Comparatif: comment l'austérité s'installe partout en Europe, créant la récession, préparant le terrain de la dépression | Mediapart

Les entreprises échappent à l'austérité.

Crise de l'euro


Au-delà des chiffres, tous ces plans semblent inspirés par le même logiciel. Des hausses d'impôt directs sont parfois prévues (Grèce, Italie... ou en France, avec une hausse minime de l'imposition des stock-options et de la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu pour financer les retraites). Mais «la rigueur porte essentiellement sur les ménages», estime Céline Antonin. De façon caricaturale, le salaire minimal est abaissé d'un euro par heure en Irlande.
L'augmentation de la TVA semble un must: elle a été augmentée deux fois en Grèce et au Portugal cette année, et relevée en Irlande, au Royaume-Uni, en Espagne. Une mesure injuste et risquée: elle est payée par tous mais pèse plus particulièrement sur les plus modestes, qui épargnent peu et consomment beaucoup.
«L'austérité est également un moyen de discipliner les salaires» et de «miner les capacités de négociation» des salariés, tempête la Confédération européenne des syndicats (CES). Dans une série de fiches thématiques (voir sous le “Prolonger”), elle pointe des mesures encourageant les employeurs à déroger des accords de branche en Grèce et en Espagne, et le refus constant de la France d'augmenter le Smic.
Les coupes dans la fonction publique sont également très prisées. «C'est une cible facile», s'emporte la CES. On gèle ou réduit le traitement des fonctionnaires (Grèce, Italie, Portugal, France, Irlande, Bulgarie, Pologne, Roumanie, Estonie, Lituanie et des coupes jusqu'à 50% en Lettonie). On supprime des postes: en France (34.000 en 2011, qui s'ajoutent aux 100.000 supprimés depuis 2007), en l'Allemagne (15.000), en Roumanie (250.000), au Royaume-Uni (330.000), en Irlande (25.000). En Grande-Bretagne, c'est encore plus radical: tous les ministères doivent maigrir de 25% et on a tranché dans le vif des dotations aux collectivités locales.
Enfin, on remet en cause les allocations et mécanismes de redistribution. La Grande-Bretagne taille dans les allocations famille, logement, école, handicap. L'Allemagne réduit les cotisations des chômeurs de longue durée. L'Espagne tape dans les cotisations pour personnes âgées dépendantes et gèle les pensions de retraite, comme la Grèce. L'âge légal de départ en retraite a été repoussé en France, en Italie, au Royaume-Uni et en Espagne.
A l'origine du marasme financier, les banques sont largement épargnées, à part une taxe annoncée en France, au Royaume-Uni et en Allemagne. En Irlande, la situation est caricaturale: s'il n'avait pas eu à renflouer ses banques devenues protubérantes, l'Etat irlandais afficherait un déficit de seulement 11% de son PIB... contre 32% aujourd'hui.
Les entreprises échappent à l'austérité.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé