Les médecins se comportent comme des dieux imbus de pouvoirs absolus

Au royaume d'Esculape

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Tribune libre

En plus des primes d’assiduité et du « forfait jaquette » qui ont suscité un tollé de contestation, nous apprenons maintenant que les médecins québécois ont touché quelque 111 millions $ depuis trois ans pour participer à des réunions et comités pour lesquels ils sont payés jusqu’à 200 $ de l’heure…et toute cette ignominie à même les poches des contribuables. Et, parmi ces contribuables, une pléiade d’entre eux attendent toujours un médecin de famille, d’autres poireautent des heures à l’urgence avant d’avoir accès à un médecin.


Il y a quelque chose de scandaleux au royaume d’Esculape où les médecins se comportent comme des dieux imbus de pouvoirs absolus, notamment celui d’avoir accès à des privilèges exorbitants qui ne se retrouvent dans aucune autre profession, aussi « importante » soit-elle.


Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est l’argumentaire utilisé par la porte-parole de Ministère Marie-Claude Lacasse qui, pour justifier cette prime de 200 $ de l’heure pour assister à des réunions, allègue que « ces modalités de rémunération ont été mises en place afin de favoriser la participation des médecins spécialistes dans la gouverne et la performance du réseau de la santé ainsi que dans l’organisation hospitalière »… comme si la participation à ces réunions ne devait pas faire partie intégrante de leur tâche comme c’est le cas dans de nombreuses professions.


Une petite anecdote en terminant : je me souviens d’un oncle médecin qui me répétait, à chaque occasion où je le rencontrais, qu’à l’université, pendant ses études en médecine, les « distingués » professeurs rappelaient sans cesse à leurs élèves qu’ils allaient devenir la « crème » de la société…Pas étonnant que la tradition se soit poursuivie jusqu’aujourd’hui!



Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2030 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Yves Corbeil Répondre

    9 mars 2018

    Ça fait rire quand vous parlez de la crème de la société, il fut une époque ou le médecin du village était payé avec la crème du client qu'il soignait et l'acte était rendu chez le même client bien souvent. Autre temps autre moeurs comme y disent.