Maintien du crucifix à l'Assemblée nationale

Contre toute logique!

Tribune libre

« Ce qui a guidé nos propositions, c'est notre profond attachement aux valeurs québécoises, et en particulier à quatre d'entre elles…
La troisième valeur qui traverse l'ensemble de nos propositions, c'est la neutralité religieuse de l'État québécois. La meilleure façon de respecter toutes les croyances et toutes les religions, c'est que l'État n'en ait aucune. L'État québécois doit être neutre, laïque, et le principe de la séparation entre les religions et l'État doit être inscrit et affirmé »
Bernard Drainville, député de Marie-Victorin et ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne
La meilleure façon de respecter les croyances de chacun, «c'est que l'État demeure neutre et n'ait aucune religion», peut-on lire dans le document présenté à la presse par Bernard Drainville. Toutefois, il n'est pas question de se départir de symboles religieux tels le crucifix de l'Assemblée nationale ou la croix du Mont-Royal, parce que «la religion a joué un rôle fondamental dans l'histoire du Québec» et qu'il faut «préserver cet héritage»
Plaçons-nous quelques secondes dans la tête d’une musulmane à qui « le gouvernement du Québec interditles signes religieux ostentatoires pour le personnel de l'État, sur les heures de travail », qui assiste à la période de questions à l’Assemblée nationale où le crucifix est suspendu au-dessus du siège du président d’assemblée et qui, perplexe, se fait répondre par un Québécois que «la religion a joué un rôle fondamental dans l'histoire du Québec» et qu'il faut «préserver cet héritage».
Croyez-vous sincèrement que le Québécois aura convaincu la musulmane du bien-fondé de son argumentaire? Et si la même musulmane contestait la présence du crucifix à l’AN devant un tribunal en relation avec le principe de « la neutralité religieuse de l’État québécois » !…
Comprenez-moi bien, je suis complètement en accord avec une charte qui prône la neutralité de l’État et l’égalité hommes-femmes. Toutefois, en voulant y enchâsser les valeurs québécoises pour pallier les inconvénients des accommodements raisonnables, le gouvernement a mis les pieds dans un engrenage qui exige que la logique de ses arguments soit respectée jusqu’au bout.
Voilà pourquoi, le crucifix de l’Assemblée nationale, un des symboles dominants de la religion catholique et, par conséquent de la non-neutralité de l’État, doit être retiré.

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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17 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 septembre 2013

    À G.V.
    Désolé, je suis immunisé contre votre venin.
    À d'autres votre salade. Les années 60? Je me demande bien qui veut nous faire revenir en arrière? Les fanas de sainteté me font bien rire, allez mec, bonne croisade!

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    @ Marc-François Rouleau
    Votre anti-cléricalisme primaire, certes de bon ton dans les années 1960 n'est plus aujourd'hui qu'une posture transgressive de parade. Mise à jour svp.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    Je suis d'accord avec vous monsieur Martineau.Le crucifix doit quitter les lieux de l'assemblée nationale. Allez, dehors! Politique et religion= non compatibles.
    Une opinion bien personnelle: Les religions sont comme la corrosion sur le métal, pernicieuses elles annihilent la liberté de pensée, le libre arbitre.
    Il y aura toujours les éternels charmeurs de serpents pour nous traiter de tous les noms. Les fanas de religion, de sainteté. Allez au diable!
    Affirmons-nous une fois pour toute!
    Y'a pas de honte! Dehors les religions!

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    12 septembre 2013

    Si le gouvernement réussit à passer ce projet... laissons-le faire... il est souverain (provincial encore...) Il aura peut-être à faire des concessions, mais il est le gouvernement légitime, dans ce territoire d'Amérique du Nord, libre d'accueillir des nouveaux arrivants de bonne volonté.
    Et ces signes religieux, que la majorité d'entre eux ne se sentent pas tenus d'afficher, ça veut provoquer quoi?
    Et la kippa, le maire de NDG, sur la chaise du dentiste, il la fixe comment, pour une séance de 3 heures? À moins qu'il ne décide de renier sa foi pour ce séjour? Pouah, poudre aux yeux pour les naïfs qui ne voient pas le pied dans la porte.

  • Henri Marineau Répondre

    12 septembre 2013

    @Placide Beaulac
    Vous dites: "À l’instar du crucifix à l’Assemblée nationale le drapeau du Québec devrait être une source d’irritation pour vous, mais non. Pour quelle raison ?"
    Pour la simple et bonne raison que le drapeau du Québec représente notre identité nationale auprès du concert des nations alors que le crucifix incarne une valeur religieuse catholique incompatible avec la neutralité religieuse de l'État québécois....Je vous invite, M, Beaulac, à ne pas confondre les tomates avec les oranges!...

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    J.C. Pomerleau a écrit:"Sans cette institution et le rôle politique qu’elle a joué de 1760 à 1960, la nation que nous sommes n’existerait tout simplement pas.".
    Voilà! Vous parlez comme un grand livre! Pour moi, c'est ce que signifie le crucifix à l'Assemblée nationale! Remarquez que, si on l'enlevait, je n'en ferais pas un drame.
    Le crucifix représente la tradition judéo chrétienne qui fut la nôtre...avec ses + pis ses -. Enlève-t-on la photographie d'un grand-père parce qu'il avait tel défaut?

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    À l'instar du crucifix à l'Assemblée nationale le drapeau du Québec devrait être une source d'irritation pour vous, mais non. Pour quelle raison?

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    Rectificatif: je suis désolé mais c'est plutot a monsieur Marineau que je m'adressais et non a monsieur Martineau

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    Maintenant monsieur Martineau voyons l'inverse ..mettez vous a la place de la majorité des québécois qui dans tout les sondages demande a garder ce symbole religieux a l'Assemblée Nationale, qui fait parti de leur histoire et qui est celui de la religion majoritaire .
    Je sais pour vous monsieur Martineau que ce que les québécois désirent semble secondaire et que dans un souci d'égalité un cheval=un lapin, que les exigences religieuses des nouveaux arrivants recouvert de leur voile religieux semblent avoir priorité jusque dans la fonction publique même si la religion a laquelle ils s'identifient avec le voile est une religion intolérante qui refuse tout compromis et tout accomodement avec quelque croyances que ce soit en terre musulmane.
    On enlève le symbole du crucifix de l'Assemblée Nationale que pourtant la majorité désire garder selon tout les sondages et apres avoir sorti tout les religieux des écoles depuis maintenant 50 ans et tout le reste on entre a leur place des musulmanes voilés dans les écoles avec leur symboles religieux qui les identifient a l'islam et dont ils refusent de se départir ne serais ce que quelque heures par jour pour représenter l'état.
    Mon voile fait parti de moi-même,c'est impossible de l'enlever c'est ma religion ,il représente l'islam pour moi et me demander de l'enlever c'est comme si on m'enlevait un pied ,une main
    Pensez vous sérieusement qu'après de tel propos tenus dans les médias par plusieurs mususlmanes qu'après avoir fait disparaitre de leur vue tout ce qui leur déplait en occident et s'être plier a toute leur caprice religieux qu'ils vont s'arrêter en si bon chemin et accepter de se conformer a la charte qui leur demande pour une période de travail de huit heure dans la fonction publique de laisser de coté le voile qui les identifient a l'islam.
    Pas du tout,ils considèreront cette avancée majeure comme un pas supplémentaire qui leur ouvrent la voie pour allez encore plus loin.
    Le vivre ensemble proposé pour mieux s'intégrer..le casque anti musique
    Pour la libérale Line Beauchamp c'est un accomodement qui permettre a cette jeune musulmane de mieux s'intégrer.
    Une fillette musulmane à l'abri de la musique à la maternelle - Un accommodement tolérable, selon Line Beauchamp
    http://www.ledevoir.com/societe/education/338797/une-fillette-musulmane-a-l-abri-de-la-musique-a-la-maternelle
    En considérant ce model d'intégration accepter par les libéraux,en analysant ce qui se passe avec leur exigences religieuses ailleurs comme en Allemagne ce seras la prochaine étape de leur demandes religieuses
    Pas d'exemption pour les écolières musulmanes d'Allemagne
    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/reuters-00548780-pas-d-exemption-de-piscine-pour-les-ecolieres-musulmanes-d-allemagne-604020.php
    Les arguments plaider par son avocat:Non seulement le Coran interdit d'être vu par autrui dans des vêtements légers, mais elle ne devrait elle-même pas voir des garçons et des filles en maillot de bain.
    Comme au Québec, c'est plutot aux Allemands a se conformer a ses exigences religieuses

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    En fait, oui, Contre toute logique ! comme l'écrit justement l'auteur. Il y a peut-être faute de logique mais ça s'arrête là. Et en cette matière, la logique a ses limites. Le fait est que la majorité des Québécois veulent le crucifix. Le crucifix me semble être le dernier symbole fort d'une foi vivante pour certains, d'une transcendance qui disparaît trop pour d'autres, et, possiblement, dans sa nouvelle définition post-duplessiste, un symbole de rassemblement national. C'est aussi un pied de nez à faire à une certaine laïcité un peu trop soviétique... Un pied de nez à la dictature effrontée du modernisme qui, pour le bien du Québec, nous presse de faire table rase de tout.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    Que l'État se donne une apparence de soumission à quelque chose qui le dépasse me semble positif, croyants et incroyants voient bien que l'État occupe toujours plus d'espace dans la vie de tous. Un petit coté humble de l'État, qui pourrait n'être pas aussi omniscient et omnipotent que ses pouvoirs considérables et toujours accrus peuvent le laisser supposer n'est pas à dédaigner selon moi. Un État qui ferait preuve d'une certaine auto-dérision à son propre dépend ne me semble pas du tout superflu par les temps qui courent. D'autant plus que la majorité, croyante et non-croyante, ne souhaite pas que l'on épure davantage le parlement de ses vestiges. Le problème étant le vide infini que l'on peut déjà pressentir derrière le crucifix. Si seulement il y avait quelque chose pour le remplacer ?
    Gilles Verrier

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    12 septembre 2013

    Le crucifix à l'Assemblée nationale, le passage du témoins,
    La politique n'est pas un phénomène rationnel, mais bien relationnel. Les syllogismes à cent cennes n'ont pas de portés sur le destin d'une nation.
    Depuis l'Habitation de Québec, nous sommes dans un processus d'édification d'un État, sur les assises duquel repose nos garanties d’exister comme nation française en Amérique. Annexé suite à la défaite de 1760, pour devenir plus tard, ma cabane au Canada. "L'annexion mène à l'assimilation" (M. Séguin.).
    Tel fut la volonté exprimé, en nous enfermant dans les institutions britannique(Carleton, Durham,).
    Qu'est-ce qui fut nécessaire, la question qui permet de distinguer l'essentiel de l’accessoire.
    Dans le contexte historique. Pour relever le défi de garder notre cohésion nationale, il n'y avait qu'une institution qui pouvait nous servir d'armature d'état permettant la conservation de notre cohésion nationale : « Une grande institution se détache, c'est l'Eglise de Rome.(F. Parkman, historien)

    Sans cette institution et le rôle politique qu'elle a joué de 1760 à 1960, la nation que nous somme n'existerait tout simplement pas.
    L'État existe dans une continuité organique, il n'y a pas eu de rupture avec la Révolution tranquille, simplement un passage d'un "nationalisme culturel, à un nationalisme étatique" (G. Bergeron)
    Le crucifix à l'Assemblée nationale est le passage du témoins, d'une institution à qui la nation doit son existence !
    JCPomerleau
    P.s la Constitution de 1982, visait à nier l'existence de notre nation en la réduisant à l'échelle d'un groupe ethnique parmi tant d'autres.
    De même que les nations autochtones, reconnu comme telles par le Québec (Loi 99) sont réduits à "une bande indienne" dans le constitution de Trudeau. Ouvert au monde mais pratiquant le négationnisme vis à vis les seules nations authentiques qui peuplaient ce territoire (bien avant l'arrivée des Anglais).

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    Pour le moment, votre "boussole" que vous voulez garder à l'Assemblée nationale, vous obligez les Québécoises et Québécois qui n'arrivent pas à accepter cette charte tout en ayant à l'idée qu'un crucifix se trouve à l'Assemblée nationale. En ce sens, vous, les pro-charte et pro-crucifix à l'Assemblée nationale être bien pire que toutes ces (quelques) femmes dans la fonction publique qui portent le voile ou tous ces (quelques) juifs qui portent la kippa.
    Regardez en Catalogne http://www.youtube.com/watch?v=EZJGDCx5Nas&feature=youtu.be
    Croyez-vous sincèrement que le Québec va réussir à faire sortir un millions de Québécois dans la rue avec ce projet de charte? Imaginez les slogans : Un pays sans kippa, un pays sans voile, nous on garde notre crucifix"... Allez... On s'en reparlera dans 10 ans.
    P.S.: déjà, ceux qui bouillent en me lisant, prenez du temps pour réfléchir, et surtout, n'allez pas dire que mes petits commentaires vont permettre la réélection du PLQ, ce serait vraiment le boutte...
    J'ai fait lu tous les articles sur le sujet, à gauche, à droite, et clairement, l'argumentaire concernant le désir de préserver le crucifix à l'Assant est insignifiant.
    Vous pouvez bien détester André Pratte, mais aujourd'hui, son éditorial, est criant de vérité. Lui, mais aussi plusieurs autres, des indépendantistes, croient que cette charte est une erreur.
    Attendez, vous verrez...

  • Serge Jean Répondre

    12 septembre 2013

    Monsieur Racine, je veux bien réciter une prière à votre intention, pour chasser vos appréhensions qui vous font tenir au final, le même discours que ceux qui aimeraient bien nous voir disparaître. La croix est une boussole et vous ne réussirez pas à empêcher les marins qui désirent s'en servir de pouvoir l'utiliser;
    même si vous et d'autres croient sincèrement pouvoir se substituer au créateur de l`univers, qui comprend aussi la conscience de l'homme et ses propres décisions libres.
    Donc vous êtes libre de penser et d'écrire ce que vous désirez monsieur Racine; voyez.
    Serge Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    M. Serge Jean,
    J'ai 35 ans, et les jeunes éduqués qui sont objectifs et rationnels auront bien de la difficulté à accepter cette charte avec le crucifix à l'Assemblée nationale.
    Le Québec bashing injustifié normalement je sais le défendre, mais cette charte, malheureusement, intellectuellement, va en créer du Québec bashing au Canada et à l'échelle internationale d'ici aux prochaines élections, et le supposé appui au PQ de 70% va dégringoler, alors que le Québec bashing ne sera pas défendable de façon objective et rationnelle.
    Par conséquence, bien des Québécois, même des baby-boomers moins éduqués, se feront convaincre par leurs enfants de voter plutôt Québec solidaire.
    Attendez pour voir qui a raison...
    Les personnes intelligentes préféreraient entendre parler de rapatrier les impôts d'Ottawa ou encore de réforme du mode de scrutin...
    Alors, allez récitez votre chapelet, car vous allez avoir besoin du ti jésus...

  • Serge Jean Répondre

    12 septembre 2013

    Désolé c'est non. Le peuple désire garder sa croix, et il faut respecter le peuple canadien français.
    Serge Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    À partir d'aujourd'hui, simplement et honnêtement, je suis canadien à l'étranger.
    J'ai honte!
    J'endosse l'argumentaire de Mme Legault, ça résume ma pensée http://www.lactualite.com/opinions/le-blogue-de-josee-legault/la-sortie-de-secours/
    Le PQ n'est plus que l'ADQ 2007, raison pour laquelle ma conjointe et moi avions décidé de quitter le Québec. Maudit que j'avais bien fait.
    Le PQ est simplement le reflet de ces vieux canadiens-français qui se drapent dans la gouvernance souverainiste, synonyme de "autonomisme" et "confédéralisme".
    Bref, le Québec était, est et sera de toute évidence une province lorsque vous tous, baby-boomers en majorité sur Vigile.net, allez rendre l'âme... Mais bon, vous mourrez avec un crucifix à l'Assnat. Et pour Ginette de Matane qui n'a jamais vu une kippa ou Raymond de Saguenay qui n'a jamais vu une voile islamique, pourront mourir en paix, assurés que personne à Montréal sert un client dans une SAAQ avec un voile ou une kippa.
    Bravo, tout particulièrement à M. Barberis-Gervais, c'est ce nom que je nommerai à mes enfants, pour donner un exemple, du pourquoi le Québec sera encore une province dans 20 ans...