Pour être indépendantiste, il faut être réactionnaire
26 mars 2017
26-03-2017
Pour être indépendantiste, il faut être réaliste, ambitieux et lucide.
Je sais que le Père Richard Arès est un intellectuel de la tradition canadienne-française. On peut reconnaître qu'il y a une grande part de vérité dans sa catégorisation des comportements politiques des Canadiens-Français et des Québécois-Français. Cependant, la catégorie des «indépendantistes réactionnaires» demeure ambiguë. Il faudrait bien savoir ce qui cloche.
Je dirais que, fondamentalement, c'est notre histoire nationale que nous ne voulons pas comprendre, hormis le récit d'événements et des interprétations historiques qui nous voilent le fait fondamental de notre annexion collective comme fait historique. Et ça, ce n'est pas qu'à l'intérieur de nous individuellement.
La communication de Guy Frégault, en 1955, sur «Le chevauchement des cultures au Canada» pourrait encore nous faire réfléchir sur notre situation de «nation québécoise» en tant qu'«une "enclave culturelle" dans une nation britannique». (Cf. http://www.rond-point.qc.ca/rond-point/histoire/le-chevauchement-des-cultures-au-canada/)
Il y a les effets de l'histoire des deux Canadas qui nous surpassent et nous désorganisent collectivement. S'agit-il d'«arracher le cinquième du territoire» que compose le Québec de l'autre nation ? Si nous le pouvons, comment pourrions-nous le faire ?
Sengtiane Trempe s'appuie sur la pensée de Richard Arès.
«Selon Richard Arès, la faiblesse se retrouve nécessairement dans la division du peuple français. Son esquisse psychologique permet de réaliser que le combat est d’abord à l’intérieur de nous-même.»
Il en arrive à cette conclusion :
«Puisque ceux qui prétendent vouloir faire l’indépendance, c’est-à-dire concrètement arracher le cinquième du territoire du Canada, ils doivent être réactionnaires, ils doivent être dévoués corps et âme à servir la grande cause nationale.» (Les passages en gras sont de nous.)
Il ne s'agit pas d'«arracher un territoire», d'être des «réactionnaires» ou être des «conservateurs» de la nation annexée mais plutôt du désir de se libérer collectivement du fédéralisme canadian.
Après le Père Arès, il y a eu un historien de l'École de Montréal qui a mis en lumière les exigences du savoir, du réalisme et de la lucidité dans notre Grande histoire de Canadiens français du Québec. Le professeur Maurice Séguin nous a offert une explication historique de notre situation «nationale» hic et nunc.
« Être un peuple minoritaire dans une fédération, c'est être un peuple annexé. L’État n’est pas la nation, mais l’État est le principal instrument de l’épanouissement national. » (Maurice Séguin)
Vous trouverez le développement de ces idées dans ce rappel de ma Chronique- 363 du 30 avril 2009.
INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 363
Les normes en histoire (Chronique supplémentaire no 23)
Fédéralisme ou indépendantisme ?
Ce que les Québécois(e)s de l'école indépendantiste doivent admettre, c'est que « l’indépendance complète est absolument nécessaire. Elle est à rechercher en elle-même comme un bien et elle est considérée comme un moyen irremplaçable pour assurer une maîtrise suffisante de la vie économique et culturelle ».
Consulter cette autre chronique du 14 décembre 2006 :
Indépendance du Québec - 270
Indépendance ou sujétion ?
C’est assez de se faire endormir par les politiciens
Chronique de Bruno Deshaies
jeudi 14 décembre 2006 900 visites
Il faut parler de notre histoire nationale comme telle. De celle qui à fait naître la nation québécoise. Et surtout de faire comprendre au public que l'indépendance du Québec est un bien en soi (politique, économique et culturel).