Maltraitance

Combien d’enfants devrons-nous encore pleurer?

Le rattrapage scolaire, ce grand oublié

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Tribune libre

 


Le rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) rendu public le 11 août eu égard au décès de la fillette de Granby en avril 2019 est accablant. L’enquête fait état de ratés tout au cours du processus qui avait pour objectif ultime de protéger la vie de cette enfant martyre de 7 ans.

Laissons la parole à la vice-présidente de la CDPDJ, Suzanne Arpin, qui lance un véritable cri d’alarme en faveur de la protection des enfants: « Combien d’enfants devrons-nous encore pleurer, combien d’enfants allons-nous laisser être victimes de maltraitance, victimes de notre tendance à banaliser l’inacceptable?... Quand notre système de protection, au-delà des mots, prendra-t-il le parti des enfants et de leurs droits? »

Parmi les recommandations de la Commission, je retiens celle-ci : que le point de vue de l’enfant soit pris en compte par la DPJ. Une chanson dit fort à propos : « On a mis quelqu’un au monde, on devrait peut-être l’écouter ». En réalité, qui de mieux que l’enfant maltraité est le mieux placé pour faire part des sévices qu’il subit de la part des personnes qui sont supposément censés le protéger?

En bref, un tel climat d’horreur est le reflet d’une structure organisationnelle malade, gangrenée, sclérosée. Les belles promesses sont devenues caduques. Vivement des gestes concrets, M. Legault, si vous voulez renverser la « tendance à banaliser l’inacceptable ».

Le rattrapage scolaire, ce grand oublié

Bien que le plan du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge eu égard aux mesures sanitaires qui encadreront la rentrée scolaire soit relativement bien accueilli par les principaux intervenants, force est de constater que le volet pédagogique, notamment sur le rattrapage des élèves qui ont accumulé des retards durant la période de confinement, n’a été abordé que du bout des lèvres par le ministre en glissant que « le volet pédagogique serait abordé ultérieurement ».

Il est minuit moins quart… De nombreux intervenants pressent le ministre de faire connaître rapidement les mesures qu’il entend mettre en place pour aider les élèves à combler leur retard scolaire, plusieurs d’entre eux n’ayant pas mis les pieds à l’école depuis la mi-mars.

« On a vu un ministre de l’Éducation nous parler de mesures sanitaires, de logistique, de mesures d’aménagement, ce qui était nécessaire et urgent. Mais moi, j’attends toujours un ministre de l’Éducation qui va se préoccuper d’abord et avant tout, ou tout autant, de la santé pédagogique des élèves du Québec et qui va faire une réelle priorité du soutien aux élèves, du rattrapage. Aujourd’hui, on n’a pas entendu un mot sur le sujet », a réagi la députée péquiste Véronique Hivon.

Où sont les ressources humaines nécessaires pour venir en aide à ces élèves? Où sont les spécialistes supplémentaires promis depuis des années pour répondre aux besoins des élèves en difficulté d’apprentissage?  Pour l’instant, c’est le silence complet sur quelque mesure prévue pour pallier ces lacunes en ressources humaines. Le rattrapage scolaire est un incontournable, à défaut de quoi le décrochage scolaire deviendra le triste héritage de ce gouvernement en éducation.


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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