Domaine des Desmarais

Charest refuse de dire s'il a dormi à Sagard

Des comptes à rendre, selon le PQ

L'affaire Desmarais


Agence QMI MONTRÉAL – Tandis que plusieurs politiciens ont affirmé lundi n'avoir jamais mis les pieds dans la somptueuse demeure des Desmarais, Jean Charest, lui, a refusé de dire s'il avait déjà passé une nuit dans le domaine de Sagard.

«J'ai pas mal dit tout ce que j'avais à dire là-dessus, et franchement, une fois qu'on a dit ça, je reviens au principe qu'il faut faire confiance aux gens», a-t-il affirmé en point de presse.
Le premier ministre répondait à une question lui demandant s'il avait passé une nuit à Sagard à l'occasion de l'anniversaire de Jacqueline Desmarais, l'épouse de Paul Desmarais.
La semaine dernière, Jean Charest avait reconnu s'être déjà rendu à Sagard, sans donner plus de détails.
On lui a demandé également si au moins un membre de la riche famille Desmarais ne devrait pas s'inscrire au registre des lobbyistes pour ces activités sociales. M. Charest s'est montré évasif.
«J'ai l'occasion de rencontrer beaucoup de gens d'affaires, et des gens de tous les milieux, alors c'est à eux de déterminer dans leur action si leur démarche fait en sorte qu'ils doivent s'inscrire au registre des lobbyistes», s'est-il borné à dire.
Le Journal de Québec a révélé la semaine dernière que le président de la Caisse de dépôt et placement, Michael Sabia, avait passé, avec femme et enfants, une fin de semaine aux frais des Desmarais au luxueux domaine de Sagard, au cours de l'été dernier.
Au bureau de la vice-première ministre et ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, on a confirmé que celle-ci a effectué, à deux reprises, des visites de quelques heures à Sagard. Mais, du même souffle, on a ajouté que Mme Beauchamp a également rendu visite à Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Quebecor.
Vive réaction
La réaction a été vive au cabinet de la chef péquiste Pauline Marois : la politicienne n'a jamais mis les pieds à Sagard. «Jamais, jamais, même pas dans le porte-à-porte de Mme Marois», a souligné un porte-parole. Le domaine est situé dans la circonscription de Charlevoix, qui est représentée à l'Assemblée nationale par Mme Marois. Même son cloche chez François Legault : le chef de la CAQ n'a jamais fréquenté les lieux.
Invité à réagir, l'ex-premier ministre Bernard Landry a été sans équivoque: «Je ne suis jamais allé à Sagard, chez les Desmarais, ni comme particulier ni comme premier ministre.»
Selon lui, il n'y rien d'illégal dans de tels séjours, mais il est cependant d'avis que les politiciens devraient s'en abstenir.
«Le premier ministre du Québec ne doit jamais donner l'impression que les gens plus riches et plus puissants ont accès à lui, plus qu'un leader de l'UPA, qu'un chef syndical ou d'un membre de l'économie sociale», a dit M. Landry, sur les ondes de TVA Nouvelles.
Mais, au fil des ans, les Desmarais ont pu compter sur la visite de plusieurs premiers ministres. Il y a eu, entre autres, quelques premiers ministres, dont Paul Martin, Jean Chrétien, Brian Mulroney, Lucien Bouchard et Jean Charest.
Commission parlementaire
De son côté, le Parti québécois a sommé Michael Sabia de venir témoigner en commission parlementaire expliquer pourquoi il a passé un week-end à Sagard au mois d'août dernier.
«On veut que M. Sabia vienne s'expliquer en commission parlementaire. On pense que la lumière doit être faite sur cette histoire-là», a déclaré Nicolas Marceau, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances.
Sa présence devant les élus de l'Assemblée nationale est devenue nécessaire aux yeux du député de Rousseau. «M. Sabia s'est mis en position de vulnérabilité, en position où il doit quelque chose. Ç'a violé le code de déontologie de la Caisse de dépôt», avance l'élu péquiste.
La présence de M. Sabia au domaine des Desmarais a également piqué la curiosité du commissaire au lobbyisme. Un porte-parole a indiqué qu'on allait « procéder à certaines vérifications » afin de déterminer si un lobbyiste a tenté d'influencer un titulaire de charge publique.
Le bureau du commissaire souligne que ni Gesca, Paul Desmarais ou ses fils ne sont inscrits au registre des lobbyistes. Power Corporation y a toutefois été enregistrée en 2004, par le biais d'un lobbyiste-conseil, mais ne l'est plus depuis.
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Charest chez Desmarais
_ Des comptes à rendre, selon le PQ

Agence QMI 05/02/2012 16h37

Sarah Bélisle - La semaine dernière, Jean Charest a avoué avoir, lui aussi, séjourné chez André Desmarais, président et cochef de la direction de Power Corporation.


MONTRÉAL - Jean Charest a des explications à fournir sur ses passages au domaine de la famille Desmarais, selon le Parti québécois, qui a bien l'intention de suivre ce dossier de près.
«Le premier ministre doit rendre des comptes et dire la vérité», a déclaré l'attaché politique du député de Gouin, Nicolas Girard, en marge d'un point de presse sur le train de l'Est.
La semaine dernière, M. Charest a avoué avoir, lui aussi, séjourné chez André Desmarais, président et cochef de la direction de Power Corporation. Il a fait cette déclaration après que le Journal de Québec eut révélé que Michael Sabia, président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, y avait demeuré avec sa famille pendant une fin de semaine.
Le premier ministre n'a pas précisé la durée, ni la fréquence de ses visites et s'il était accompagné de membres de sa famille. Or, «il y a une différence entre avoir un lunch d'affaires avec quelqu'un et passer un week-end sur le bras, s'est indigné M. Girard. MM Charest et Sabia pourraient se garder une petite gêne.»
«Je pense le premier ministre du Québec, tout comme le président de la Caisse de dépôt, doit avoir les plus hauts standards sur le plan éthique et doit garder une saine distance, a plaidé le député péquiste. Visiblement, dans ces deux cas-là, ce n'est pas ce qui s'est produit. Ça traduit une grande proximité entre le premier ministre et M. Desmarais.»
Alors qu'il se doit de montrer l'exemple, M. Charest se trouve désormais dans une bien mauvaise posture pour faire des remontrances à M. Sabia, a-t-il continué. Ce à quoi il ajoute qu'«on comprend pourquoi les ministres libéraux cette semaine ne semblaient pas s'offusquer de la présence de M. Sabia pour une fin de semaine à la maison de M. Desmarais».


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