qu’une proposition émane de la base militante de ces deux partis. Si nous nous en remettons uniquement à leurs dirigeants, il y a peu de chance que cette idée voit le jour. Il faut bien réaliser, en effet, que tous les candidats doivent mettre leur poste en ballotage, sauf pour les chefs de parti. De son côté, le 29 septembre 2012, Jean-Martin Aussant "s’est dit ouvert à discuter avec Québec solidaire afin de ficeler une entente pour favoriser l’élection de plus de représentants des deux partis respectifs et ce, seulement si les membres de son exécutif national en formule le souhait". J'espère que ces précisions répondent à vos interrogations.
Référence : http://quebec.huffingtonpost.ca/2012/09/28/jean-martin-aussant-projets-ambitions_n_1924497.html?utm_hp_ref=canada-quebec&just_reloaded=1