Peu après le départ du cortège de Gilets jaunes lyonnais à l'occasion de l'acte 13 de la mobilisation, des affrontements ont éclaté entre plusieurs dizaines d'individus, au cours d'une rixe qui aurait opposé des militants antifas à des identitaires.
La scène s'est déroulée dans le centre-ville de Lyon le 9 février, une demi-heure à peine après le départ de la manifestation des Gilets jaunes. Comme le rapporte l'antenne régionale de France 3, deux groupuscules se sont affrontés au niveau du cours Lafayette, opposant plusieurs dizaines de manifestants issus de la mouvance «antifa» à un groupe d'«individus identifiés comme provenant de l'ultra-droite».
Selon la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône, citée par Le Parisien, la rixe a eu lieu «aux alentours de 14h30, [opposant] 80 membres de l’ultra-droite [à] 100 personnes affiliées à l’extrême gauche».
Les affrontements, qui auraient duré une dizaine de minutes, ont été filmés sous plusieurs angles. Un cadrage de la scène en plongée a notamment été diffusé sur les réseaux sociaux.
Une autre vidéo a été filmée depuis le côté antifa, dans la rue où s'est déroulée la rixe. «Face-à-face entre fachos [et] Gilets jaunes antiracistes» commente ainsi le compte Twitter militant «Lyon se lève».
La scène a également été capturée par un manifestant visiblement choqué de la tournure prise par les événements, celui-ci réussissant à se réfugier dans une boutique à proximité. «C'est super dangereux leur truc [...] C'est n'importe quoi», peut-on l'entendre commenter. La vidéo a été relayée sur Twitter par le militant identitaire Damien Rieu.
Comme le précise France 3, de nombreux manifestants pacifiques ont décidé de quitter le cortège à l'issue de ces débordements. «Alors qu'ils étaient plus de 2 000 au départ de la manifestation, selon nos estimations, le nombre décroissait petit à petit en fin d'après-midi», a expliqué l'antenne régionale de la chaîne de télévision publique.
A 16h, la préfecture de police a publié un tweet mettant en garde contre la présence de «groupuscules à risque mêlés aux manifestants», encourageant à s'«écarter des rassemblements illégaux».
Selon France 3, en fin de journée, 22 interpellations ont été recensées sur l’ensemble de la manifestation lyonnaise, «pour jets de projectiles sur les forces de l’ordre et possession d’armes ou d’artifices prohibés».
Jusqu'à présent non-représentatives du mouvement citoyen, des scènes d'affrontements entre Gilets jaunes avaient déjà eu lieu lors de certains actes précédents, mais la rixe survenue ce 9 février à Lyon est d'une ampleur inédite.
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