Affaire Benjamin Griveaux : le parquet de Paris ouvre une information judiciaire

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Le candidat de Macron pour la mairie de Paris a été obligé de retirer sa candidature sur fond de vidéo grivoise

Après 48 heures de garde à vue et une nuit dans des cellules du tribunal judiciaire de Paris, l’activiste russe, Piotr Pavlenski, 35 ans, et sa compagne Alexandra de Taddeo, 29 ans, devaient être présentés mardi 18 février devant un juge d’instruction après l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Paris. Ils pourraient à cette occasion se voir signifier leur mise en examen pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « diffusion sans l’accord de la personne d’images à caractère sexuel », pour leur rôle dans la conservation, la transmission et la diffusion des vidéos intimes de l’ancien candidat à la mairie de Paris, Benjamin Griveaux. Le parquet de Paris a requis le placement sous contrôle judiciaire des deux protagonistes. Ces développements procéduraux font suite au dépôt, samedi, d’une plainte contre X de Benjamin Griveaux.


Le parquet de Paris a par ailleurs décidé l’ouverture d’une seconde information judiciaire visant cette fois des faits de violences avec arme commis, le 31 décembre, à l’occasion d’une soirée « massive, souveraine et crépusculaire » – selon les termes de l’invitation – organisée par l’avocat Juan Branco. Piotr Pavlenski est soupçonné d’avoir blessé deux convives avec un couteau, l’un à la cuisse, l’autre au visage, alors qu’ils tentaient de le maîtriser après qu’il eut frappé un autre invité. Dans cette affaire, le parquet de Paris a requis le placement en détention provisoire de Piotr Pavlenski.


Selon Le Parisien, l’artiste russe a gardé le silence tout au long de sa garde à vue dans les locaux de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Celle-ci avait d’abord été marquée par un imbroglio autour de la constitution de sa défense. Le parquet de Paris ayant décidé de soulever l’existence d’un possible conflit d’intérêts pour Juan Branco, l’avocat sollicité par l’artiste russe, compte tenu de la proximité entretenue avec son client.


Dès le samedi, Me Branco avait dénoncé une atteinte au droit de la défense en expliquant que le parquet lui avait interdit l’accès à son client. Conformément aux dispositions prévues en pareil cas, le bâtonnier de Paris, Olivier Cousi, a été saisi pour trancher ce point. Lundi, à l’issue d’un entretien avec Juan Branco, il a annoncé l’ouverture d’une enquête déontologique afin de déterminer si ce dernier pouvait représenter Piotr Pavlenski. Contacté, le bâtonnat n’était pas en mesure de dire dans quel délai cette enquête devait aboutir, précisant que ce sera « rapide ».


Toujours selon Le Parisien, au cours de sa garde à vue, Alexandra de Taddeo a indiqué ignorer comment les images de Benjamin Griveaux qu’elle avait conservées dans son téléphone, ont pu se retrouver en possession de Piotr Pavlenski. Elle a par ailleurs précisé qu’elle était étrangère à leur mise en ligne sur le site Pornopolitique, rendu depuis inaccessible. Elle aurait par ailleurs exprimé son soutien à Piotr Pavlenski.


Sans pour autant avancer de quelconques éléments, plusieurs voix se sont fait entendre lundi, s’interrogeant sur la possibilité de l’existence de complices dans l’action qui a conduit à la chute de Benjamin Griveaux. La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a déclaré que Pavlenski avait « sans doute été aidé » précisant toutefois que « l’enquête ne fait que démarrer ».


Quand Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo se sont-ils rencontrés pour la première fois ? Pour quelles raisons cette dernière a-t-elle conservé les vidéos envoyées par Benjamin Griveaux ? Juan Branco a-t-il, comme il l’affirme, simplement apporté des conseils sur les risques judiciaires encourus après une telle publication ? Qui a apporté à l’activiste le savoir-faire technique nécessaire à la création de son site Internet et à la rédaction d’un texte en français ? Autant de questions dont les réponses permettront de dessiner plus précisément les contours réels de l’affaire Griveaux.