Banque Morning: Les comptes de 75 000 clients bloqués!

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Une mauvaise surprise qui risque de se répéter un peu partout à travers le monde

Sur décision des autorités financières, la néo-banque toulousaine Morning ne peut plus restituer d’argent à ses 75 000 clients. Cet établissement pourrait cesser ses activités avant Noël si de nouveaux investisseurs ne viennent pas à la rescousse.
Les 75 000 clients de la néo banque Morning (ex Payname) ne peuvent plus retirer l’argent qu’ils y ont déposé. « Nous pouvons fermer avant Noël », déclare même à Capital son PDG et fondateur, Éric Charpentier. Une situation inédite qui affecterait directement les clients, pour l’essentiel des particuliers, qui utilisent ce service en ligne pour constituer des cagnottes gratuitement (pour un anniversaire entre amis par exemple), d’un montant moyen de 300 euros.
Ce blocage fait suite à la décision de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) qui lui reproche principalement d’avoir prélevé sur les dépôts des clients 500 000 euros en septembre 2016, pour lancer une carte Mastercard, alors qu’elle aurait dû utiliser ses fonds propres. La protection des fonds reçus par les clients n’est donc plus assurée, selon l’ACPR. Résultat : une série de mesures conservatoires dont le blocage de tous les dépôts et retraits. Contre toute attente, Morning acceptait pourtant encore des versements, lundi 12 décembre à 15 heures via son site internet !
La Maif, bouc émissaire
La PME toulousaine qui emploie 50 personnes préfère quant à elle pointer du doigt son actionnaire de référence, la Maif (40 % du capital), qualifiée d’ « investisseur fantôme » et soupçonnée en interne de favoriser son propre projet de néo banque, Nestor. Prudent, l’assureur mutualiste se répond être « totalement mobilisé pour tenter de trouver des solutions qui permettraient de surmonter les difficultés rencontrées par Morning ». Vendredi après midi doit se tenir une réunion du conseil régional d’Occitanie animée par sa présidente Carole Delga pour tenter de trouver une solution. Quelques pistes sont évoquées comme l’entrée de nouveaux investisseurs ou encore l’engagement de la Maif, pour l’heure hypothétique, d'assurer l'intérim financier pendant quelques mois. Mais, les projets phares de Morning, le lancement d’une carte de paiement et la levée de fonds (15 millions d’euros) sont pour l’heure au point mort. « Car, pour continuer en 2017, il nous faudrait 5 millions d’euros », reconnaît Éric Charpentier.
Si l’aventure Morning devait cesser, rien ne dit que les clients reverront leur argent. Car, à l’instar de Nickel ou Lydia, Morning n’est pas une banque, mais un intermédiaire de services financiers, qui n’offre pas la garantie à hauteur de 100 000 euros d’une « vraie » banque. Certes, les néo-banques sont bel et bien adossées à des établissements bancaires. Mais, ces derniers doivent-ils payer en cas de cessation d’activité d’un intermédiaire financier ? Pour l’heure, Morning n’apporte aucune réponse à ses clients.


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