Cimenterie de Port Daniel : À $450 millions, on peut exiger un BAPE.

241776098a6b3f4f688758eb5b8e4fc4

Pourquoi le gouvernement Marois ne l'a-t-il pas exigé ?

Lorsque le projet de cimenterie de Port-Daniel a été relancé il y a quelques mois, plusieurs intervenants ont demandé qu’il soit soumis à un BAPE. Je suis d’accord avec eux pour plusieurs raisons… en commençant par le fait qu’avec $450 millions de NOS sous, le gouvernement peut exiger de l’entreprise qu’elle s’y soumette.
Il est écrit sur le site du Bureau d’Audience Publique en Environnement (BAPE) qu’«il a pour mission d’éclairer la prise de décision gouvernementale dans une perspective de développement durable, lequel englobe les aspects écologique, social et économique. »
Regardons cela.
Aspect écologique
-Il y a quelques semaines, nous apprenions dans un texte de Charles Lecavalier que la cimenterie comprendra un immense incinérateur de coke de pétrole, (combustible plus polluant que le charbon) devant en importer jusqu’à 175,000 tonnes par an. Il aurait pour effet d’augmenter nos émissions de GES Québécoises jusqu’à 2 millions de tonnes, soit à peu près autant que la plus grosse raffinerie de pétrole en opération au Québec. Or, le gouvernement s’est fixé comme objectif de réduire nos émissions de GES de 20% d’ici 2020.
Aspect Social
Alors que d’un côté, des groupes écologistes, des entreprises et des citoyens s’opposent à ce projet, des élus et des travailleurs de la région voient d’un très bon œil la construction de cette cimenterie. Ça se comprend d’un point de vue local car les habitants de cette région n’ont pas été très choyés depuis plusieurs années quant aux possibilités de trouver des emplois de qualité.
Il faut de plus considérer que la hausse des émissions polluantes pourrait avoir un impact réel sur la santé des gens de la région.
Aspect économique
-Il y a quelques jours, les sénateurs de l’État de New York Charles Schumer et Kirsten Gillibrand ont demandé une enquête du représentant commercial américain Michael Froman sur le projet de cimenterie de Port Daniel alléguant que les subventions lui ayant été accordées pourraient contrevenir aux normes de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
-De plus, d’autres cimenteries du Québec considèrent que le projet McInnis a eu droit à des avantages économiques indus tels que l’appui financier du gouvernement et l’électricité à coût réduit.
-Alors qu’il y a quelques mois on apprenait que $350 millions du projet de $1 milliard proviendrait d’Investissement Québec et que la Caisse de dépôt et placement injecterait 100 millions dans le capital-actions de la cimenterie, le journaliste Michel Morin a découvert que presque l’entièreté des 20,000 à 25,000 tonnes nécessaires à la construction de la future cimenterie proviendrait non pas d’ici, mais de la Corée du Sud.
Un BAPE : incontournable.
C’est pourquoi le ministre de l’environnement PEUT et DOIT soumettre le projet de cimenterie à une évaluation du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) car l’ampleur des impacts environnementaux potentiels est bien trop grand pour qu’il puisse les ignorer.
Et via ce BAPE, d’autres types de combustibles doivent être RÉELLEMENT étudiés par des études indépendantes, pas seulement celles du promoteur.
Avec 450 de nos millions, on a bien le droit de savoir si ce projet tient la route écologiquement, socialement et économiquement, non?


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé