Cybersurveillance aux États-Unis - Snowden, la taupe du Guardian, veut rester à Hongkong et faire d’autres révélations

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L'État cyberpirate

Washington — Edward Snowden, ex-consultant de l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA), a assuré mercredi ne pas vouloir quitter Hong-Kong et affirmé que les États-Unis surveillaient des « centaines de milliers d’ordinateurs » dans le monde y compris à Hong-Kong et en Chine.
« Je ne suis ni un traître, ni un héros. Je suis un Américain », a déclaré le jeune homme de 29 ans au South China Morning Post, qui l’a interrogé dans un endroit tenu secret à Hong-Kong, trois jours après qu’il est sorti de l’ombre et a revendiqué au grand jour être la « taupe » du Washington Post et du Guardian.
« Je crois en la liberté d’expression. J’ai agi en toute bonne foi, et je pense que le public a le droit de se faire sa propre opinion lui-même », poursuit celui qui est réfugié à Hong-Kong depuis le 20 mai.
Le général Keith Alexander, directeur de la NSA, a de son côté défendu mercredi devant le Sénat américain la légalité des programmes de surveillance américains révélés la semaine dernière, rappelant qu’ils fonctionnaient sous supervision rigoureuse.
« Nous fonctionnons tous les jours selon des règles strictes, nous rendons des comptes dans le cadre d’un des règimes de supervision les plus rigoureux du gouvernement », devait-il déclarer selon le texte de son audition au Sénat.
Dans l’entretien accordé au quotidien de Hong Kong, Edward Snowden revient sur l’étendue de ces programmes. « Nous piratons les systèmes centraux des réseaux - comme d’énormes routeurs Internet, en général - qui nous donnent accès aux communications de centaines de milliers d’ordinateurs sans avoir à pirater chacun d’entre eux », résume-t-il.
Parmi les cibles de la NSA, des centaines sont visées depuis 2009 à Hong-Kong ou en Chine, a déclaré au quotidien Edward Snowden, qui dit agir notamment pour dénoncer « l’hypocrisie du gouvernement américain quand il assure qu’il n’espionne pas d’infrastructures civiles, au contraire de ses adversaires ». « Non seulement il le fait, mais il a tellement peur que cela se sache qu’il est prêt à utiliser tous les moyens […] pour empêcher ces informations d’être rendues publiques », poursuit Edward Snowden.
« Ceux qui pensent que j’ai commis une erreur en choisissant de me rendre à Hong-Kong ne comprennent pas mes intentions. Je ne suis pas ici pour fuir la justice, mais pour révéler des faits répréhensibles », ajoute-t-il encore. Après avoir laissé entendre, dans un entretien publié dimanche par le Guardian, qu’il pourrait demander l’asile à l’Islande, réputée selon lui pour soutenir « ceux qui défendent la liberté sur Internet », Edward Snowden assure désormais ne pas avoir l’intention de quitter le territoire autonome du sud de la Chine.
« J’ai l’intention de demander à la justice et aux habitants de Hong-Kong de statuer sur mon sort », déclare-t-il, tout en annonçant qu’il se battrait contre toute demande d’extradition des États-Unis.


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