La radio au Québec

Avons-nous ce que nous méritons?

Oh que non!

Tribune libre

Le Québec est composé de régions bien différentes aux besoins qui le sont tout autant. La radio, pour survivre, doit obligatoirement se coller aux attentes de son auditoire puisqu'elle est un fait social influencé par ceux qui l'entourent.

Je comparerai brièvement les marchés de Québec et de Montréal. Il est intéressant de voir à quel point les approches et le produit offert sont différents pour arriver à soutenir l'intérêt des auditeurs.

Avant de débuter, je vous confirme que dans une ville comme dans l'autre, la radio s'annonce à la population moyennement faible. En d'autres mots, ceux qui se gavent de populisme et de préjugés populistes; la pensée fast-food.

À Montréal, pour être une vedette à la radio il faudra bien souvent l'avoir été à la télévision. On favorisera l'humour, la détente, les sports, les sujets maison, la femme au foyer et la musique pour intéresser les jeunes qui sont tellement sensibles aux campagnes publicitaires.Trop peu de stations, comme à Québec, s'adressent à la population intellectuelle, laissée pour compte. Malheureusement, ce volet ( intellectuel ) est difficile à rentabiliser et ne touche qu'une trop fine couche sociale.

À Québec, les faibles d'esprit ont quitté le discours des curés dans les églises d'autrefois pour prêter oreille aux gourous des radios poubelles qui, pour des raisons pécuniaires, se transforment en éditorialistes radiophoniques qui sèment la controverse le plus possible. Bref, on verse de la M ( mélasse ) dans le ventilateur pour éclabousser partout. Ici aussi, la population intellectuelle est mal servie.

L'industrie de la radio à Québec et Montréal est saturée, surtout dans le marché central. Chaque unité de cote d'écoute se gagne en utilisant les fruits de son imagination en plus de jouer du coude. S'élever au-dessus des autres stations en se distinguant plus ou moins intelligemment devient, pour la plupart, l'ultime but pour vendre de la publicité et ainsi garnir les goussets de la station.

Souvent, pour attirer l'attention, les dirigeants de la station solliciteront leur département de marketing, s'il y a, pour déterminer l'orientation radiophonique et le nom pour devenir le substrat des attributs et du concept. Avec le temps, je me demande si l'imagination des concepteurs, encore plus des décideurs, n'est pas épuisée. Suite à cela, nous aurons vu des noms vaudevillesques qui baignent dans l'étrangeté comme: WKND, BLVD, ÉNERGIE, CKOI, ÉNERGIE et ICI. Verrons-nous CQUI, CQUAND, CFINI, AMEN, Radio-BEAN ou Radio-Gazou?

Vous en conviendrez, cela est plus comique que sérieux. Top souvent l'image devient réprobatrice. Encore une fois, le contenant prend beaucoup trop de place versus sa piètre importance en apport de qualité. Les patrons devraient privilégier, cela avec empressement, le contenu avec un un répondant à l'éthique pour prévenir les trop nombreux égarements intellectuels et ainsi éviter d'exhiber des faiblesses.

Avons-nous vraiment la radio que nous méritons? Ma réponse est: Oh que non!


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2 commentaires

  • Jean-Charles Morin Répondre

    11 septembre 2015

    Dans le domaine de la radio (ou des médias), le principal problème du mouvement indépendantiste est qu'il laisse les autres accaparer les ondes. Il est absent du paysage médiatique, sauf quand vient le temps de "varger" dessus à deux mains.
    Pour Radio-Cadenas, je peux comprendre: c'est dans sa mission de nous servir, mine de rien, le credo pan-fédéraliste et de formater les esprits suivant le canevas des bien-pensants. Mais pour le reste, qu'en est-il?
    Ce n'est pas en écoutant Paul Arcand (le frère de l'autre) poser les fausses "vraies questions" ou la radio poubelle de Québec déballer son populisme outrancier "mange-canayen" que l'auditeur risque de démêler l'important de l'accessoire et de saisir les vrais enjeux.
    N'y a-t-il donc personne chez les indépendantistes qui s'intéresse à la radio assez pour y investir son temps et son argent?

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2015

    Monsieur Beaumont
    Le vote du 7 avril 2013 ne me surprend nullement surtout avec les médias médiocres que nous avons ici au Québec. La classe dominante maintient le peuple québécois dans l'infantilisme, l'ignorance et la désinformation. À moins d'un grand changement (j'en doute), nous ne sommes pas sortis du bois! Que le peuple se réveille, ça presse!
    André Gignac 11/9/15