Fatwa sur le FN et Marine Le Pen
11 mars 2017
Cette «stratégie de non-confrontation» ne date pas d'hier. On s'en convaincra en lisant le dernier numéro de L'Action nationale (Janvier-février 2017), en particulier l'éditorial de Robert Laplante et l'article très fouillé de Pierre Serré.
http://www.action-nationale.qc.ca/995-editorial-pour-memoire
La peur de la confrontation mène à toutes les compromissions. Les péquistes ont tellement peur de déplaire qu'ils n'arrivent pas à proposer fermement quelque chose. Comment voulez-vous alors que les gens votent POUR eux? Le FN dirigée par Marine Le Pen a au moins le mérite d'énoncer clairement son objectif premier : restituer au peuple français sa souveraineté en sortant de l'UE. Quand osera-t-on ici, au Québec, réécrire clairement l'article 1 du programme du PQ : faire du Québec une république laïque indépendante... du Canada? (Fini la reine, le gouverneur, le lieutenant-gouverneur...) Quand osera-ton écrire que cette république aura pour SEULE langue officielle le français? (Fini l'anglais! Jamais plus d'écoles, d'universités, d'hôpitaux anglais financés par l'État; plus de municipalités bilingues, fini le «press 9 now»). Quand osera-ton écrire et donc proposer clairement à la population que dès le lendemain de son élection, le gouvernement du PQ entreprendra les démarches et les négociations devant conduire à l'indépendance du Québec? (Plus question d'attendre des «conditions favorables» ou un référendum à venir). Quand annoncera-t-on que dès l'élection, des travaux de rédaction d'une constitution républicaine seront entrepris sans qu'il y ait à réinventer la roue puisqu'il existe déjà pas mal de constitutions républicaines de par le monde?
Nos péquistes veulent tellement être «corrects» qu'ils en sont mous, mous, mous. Depuis les années '70, ils ont choisis de gouverner à le petite semaine dans le cadre constitutionnel Canadian. Ils ne vont jamais trop loin, leur législation demeure dans les limites que leur impose la «constitution», si la Supreme Court invalide leurs lois, ils prennent leur trou (pas question d'invoquer la clause dérogatoire) et ils continuent de faire leur temps à l'Assemblée nationale.
Je me demande si la stratégie de non-confrontation ne cache pas une sainte trouille d'affronter le Canada et d'entreprendre courageusement les vraies démarches pour en sortir. Pourrait-on en finir avec les réunions de cuisine? Pourrait-on espérer un gouvernement indépendantiste qui va utiliser l'outil numéro 1 d'un gouvernement, soit la législation? Il s'agit de faire des lois auxquelles la majorité de la population tient, que cela plaise ou non au ROC, aux chroniqueurs du Devoir ou du Globe and Mail. Si ces lois sont contestées devant les tribunaux et si la Supreme Court s'en mêle comme à son habitude, le peuple verra bien le peu de cas qu'on fait de ses aspirations dans ce «plus beau pays du monde». Je ne crois pas qu'il y ait une autre pédagogie plus efficace. Parler de l'option, en parler encore et encore plus? Allons donc, pour qui ne fait pas commencer l'histoire du Québec en 1960, cela fait déjà plus de 100 ans qu'on en parle. Nous n'avons plus le loisir d'en parler encore longtemps.