C’t’ivident pour un observateur étranger, constatant qu’un Joker se fait élire trois fois (ou quatre?) dans ce Québec post référendum volé, que ce peuple souffre d’une grave commotion cérébrale. On peut argumenter longtemps sur la cause de ce traumatisme crânien : débilité atavique ou captivité imposée par ruse… Un conquérant qui manipule le système électoral pour garder loin du pouvoir un peuple affaibli, affaibli dès l’écrasement de la colonie par la fuite de ses élites dans la mère-patrie?
Le hic, c’est que ce peuple qui ne cesse de relever la tête tout au long de son histoire voit grandir enfin une génération qui s’affirme sans peur! La peur fut le frein à cette révolution trop tranquille : « Sommes-nous vraiment capables? » Cette peur, les jeunes qui luttent aujourd’hui dans la rue ne l’ont plus : pas peur d’afficher cette cocarde rouge qui nous fait récupérer la couleur qu’on fuyait. Pas peur des micros qu’on leur brandit sous le nez et qui leur permet d’affirmer pourquoi ils existent! Le système scolaire qu’on a cru à tort véhicule d’analphabétisme, il a produit une jeunesse articulée, déterminée, sans peur devant la ministre téléguidée par le Joker. Sans peur devant la force brutale des robots casqués qui crachent des gaz, des bruits nocifs à l’oreille, des coups qui font gicler le sang. Cette génération se bat pour un dollar par jour? Allons, les Martineau putrides : ils sont en train de perdre leur année, mais la cause est plus grande : ils continuent, pour que la tyrannie de la corruption cesse de taxer la jeunesse : la relève du peuple.
Ce système scolaire, encore à la traîne du système des anglos, toujours plus subventionné, faut plutôt le renflouer! D’ailleurs, on finit par en émerger, à coups de renforts génétiques dans nos familles? À coups de sacrifices dans nos trains de vie? Peut-être même à coups de conscience sociale carrément stimulée par la révolution technologique qui montre à ces générations autre chose que le petit pain : la liberté de se gouverner sans tuteurs, le printemps érable!
Faire payer aux jeunes la cupidité de la haute finance, ça ne passe plus. Pas plus que ne passent les délocalisations sauvages qui ont mis sur le pavé leurs parents trop crédules. L’environnement, qui passa pour pelletage de nuages, trouve maintenant ses applications sur l’intégrité du territoire qu’on nous dérobe : les gaz de shit, peut-être, si on nous démontre que le roc qu’on craque à des kilomètres sous terre ne laisse pas filtrer la vie toxique à la surface. Développer les richesses naturelles du Nord, sans doute, mais en maîtres d’œuvre, capables de le faire en accord avec les habitants du Nord, conscients des risques de pollution aux métaux lourds et des paysages dévastés; capables de choisir les exploitants moins voraces que les actuels rapaces…
À tout prendre, les étudiants dans la rue, malgré les pisse-vinaigre des journaux jaunes, c’est la révolution partie de plus belle, sur de meilleures bases. Ils n’ont pas perdu leur année, loin de là, ils ont même dégourdi leurs profs qui s’engluaient dans la routine. Le diplôme en sciences po, ils l’ont désormais en poche. Leur plus grand ennemi, le populo désinformé par un gouvernement de collusion, qui s’accroche en polluant nos têtes!