Construction: l'UMQ change son fusil d'épaule

Enquête publique - un PM complice?


Jeanne Corriveau - Les allégations de conflits d'intérêts qui ébranlent le monde municipal ont forcé l'Union des municipalités du Québec (UMQ) à changer son fusil d'épaule. Estimant que les enquêtes policières tardent à porter leurs fruits, le président de l'UMQ et maire de Saint-Jérôme, Marc Gascon, réclame maintenant la tenue d'une commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction.
Maintes fois par le passé, l'UMQ avait fait valoir qu'une commission d'enquête était «prématurée» et qu'il fallait laisser aux policiers le soin de mener leurs enquêtes. Lui-même sous le feu des projecteurs, le maire Gascon a répété, jeudi dernier, qu'une commission d'enquête n'était pas nécessaire pour l'instant. La tourmente médiatique entourant son administration et celles de certains de ses collègues l'ont incité à changer de discours.
Réunis en conseil spécial dimanche, les dirigeants de l'UMQ ont convenu de joindre leur voix à celles de nombreuses villes québécoises. «L'UMQ croyait que les enquêtes policières allaient donner des résultats plus rapidement. Aujourd'hui, on constate que le climat de suspicion à l'égard de l'industrie de la construction se propage jusqu'aux élus municipaux et l'on considère que c'est malsain pour la démocratie», a indiqué par voie de communiqué le président Marc Gascon.
«Les élus municipaux n'ont rien à se reprocher. Ils souhaitent se consacrer aux dossiers prioritaires pour leurs citoyens», a ajouté M. Gascon.
Marc Gascon avait dû défendre son intégrité la semaine dernière à la suite de révélations concernant des rénovations effectuées à sa résidence par un entrepreneur ayant eu des contrats avec la Ville de Saint-Jérôme. Le maire avait toutefois soutenu qu'au moment des travaux, l'entreprise L'Archevêque & Rivest n'avait pas de liens contractuels avec la Ville.
La semaine précédente, les maires de Terrebonne et de Mascouche, Jean-Marc Robitaille et Richard Marcotte, s'étaient retrouvés eux aussi dans la tourmente en raison des liens qu'ils entretenaient avec l'homme d'affaires Normand Trudel.
L'UMQ joint sa voix à celles de la Ville de Montréal, de la Fédération québécoise des municipalités et des partis d'opposition à l'Assemblée nationale qui demandent depuis des mois la tenue d'une enquête publique.


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