Campagne électorale

Boisclair accuse Charest de mentir

Université - démocratisation, gouvernance et financement


Dans un point de presse après le dernier caucus du Parti québécois précédant le début de la campagne électorale, le chef André Boisclair a transmis sa précipitation à entamer cette campagne, à engager le débat électoral et à faire connaître la plateforme de son parti, dont il dit être fier.
M. Boisclair s'est aussi rapidement empressé d'expliquer ce qu'il a qualifié de premier mensonge de cette campagne électorale par le premier ministre Jean Charest. Ce mensonge, selon M. Boisclair, concerne le dégel des droits de scolarité. Le chef du PQ a contredit l'affirmation de M. Charest, faite au moment de l'adoption de la plateforme libérale, selon laquelle le gouvernement investirait 10 dollars pour chaque dollar payé en plus par les étudiants pour financer la hausse des droits de scolarité.
Pour le chef du PQ, le milliard de dollars d'investissement nouveau en éducation promis par Jean Charest lors du dévoilement de la plateforme de son parti, se réduit à 200 millions de dollars, une fois les coûts de système tels l'entretien des immeubles, les salaires et autres dépenses de ce type, défrayés. De ces 200 millions, quelque 60 %, soit 120 millions, seraient vraisemblablement distribués aux universités.
Guerre de chiffres
Or, une hausse des droits de scolarité obligerait les étudiants universitaires à défrayer 93 millions de plus. Cela voudrait dire, selon M. Boisclair, que le rapport entre l'apport d'argent gouvernemental et les frais nouveaux imposés aux étudiants est plus près de 1 pour 1 que de 10 pour 1, tel que l'affirmait le premier ministre du Québec. Selon le chef du PQ, le gouvernement ferait donc reposer, en bonne partie, la hausse du financement des universités sur les épaules des étudiants.
M. Boisclair a aussi critiqué la ministre de la Culture et présidente de campagne électorale, Line Beauchamp, pour avoir comparé le gel des droits de scolarité à une subvention aux citoyens riches de la société québécoise. Selon M. Boisclair, 62 % des jeunes qui étudient à l'université proviennent de la classe moyenne.
La hausse des droits de scolarité reviendrait en conséquent, en grande partie, non seulement aux étudiants mais aussi à ceux qui proviennent de ce segment de la population et à leur famille.
Il semble que la plateforme électorale du PQ portera en grande partie sur le thème de l'éducation. André Boisclair a aussi mis l'emphase sur l'honnêteté de son parti, et sur son désir de défendre les intérêts des familles de la classe moyenne et des régions.
Sans donner beaucoup de détails sur cette plateforme, M. Boisclair a affirmé qu'elle servirait à faire du Québec un lieu plus prospère, plus intelligent, plus juste et plus vert.
Réplique à Dumont
En réponse à l'affirmation du chef de l'ADQ, Mario Dumont, selon lequel l'adoption tardive de la plateforme électorale du PQ, qui s'est fait après le début de la campagne électorale et a créé des factions dans le parti, fait penser à un bricolage de maternelle, André Boisclair a rétorqué que le chef de l'ADQ n'avait aucune leçon à donner en matière de cohérence.
Traitant M. Dumont de girouette, le chef du PQ a affirmé qu'il mangeait à tous les râteliers, voguait pour son propre intérêt partisan et était le seul à parler de sa plateforme car il n'a pas su en plus de 15 ans de vie politique, rassembler ne serait-ce que 15 personnalités publiques.
La loi 142
En réponse aux questions des journalistes au sujet de la loi 142 qui fixe les conditions de travail dans le secteur public, M. Boisclair a dit être prêt à revoir certains éléments de cette loi, imposée sous le bâillon par le gouvernement Charest en décembre 2005, sans toutefois vouloir rouvrir la convention collective.


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