Comment (et pourquoi) Steve Bannon veut faire éclater l’Europe

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" Derrière le soutien aux nationalismes européens de Bannon, il y a un calcul américain bien concret "

« Comment Steve Bannon veut conquérir l’Europe », titre France inter. En fait Steve ne veut pas conquérir l’Europe, ce titre n’a aucun sens. Le vrai sens de son action ou de ses actions bilatérales est justement de faire éclater l’Europe – qui n’a pas besoin de lui pour ça – en profitant du renouveau nationaliste qui enfle dans tous les pays touchés par la crise migratoire, ou plutôt l’invasion migratoire programmée par l’oligarchie mondialiste. Sans oublier la crise économique et l’orage financier qui vient.



Bannon veut accélérer l’éclatement de l’Europe pour pouvoir redonner encore plus de pouvoir aux Américains, sur ordre de Trump. Car ne nous y trompons pas : l’Union européenne est le premier concurrent économique des USA, devant la Chine qui n’est pas un concurrent économique au sens premier du terme. C’est un sous-traitant surpuissant, mais un sous-traitant.


Trump ne veut qu’une chose : conserver le leadership économique mondial en affaiblissant l’Europe, afin de traiter de manière bilatérale avec tous les grands pays qui l’intéressent et qui forment l’ossature de l’UE : France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni (c’est fait), Belgique. Voilà pourquoi les Autrichiens (complètement américanisés depuis 1945) et les Hongrois s’en foutent. Surtout, Orban sait une chose : c’est l’UE et plus précisément l’Allemagne qui fait travailler la Hongrie, pas l’Amérique...


En détricotant l’UE, le couple Trump-Bannon – Bannon n’a jamais lâché Trump ni Trump Bannon, ces deux fieffés coquins travaillent de concert depuis le début – espère reprendre l’avantage que l’Amérique a logiquement perdu depuis la mondialisation des échanges. Les relations économiques sont de plus en plus multipolaires, et il est de plus en plus difficile aux États-Unis de s’imposer, d’imposer leurs produits.


Le monde change, les BRICS avancent, la carte du Proche-Orient a du mal à obéir aux intérêts américano-israéliens, la Chine refuse la hausse des droits de douane américains, les Corées s’entendent sur le dos des Chinois et des Américains, la Russie a fait depuis Poutine un bond géopolitique de géant, c’est la fin des 20 Glorieuses américaines (1989-2018) : l’Empire vacille.


L’ironie de l’histoire, c’est que c’est un Américain d’origine hongroise, George Soros, qui finance en partie l’invasion migratoire en Europe, qui arrange bien les intérêts américains, en l’occurrence ceux du couple Trump-Bannon. C’est à se demander si ces trois oiseaux ne travaillent pas de concert contre la vieille mais encore très riche Europe, qu’ils ne demandent qu’à piller !


Pour info, ces deux zones économiques majeures ont un niveau de PIB équivalent – 19 390 milliards pour les USA et 17 308 milliards pour l’UE – mais pour 446 millions d’habitants (511 avec le Royaume-Uni) dans l’UE et 316 aux USA.



« Au global, en 2012, les comptes publics de l’UE à 28 s’avèrent plus équilibrés que notre partenaire américain. Le déficit public européen se monte à 3,9 % du PIB, et la dette à 85 % du PIB, malgré une nette augmentation durant la crise. Les États-Unis affichent eux un déficit de 8,3 % de leur PIB et une dette à 103 % du PIB, tandis que le Japon fait encore pire  : 10,1 % de déficit public et une dette à 238 % du PIB.


En 2013, l’UE affiche une balance commerciale excédentaire, pour les biens comme pour les services. Enfin et surtout, l’économie de l’UE est plus égalitaire que celle des États-Unis, avec des disparités de revenu relativement modérées. » (Source : La Croix 2014)




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Les PIB comparés des trois grandes zones économiques



Finalement, l’Europe, malgré sa faiblesse politique et son inexistence géopolitique, entretenues à dessein par ses adversaires (dont l’union américano-israélienne), demeure la première puissance économique du monde.



« L’UE ne compte que 7% de la population mondiale, mais ses échanges commerciaux avec le reste du monde représentent environ 20% du volume total des importations et exportations mondiales. L’UE est le principal exportateur mondial représentant 15,4% de toutes les exportations, devant la Chine (13,4%) et les Etats-Unis (10,5%). Les Etats-Unis sont demeurés, de loin, la principale destination des biens exportés depuis l’Union en 2011, suivis de la Suisse, de la Chine et de la Russie. » (Source : Geopolis 2011)



C’est surtout ça que les Américains veulent faire exploser. Derrière le soutien aux nationalismes européens de Bannon, il y a un calcul américain bien concret.