HOUSTON | Face au favori Bernie Sanders, l’ancien vice-président Joe Biden se présente mardi renforcé pour le « Super Tuesday », étape déterminante des primaires démocrates aux États-Unis, après le ralliement de trois anciens rivaux centristes.
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Cette « super » journée électorale, lors de laquelle 14 États sont invités à voter pour choisir le rival de Donald Trump en novembre, marque aussi l’entrée en lice d’un nouveau protagoniste: le milliardaire Michael Bloomberg, qui avait renoncé aux quatre premiers scrutins pour cause de candidature tardive.
« La presse et les commentateurs avaient déclaré cette campagne pour morte (...) Les États du Super Tuesday vont avoir quelque chose à dire à ce sujet », a lancé Joe Biden lors d’une réunion à Dallas, au Texas, à la veille du scrutin.
Depuis quelques jours, les bonnes nouvelles s’enchaînent pour l’ancien bras droit de Barack Obama. Après une large victoire en Caroline du Sud samedi, il a bénéficié lundi du soutien de trois anciens candidats: la sénatrice Amy Klobuchar, le Texan Beto O’Rourke, et le benjamin de la course Pete Buttigeg.
Tous espèrent que leurs désistements permettront à Joe Biden de se présenter comme un rempart à Bernie Sanders, jusque-là super-favori de la course. Les idées marquées très à gauche du sénateur du Vermont, qui prône notamment une couverture médicale universelle, inquiètent une partie de « l’establishment » démocrate.
« Bernie a toujours eu face à lui cette énorme bataille. S’il décroche l’investiture, ça serait énorme », a confié à l’AFP Jessica Chadwell, 24 ans, qui prévoit de voter mardi pour M. Sanders depuis Burlington dans le Vermont, où il a été maire.
Bloomberg en embuscade
Mais avant que la primaire ne se résume à un duel Biden-Sanders, deux septuagénaires aux positionnements très éloignés, l’ancien vice-président des États-Unis composera mardi avec un troisième homme: Mike Bloomberg.
Après avoir déjà dépensé plus d’un demi-milliard de dollars de sa fortune personnelle pour financer ses publicités de campagne, l’ancien maire de New York va pour la première fois affronter le verdict des urnes.
M. Bloomberg, qui compte parmi les dix plus grosses fortunes mondiales, a osé une tactique inédite en faisant l’impasse sur les quatre premiers États à se prononcer dans la primaire (Iowa, New Hampshire, Nevada et Caroline du Sud).
Un premier débat raté et une deuxième performance peu convaincante ont fait baisser sa courbe dans les sondages, mais il figure toujours en troisième place, derrière Bernie Sanders et Joe Biden.
Une contre-performance de sa part laisserait à l’ancien vice-président un boulevard au centre. Joe Biden se positionnerait comme seul rempart modéré face au « socialiste » revendiqué Bernie Sanders, dans un pays où ce terme évoque encore à certains des relents de Guerre froide et de communisme.
Sanders favori
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Depuis la pointe nord-est des États unis jusqu’au milieu du Pacifique, les primaires démocrates organisées mardi couvrent un immense territoire: 14 États, ainsi que les îles Samoa américaines et les électeurs démocrates vivant à l’étranger.
La Californie, État farouchement progressiste aux 40 millions d’habitants, pèsera de façon décisive lors de cette journée électorale. Le Texas avec ses 30 millions d’habitants sera l’autre poids lourd à surveiller.
Plus encore que le nombre d’électeurs, c’est surtout le fait que plus d’un tiers des délégués seront distribués d’un coup qui fait de cette journée un moment clé dans le calendrier électoral américain.
Les sondages pour ce « Super Mardi » sont largement favorables au sénateur du Vermont. Il y pointait en tête dans trois (Californie, Texas et Virginie) des quatre États offrant le plus de délégués pour la Convention qui décidera in fine en juillet du nom du candidat démocrate à la présidentielle.
M. Sanders était aussi en tête dans le Massachusetts. Un mauvais score d’Elizabeth Warren dans cet État, dont elle est la sénatrice, pourrait signer la fin de sa campagne.
La Caroline du Nord penchait du côté de Joe Biden. Comme un pied de nez à ses rivaux, Donald Trump a tenu une réunion électorale dans cet État à la veille du vote. Entouré d’une marée de casquettes rouges, il a promis de battre « les socialistes radicaux ».
Plus tôt dans la journée, le milliardaire républicain, qui aime s’immiscer dans la campagne démocrate, avait affirmé que les dés de la primaire étaient « pipés » en défaveur de Bernie Sanders.