Cri du cœur pour guérir dans la dignité

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L'indemnisation pourrait aller jusqu'à 26 semaines


OTTAWA – Des Québécois frappés par le cancer tirent la sonnette d’alarme et pressent le fédéral de permettre aux Canadiens de «guérir dans la dignité» en étendant de 15 à 50 semaines les prestations d’assurance-emploi pour des congés de maladie. 


«On doit déjà stresser avec ce qui se passe au niveau de notre santé et, en plus, il faut stresser sur le plan financier», a lancé lundi Émilie Sansfaçon, une trentenaire luttant contre un cancer colorectal qui devra retourner travailler dans quelques semaines pour joindre les deux bouts. 


En compagnie de survivants du cancer et du chef bloquiste Yves-François Blanchet, la mère de jeunes enfants de la région de Québec a rencontré le premier ministre Trudeau pour l’exhorter à agir. 


«Au moment où on a le diagnostic et qu’on tombe sur l’assurance-maladie, on pense à nos factures d’hypothèque, de voiture, de gaz, de nourriture», a insisté Mme Sansfaçon avant la rencontre, soulignant que les traitements de chimiothérapie peuvent s’étendre sur plusieurs années. 


Les prestations de maladie du fédéral sont demeurées inchangées depuis leur instauration en 1971. Les libéraux ont promis en campagne électorale de faire passer la couverture de 15 à 26 semaines, mais les personnes touchées demandent plutôt 50 semaines. 


C’est d’ailleurs cette durée qui a été envisagée dans plusieurs projets de loi morts au feuilleton au fil des ans. Selon une source bien au fait des discussions qui ont eu lieu lundi, les libéraux sont ouverts à revoir à la hausse les 26 semaines proposées et les considèrent comme «un plancher plutôt qu’un plafond». 


À titre de comparaison, l'assurance-emploi permet aux aidants naturels de toucher des prestations pouvant s'étaler sur un maximum de 35 semaines. 


Marie-Hélène Dubé, qui a dû réhypothéquer sa maison durant sa lutte contre trois cancers consécutifs, s’explique mal pourquoi Ottawa ne bouge pas plus vite dans le dossier des prestations de maladie. 


«C’est inexplicable. J’ai commencé à lutter pour ça en 2009», a dit la survivante, qui avait alors lancé une pétition de plus de 600 000 signataires. 


En avril dernier, le directeur parlementaire du budget estimait qu’il en coûterait 1,1 G$ additionnels en 2020 pour augmenter de 15 à 50 semaines la durée des prestations de maladie. D’ici 2025, ce coût additionnel passerait ensuite à 1,3 G$ par année.




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