Appel urgent à la communauté internationale du Président du Honduras

Tribune libre


Le temps des palabres et des condamnations n’a donné aucun résultat. Les putschistes s’en moquent éperdument. Ils agissent comme si une main invisible, puissante et influente, les soutenait et les encourageait dans leur aventure antidémocratique et criminelle. Ce matin, ils ont fermé les deux sources importantes d’information nationale et internationale, le Canal 36 et Radio Globo. Ils ont saccagé les locaux et rendu inopérants les équipements. De plus, un Décret vient tout juste d’être approuvé par le dictateur Michelletti, visant la suspension, pour une période de 45 jours, de tous les droits constitutionnels. Qu’attend donc la Communauté internationale pour agir autrement que par des déclarations dont se moquent éperdument les putschistes?

Le Président constitutionnel, actuellement logé à l’ambassade du Brésil, crie « au secours » à la communauté internationale pour qu’elle vienne déloger ces criminels qui oppriment sans retenue son peuple et bafoue comme il l’entend les droits constitutionnels et humains des honduriens et honduriennes. « Je demande à la communauté internationale qu’elle prenne les moyens contondants face à ce que Michelletti pourrait faire dans les heures qui viennent. » Pourquoi, les États-Unis et le Canada, si sensibles aux droits de la personne, à la liberté de presse et aux valeurs de la démocratie, se font si discrets? Faudra-t-il que Chavez et Lula, prennent l’initiative d’aller déloger ces putschistes et les principales têtes de l’armée qui ordonnent la répression du peuple et l’invasion de l’ambassde du Brésil? S’ils le font, bien que tout à fait conforme aux exigences du droit international, nous entendrons alors les cris de ces âmes bien pensantes dénoncer cette intervention et surtout les ambitions de Chavez d’imposer sa révolution à tous les pays de l’Amérique latine. On se gardera bien de les couvrir du chapeau de la « communauté internationale » comme aiment le faire les quelques pays de l’Otan lorsqu’ils s’adressent à l’Iran ou à leurs ennemis.
C’est le temps plus que jamais d’agir, les « loups » sont dans la bergerie et en voie d’imposer leur loi et de faire du peuple leur proie. Le temps des négociations est terminé. Il faut passer à l’action. Le peuple l’exige, le Président le demande.
Oscar Fortin

Québec, le 28 septembre 2009

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citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2009


    A diffuser et à rediffuser ...

    **************
    Angel Palacios
    26 09 09
    La nuit, la terreur règne au Honduras. La dictature a fait du Honduras une immense prison où les nuits sont mises à profit par des meutes de policiers et de militaires qui perquisitionnent, torturent et pillent.
    La nuit, au Honduras, seule la terreur circule dans les rues : bottes, casques et uniformes. La nuit, des véhicules de militaires et de policiers cagoulés patrouillent les rues, tirant sur les quartiers et les maisons. Ils sortent à grande vitesse des commissariats pour revenir peu après avec leurs camionnettes pleines de citoyens frappés, humiliés, en sang...
    La nuit des couvre-feu est le théâtre préféré des limiers. Le couvre- feu, sans garanties constitutionnelles, sans caméras de télévision ni foules dans les rues, est le moment dont profitent les chiens de la dictature pour semer la terreur. La nuit dernière, nous avons pu parcourir plusieurs quartiers, et voici ce que nous avons vu :
    ° On nous prévient qu'un commando policier est arrivé de façon intempestive à l'un des escaliers du quartier et qu'il va perquisitionner un logement. Il s'agit de la maison d'une peintre très connue du voisinage. Au détour d'un escalier, 8 policiers, comme des chats, encerclent, la maison. Sa façade, de couleur rose, porte un graffiti contre le coup d'Etat. Les policiers étaient en train de cogner sur la porte avec des bâtons. Ils cassent les vitres de la fenêtre. L'un d'eux, bombe lacrymogène en main, calcule l'angle nécessaire à son atterrissage à l'intérieur de la maison. Le véhicule, identifié comme étant de la Police Nationale, les attend au bas des escaliers. Le policier qui conduit les avertit qu'un groupe de journalistes enregistre. Le chef de l'opération (le sous-commissaire García) bouche l'objectif d'une de nos caméras. D'autres camouflent le nom qu'ils portent cousu sur leur veste. Quelques voisins, mis en confiance par la présence de la presse internationale, ouvrent leurs portes et leurs fenêtres pour crier et dénoncer les auteurs de ces
    actes. Les policiers essaient de se replier. Le policier identifié comme étant García se justifie en disant qu'il vit dans ce quartier et qu'il ne supportait pas que sa voisine ait peint sur la façade : "PUTSCHISTES : LE MONDE VOUS CONDAMNE", "VIVE MEL". Tel fut l'argument du fonctionnaire pour déclencher la terreur contre une humble femme.
    Des membres des organisations des Droits de l'Homme et du Front des Avocats contre le Coup d'Etat se présentent, et les policiers, traqués par la dénonciation, fuient. La femme, apeurée, finit par ouvrir; elle
    aussi a quitté le quartier. Face au risque de les voir revenir plus tard, elle est allée dormir en lieu sûr.
    ° Un jeune homme d'une vingtaine d'années marche en pleine nuit dans une rue sombre. Il a le visage en sang et une blessure de quelques 5 centimètres au front. Il est nu-pieds. Il nous explique ; il était sur le seuil de sa maison quand une camionnette de la police est apparue dans la rue et que, sans dire un mot, ils en sont descendus et se sont mis à plusieurs pour le frapper. Ils l'ont jeté dans la camionnette et ont démarré. Pendant qu'ils tournaient dans les rues et le frappaient, ils ont fouillé ses poches, le dépouillant de son téléphone et de sa montre. Toujours sur le sol de la camionnette, il entendait les policiers qui discutaillaient pour savoir qui garderait la montre, qui le téléphone. Ils l'ont jeté hors de la camionnette, loin de chez lui. Le jeune homme n'a pas voulu faire de dénonciation. Il ne voulait plus de "clavo" avec la police, il était terrorisé. Il voulait seulement que nous le ramenions chez lui.
    ° Un autre jeune est arrêté à l'angle de sa rue. Avant de le mettre dans leur camionnette, 4 policiers lui donnent une raclée. Puis ils lui vident un spray de peinture sur le visage. Le jeune homme respire avec difficulté. A l'hôpital, pendant qu'on nettoie la peinture de ses yeux enflammés par les coups, il nous raconte que l'un des policiers, tout en le frappant, lui disait : "Tu es de la résistance? Alors résiste!"
    ° Sur un pont, une guérite. Ils nous disent de nous arrêter et nous entamons une conversation avec les policiers, sur n'importe quel thème, pour pouvoir continuer. Un véhicule de passage voit la guérite et recule lentement. L'un des policiers qui nous ont dit de nous arrêter regarde la voiture qui recule et, amusé, nous invite à regarder ce qui va se passer maintenant, mais en nous obligeant à garder nos caméras éteintes. Sous le pont, dans la rue qu'avait prise l'auto qui essayait d'éviter la guérite, il y a un groupe de policiers
    qui donnent la chasse à ceux qui tentent de s'évader. Ils l'arrêtent.
    Du haut du pont, on ne voit pas bien mais on entend... on entend la porte qui s'ouvre... on entend la rage et les insultes des policiers, les coups contre l'auto... on entend d'autres coups et les cris du conducteur. On n'entend plus. La voiture a continué sa route peu après.
    ° On entend des tirs dans une avenue parallèle à un quartier populaire. C'est une camionnette pleine de policiers qui tirent dans la nuit, à l'aveuglette, contre les maisons du quartier. Ils ne se pressent pas. Rien ne les menace. Ils tirent encore et encore. Ils ne visent même pas. Ils ne font que semer la terreur sur leur passage.
    ° Dans un commissariat, à minuit, les membres d'organisations des droits de l'homme, des avocats et la presse internationale s'intéressent aux détenus que nous venons de voir descendre d'une patrouille de camionnettes (elles étaient au moins 10). Maniant le sarcasme, l'officier nous dit qu'ils n'ont aucun prisonnier ici. Mais les prisonniers crient qu'ils appartiennent à la Résistance. Ils crient leurs noms. L'officier continue de nier l'évidence. L'insistance des avocats et des défenseurs des droits de l'homme
    obtient qu'ils en relâchent la moitié et qu'un médecin vienne à ce moment-là pour constater l'état physique des autres. Tous victimes de coups et en sang. Le lendemain matin, les avocats de la résistance
    obtiennent qu'ils les relâchent.
    ° Dans un autre commissariat, derrière un portail noir, on entend les voix d'au moins une vingtaine de personnes déclinant leurs noms.
    Dehors, bon nombre de mères et d'épouses tentent d'établir le contact avec les leurs, tentent de reconnaître leurs voix. La scène fait rire ceux qui portent l'uniforme. Ils s'approchent et frappent le portail... et les familles.
    ° Dans un autre quartier, sur les hauteurs de Tegucigalpa, environ 40 policiers et militaires en uniforme avancent, leurs fusils de guerre visant les maisons. Quand on demande qui est le commandant de cette
    opération, tous ces hommes en uniforme nous indiquent un militaire. Ce dernier dit qu'ils s'agit d'une opération de routine, parce que le "gouvernement ne va pas continuer de permettre des désordres" et que
    "ce qui se passe à cette heure-ci ne lui est pas imputable, c'est le couvre-feu". Les cartes de journalistes de la presse internationale et celles de membres d'organisations humanitaires parviennent tout juste à nous permettre de passer et de continuer. Les hommes en uniformes s'éloignent. Les lumières des maisons du quartier s'allument à mesure que l'escadron de la terreur s'éloigne. Personne ne sort, mais on
    entend des cris : "Assassins", "Mel tout de suite", "Vive la Résistance".
    Et ce ne sont que quelques uns des cas que nous avons pu voir en une nuit.Or,t cela se répète nuit après nuit. On ne sait pas combien de personnes sont arrêtées chaque nuit. On ne sait pas combien de corps
    sont agressés, maltraités, humiliés dans les nuits du Honduras. On ne sait pas combien de femmes sont violées. On ne connaît pas les noms, les âges, on ne connaît pas les témoignages... parce que le couvre-feu est là pour ça... pour que la meute d'assassins qui soutient cette dictature puisse semer la terreur sans que rien ne filtre vers les médias, et pour que les victimes restent paralysée par la peur et ne la dénoncent pas.
    Dans les nuits du Honduras, les étoiles ne brillent pas. Uniquement les phares des patrouilles et le sang de ceux qui tombent entre les mains de la meute portant uniforme. Des bottes et encore des bottes dans les rues, sur les dos, sur les visages des Honduriens. Et malgré la terreur semée nuit après nuit par la dictature, la peur n'est pas au rendez-vous. La résistance continue.
    Lorsque le soleil apparaît, il y a des marches, les rues sont occupées, il y a des manifestations qui, pour être pacifiques, n'en restent pas moins un défi contondant. Ceux qui soignent leurs blessures, il se peut que nous ne les voyions pas dans les protestations pendant quelques jours, mais la voix se propage et
    l'indignation contre ce qui se passe présentement au Honduras fait que beaucoup plus de personnes s'incorporent. 90 jours de résistance. Des corps contre des balles. Les organismes des droits de l'homme
    signalent l'existence - connue - de plus de 600 détenus. Mais beaucoup sont arrêtés et torturés de nuit et ne le dénoncent pas par peur. Le Honduras a besoin que le monde réagisse de façon plus rapide devant la
    terrible violation des droits de l'homme qui a lieu. La diplomatie ne suffit pas. Il est urgent que le monde agisse, ici au Honduras et maintenant.
    PD : LES ORGANISATIONS DES DROITS DE L'HOMME ET D'AVOCATS SOLIDAIRES FONT UN TRAVAIL INFATIGABLE POUR S'OCCUPER DES VICTIMES, POUR SUIVRE LES DÉNONCIATIONS, POUR MAINTENIR DES REGISTRES. MAIS ELLES N'ONT PAS DE RESSOURCES. ELLES NE DISPOSENT PAS MEME DU MINIMUM. ELLES N'ONT PAS AVEC QUOI FAIRE LE PLEIN D'ESSENCE POUR SE DÉPLACER D'UN LIEU À UN AUTRE. LEURS TELEPHONES N'ONT PAS LE SOLDE SUFFISANT POUR EFFECTUER LES APPELS NECESSAIRES. ET, MÊME AINSI, CE QU'ELLES FONT POUR DÉFENDRE LES DROITS DE LEURS COMPATRIOTES TIENT DE LA MAGIE. ET CELA FAIT 90
    JOURS QUE CETTE MAGIE OPÈRE, ET CE QU'ELLES OBTIENNENT EST BEAUCOUP.
    LE SIÈGE DU COFADEH EST, A TOUTE HEURE, PLEIN DE GENS QUI VIENNENT DÉNONCER LES MAUVAIS TRAITEMENTS SUBIS; ET IL EST AUSSI PLEIN DE GENS QUI VIENNENT SOUTENIR LEUR TRAVAIL.
    UN GRAND NOMBRE DE DIRIGEANTS ET DIRIGEANTES DE CES ORGANISATIONS DES DROITS DE L'HOMME ONT ÉTÉ PERSÉCUTÉS, EMPRISONNÉS, POUR ESSAYER DE LES FAIRE TAIRE. EN DÉPIT DES DIFFICULTÉS, C'EST TOUJOURS LE SEUL LIEU OÙ SE RENDRE POUR CHERCHER REFUGE CONTE LA RÉPRESSION.
    LA SOLIDARITÉ DE PEUPLE À PEUPLE EST UNE URGENCE. QUE LES ORGANISMES DES DROITS DE L'HOMME D'AUTRES PAYS, QUE LES COMITÉS DE SOLIDARITÉ PRENNENT CONTACT AVEC CEUX DU HONDURAS ET LES SOUTIENNENT, QU'ILS DIVULGUENT LEURS DÉNONCIATIONS, QU'ILS ENVOIENT UN SOUTIEN À CES ORGANISATIONS QUI, AU HONDURAS, LUTTENT CONTRE LA TERREUR DE LA