Travis Bickle - C’est Jean Chrétien qui a tué le Parti Libéral du Canada. Sciemment, violemment, et avec délectation.
Le processus de destruction a commencé avec son acte d’«affranchissement» spectaculaire à l’encontre de son géniteur politique, Pierre-Elliott Trudeau, à l’occasion de l’accord du Lac Meech. Cependant, en prenant position en faveur de ce compromis constitutionnel alors que son ancien maître s’y opposait farouchement, Jean Chrétien n’avait même pas le mérite d’agir sur le plan des idées ou des principes – des notions totalement inexistantes, voire incompréhensibles pour lui - . Plutôt, il affirmait la préséance de l’opportunisme, du cynisme et du pragmatisme crasse – des notions dans lesquelles il excellait -, sur toute autre considération, en politique.
Arrivant au pouvoir par cette voie, il a par la suite tout fait pour anéantir toute succession méritoire ou sérieuse à son règne. C’est Paul Martin qui a fait les frais de cette politique du «après-moi-le déluge». Celui qui avait pourtant été l’une des principales causes du maintien de Jean Chrétien au pouvoir, a été écrasé, écrabouillé par ce dernier, jusqu’au bout. Et lorsque Jean Chrétien s’est enfin esquivé, il a laissé Paul Martin dans un champ de ruines au PLC. Avec, en prime, l’héritage du scandale des commandites. Jean Chrétien est parti seulement lorsqu’il s’est assuré que Paul Martin, le seul successeur qualifié et compétent pour prendre la tête du PLC, n’avait plus l’ombre du début d’une chance d’avoir un avenir politique. Et tant pis pour le parti !
Car pour Jean Chrétien, le moindre sens de noblesse en politique est un non-sens, la moindre grandeur d’âme, une faiblesse grave. Pour lui, il n’y a que le vulgaire combat de rue, avec tous les coups bas possibles. Que le plus cruel gagne, s’esclaffe et ricane, et que tous les autres saignent piteusement sur le trottoir.
À la lumière de tout cela, lorsque, vers la fin de la campagne électorale, on a vu soudain surgir Jean Chrétien, pour qu’il fasse son numéro habituel de comique à côté de Michael Ignatieff, c’était comme assister en direct à la mise à mort finale de celui-ci. À se demander qui sont ceux qui auront eu cette brillante idée… Probablement ces résidus de libéraux sans scrupules qui rampent dans les ruines du PLC depuis le départ de Jean Chrétien, ceux-là même qui ont voulu ces élections pour se débarrasser d’Ignatieff, et dont certains viendront demain briguer la direction suprême du parti. Ce qui n’aura rien d’étonnant, puisqu’à part quelques exceptions – des personnes rares et impuissantes -, les libéraux en vue d’aujourd’hui constituent la seule progéniture politique de Jean Chrétien, au sein d’un PLC vidé de sens, d’âme et de substance. Des opportunistes, des cyniques, des médiocres et des ratés. Des gens qui, en somme, n’ont rien d’autre à faire, nulle part autre où aller, rien à donner et rien à perdre. Les autres ont passé à autre chose depuis longtemps.
Travis Bickle
03 mai 2011, Montréal
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
Laurent Desbois Répondre
3 mai 2011C'était commencé sous Trudeau!!!
Le parti Libéral du Canada aura bientôt perdu sa raison d’être.
Le Parti Libéral du Canada est le parti des minoritaires. Parce que c’est normal pour tout être humain de faire parti d’une majorité, ils ont perdu leurs quatre bases électorales. Je m’explique.
1. Ils avaient le vote des Canadiens-Français du Québec, mais depuis la révolution tranquille, ceux-ci se sentent majoritaires et sont devenus Québécois. Ils votent donc Bloc Québécois maintenant.
2. Les Francophones hors-Québec s’assimilent à la majorité Anglaise, pour devenir Canadian. Ils votent donc NPD ou Conservative dépendant s’ils sont de gauche ou de droite. (ex. St-Boniface au Manitoba et Chéticamp, N-É qui sont allés Conservateur. Bathurst au N-B et le nord de l’Ontario qui sont allés NDP).
3. Les immigrants aussi, après deux générations, s’assimilent aux Anglais et deviennent Canadian. Ils sont donc une clientèle d’électeurs éphémères, à renouveler constamment.
4. Et la dernière minorité, les Anglais du Québec, c’est tout ce qui reste, mais c’est très limité, quelques contés dans le West-Island.
5. Ah oui, j’avais oublié les porteurs de valises et les traducteurs de l’Outaouais, qui font dans leurs culottes.
Comme vous voyez, ce n’est pas une question de chef, même si ceux-ci ne sont pas forts. Les deux derniers Dion-Ignatieff se sont rendus là par défauts, parce que personne ne veut être chef d’une gang de loosers systémiques et chroniques.
Le parti libéral a toujours été un regroupement de minoritaires et aujourd’hui ils récoltent ce qu’ils ont semé… leur clientèle historique est devenu adulte et s’est affranchie.
Prochainement, il ne restera que deux nations souveraines le Québec et le Canada…. Le parti Libéral aura bientôt perdu sa raison d’être. Nous seront tous majoritaires et celui-ci disparaîtra paisiblement. Ce sera la fin du beau rêve à Trudeau et on en parlera dans les livres d’histoire comme un exemple à ne pas suivre.
Lise Pelletier Répondre
3 mai 2011M.Bickle,
Heureusement pour nous, Jean Charest est en train de servir la même médecine au PLQ corrompu.
On pourra les envoyer aux oubliettes aux prochaines élections.
L'ambition tue son homme et son parti.
Lise Pelletier