Afin d’améliorer les conditions de vie et les problématiques alarmantes des autochtones du Québec, l’Effet Trickster a été créé par Exeko. Le projet a pour but de contribuer au bien-être social, psychologique, physique et culturel des Autochtones.
Ainsi, les jeunes et les aînés des communautés peuvent dorénavant participer à ce programme socioculturel basé sur une série d'activités. Quoi de mieux pour renforcer les liens intergénérationnels!
Le programme est né suite à la présentation du Plan directeur de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec. À la lecture des recommandations, l’organisme Exeko de Montréal, qui a été décoré par rien de moins que la Médaille de la Paix du YMCA en 2009, a cherché des solutions.
Naissance de l’Effet Trickster
Le programme d’intervention socioculturelle a été inspiré par la symbolique de Trickster, un personnage mythique dont le nom signifie farceur ou fripon divin. Il est reconnu pour jouer des tours pendables. Trickster peut être à la fois un étranger méprisé ou un héros culturel. Toutefois, il est l’équivalent d’un lutin pour les cultures autochtones d’Amérique. Au-delà de son appétit pour le jeu, il apporte l’équilibre nécessaire à la survie des communautés : il fait rire dans la tristesse et il modère les plus optimistes.
Chose commune, Trickster est reconnu pour favoriser le développement du concept d'enfant intérieur et est utilisé partout dans le monde pour la pratique psychothérapeutique.
Le créateur Maxime Lee Larose
L’Effet Trickster est l’initiative de Maxime Lee Larose, un sportif accompli, notamment sur le plan mondial en canoë-kayak. Il s’est fait connaître au sein de plusieurs organismes pour son bénévolat, pour des causes comme la prévention du suicide et le Sida. Il a touché au théâtre et a beaucoup voyagé. Aussi, à titre de motivateur, il a animé plusieurs conférences. M. Larose agit aussi en tant que clown thérapeutique avec Dr Clown dans les hôpitaux de Montréal. Depuis 2007, il a entrepris plusieurs visites de communautés autochtones afin d’y offrir des spectacles et de l'animation.
C’est lors d’un voyage au Lesotho, en Afrique du Sud que Maxime Lee Larose, lors de présentation de spectacles pour les orphelins du Sida découvre les bienfaits du programme Njabulo qu’il a adapté par l’Effet Trickster à la réalité des autochtones du Québec. Depuis 4 ans, Njabulo est un programme utilisant la performance, l’éducation artistique, le jeu et le rire comme moyens de soulagement émotionnel et de résistance essentiellement pour les enfants touchés par les effets du Sida.
Dans les communautés
Pour Trickster, tous les moyens sont bons pour intéresser les jeunes comme les aînés et les inciter à échanger : jeux, ateliers de conte, de cirque, de théâtre, chant, exercices d’expression corporelle, cercles d’échanges, discussions, etc.
« L’Effet Trickster accompagne les jeunes dans la mise en scène d’un conte traditionnel autochtone transmis par leurs aînés,qu’ils présentent à la fin du programme devant la communauté. Offrant des pistes de solutions auxdites problématiques, l’Effet Trickster focalise son action sur le développement chez les jeunes de l’estime de soi, de la confiance en soi et du sentiment d’appartenance, et proposent d’offir aux aînés les outils psychosociaux leur permettant de transmettre se qu’ils savent. On sensibilise aussi à l’adoption de saines habitudes de vie », a expliqué Maxime Lee Larose.
L’Effet Trickster se veut un lieu de rencontre entre pairs, mais également un lieu d'expression, d'apprentissage, d'échange et de valorisation.
« On veut permettre aux jeunes et aux ainés d’exprimer les réalités parfois difficiles qu’ils vivent et de vitaliser la richesse de leur culture. Ainsi, les jeunes comme les aînés sont amenés à développer un sentiment de fierté et un renouvellement de leur identité autochtone, tout en ayant une activité physique saine et en mettant à profit leur esprit créatif », a ajouté M. Larose.
Un peu sur le programme ?
Pouvant se dérouler en anglais comme en français, à la maison des jeunes, à l’école, au centre culturel ou lors d’un camp d’été, le programme peut être mis sur pied à l’intérieur comme à l’extérieur. Pendant deux semaines, à raison d’une séance de 6 heures par jour, le programme compte 10 séances. La moitié du temps, soit trois heures se passent avec les jeunes, l’autre moitié avec les aînés.
Les cohortes de participants doivent compter de 10 à 30 jeunes de 8 à 18 ans et de 5 à 30 aînés. Le tout est supervisé par deux artistes-intervenants professionnels, dont l’un est autochtone et idéalement originaire de la communauté.
Financement et informations
Tout est à but non lucratif et Exeko peut aider les communautés intéressées à trouver le financement grâce à des programmes comme « Grandir Ensemble » de Santé Canada auquel l’Effet Trickster est admissible.
« L’Effet Trickster ne prétend pas être la solution miracle à tous les problèmes sociaux. Il doit encore moins être considéré comme une série d’activités ludiques pour faire oublier aux jeunes et aux aînés leur situation difficile. Ce programme amène les participants à vivre une situation personnelle positive. Aussi, les traumatismes qui ont suivi l’éducation des autochtones dans les pensionnats canadiens ont toujours un fort impact sur certaines communautés et continueront d’en avoir un tant que ceux-ci ne seront pas exprimés et libérés grâce à des moyens sains et créatifs », a conclut Maxime Lee Larose.
Pour plus d’informations sur les projets d’Exeko : www.projetexeko.com ou (514) 528-9706.
l'Effet Trickster
De l'onguent pour les coeurs
Un article de Chantale Potvin | Innuvelle mai2010
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