L'origine du 24 juin
21 juin 2008
Allez-y faire un tour sur le site de la Fête Nationale (État juridique) du Québec: http://www.fetenationale.qc.ca/
Le thème, cette année, est l'histoire !. Tiens donc ! Nous fêtions quoi avant ?
On pourrais jurer qu'il a été conçu par Gérard Bouchard. Non seulement les souches du peuple sont jettées mais le feu de la St-Jean est bien éteint. Nous n'y sommes plus qu'une fantômatique "présence francophone en Amérique du Nord".
Un souci évident dans chaque page d'éviter la moindre mention du terme "Canadien" pendant qu'une bouteille de John Labatt, moqueuse, expose sa feuille d'érable bien rouge en se disant bien "bleue".
Que penser de ce passage du discours de l'historien Jacques Lacoursière ?:
Avant même que des Européens ne s'y installent, des nations autochtones y vivaient depuis des millénaires. Aujourd’hui, nous avons su conserver la langue française, alors que des centaines de langues indiennes sont disparues.
On fête çà ?
Symbole du rassemblement des cultures:
Le rappeur algonquin Samian et ses complices Biz et Chafiik, du groupe Loco Locass sont les trois porte-parole du 4e Solstice des Nations !
Samian, représentant du peuple algonquin ainsi que Biz et Chafiik, représentant du peuple complice. Ils étaient sans doute embêtés de se dire du peuple québécois car Samian se dit du peuple algonquin et s'aurait pu donner une impression d'exclusion.
Dans l'historique du drapeau on ne mentionne pas une seule fois la croix en son milieu !
http://www.fetenationale.qc.ca/le-drapeau-fleurdelise.html
Dans la section "historique" c'est carrément la suppression progressive du peuple par une série d'anachronismes:
1- Changeons l'histoire; Duvernay ne discutte plus du peuple Canadien français, mais a une vision prémonitoire du nouveau peuple à venir ! :
Ludger Duvernay qui, le 24 juin 1834, convia une soixantaine de personnes à un banquet champêtre pour discuter de l'avenir du peuple québécois.
2- Les Canadiens français commencent à comprendre pour la première fois depuis 1608 qu'il existe des pays et que "Canadien" pourrait être une nationalité :
...les Canadiens-français ont progressivement vu dans la Saint-Jean, l'expression privilégiée de leur identité nationale.
3- Le peuple Canadien français qui rêve d'une nationalité, adopte le nom de sa province dans l'espoire d'en faire un pays qui les représentera en tant que nation dans le reste du monde :
Délaissant progressivement l'expression “ Canadiens-français ” au profit de “ Québécois ” dans les années soixante...
4- Le Québec étant toujours une province, le nouveau peuple Québécois ne se sent pas trop à l'aise de porter le nom d'une province, alors décide qu'au lieu d'être un peuple représenté par une province il se fera un peuple qui représente un pays ! Il se renommera alors "le peuple du Québec". Ce n'est donc plus le pays qui fêtera le peuple mais le peuple qui fêtera le pays :
...le peuple du Québec devra attendre jusqu'en 1977 pour qu'officiellement la Saint-Jean devienne la Fête nationale et légale (fériée et chômée) du Québec.
5- Le peuple du Québec et la fête nationale du Québec. Le Québec n'appartient plus au peuple, c'est maintenant le peuple qui appartient au Québec, qui est toujours une province du Canada.
...des centaines de milliers de Québécoises et Québécois fêtent leur fierté et leur appartenance au Québec.
Voilà comment on dépouille le peuple Québécois de son identité historique et ethnoculturelle pour le noyer dans un peuple fictif qu'on veut assujetti à un État national tout aussi fictif.
D'une fête de la grande famille canadienne-française à la Fête du peuple québécois, la Fête nationale du Québec constitue la fête de tous ceux et celles qui composent le Québec d'aujourd'hui.
Un peuple fictif ne peut produire qu'un pays fictif.
Toute cette confusion que nos chefs ont entretenu à des fins purement électoralistes, ils s'en sont eux-mêmes piégés.
Le sens du terme "nation" est différent selon qu'il vient d'un anglophone ou d'un francophone. Pour l'Anglais, nation veut autant dire le pays juridique qu'une ethnie, tandisque le Français l'utilise essentiellement pour le pays au sens juridique.
La définition de la nation Québécoise de Harper est ethnique (peuple). C'est ce qui dérange les chefs souverainistes, car pour eux c'est la reconnaissance de la nation du pays juridique qu'il souhaiteraient que Harper reconnaisse. Qu'ils espèrent une telle reconnaissance du fédéral dépasse l'entendement.
Le fédéral reconnaît le peuple Québécois comme étant le peuple Canadien d'origine. Donc, un Québécois de souche est un descendant du peuple Canadien d'origine.
Quant à la définition de l'État juridique de "nation" pour le Québec, il ne sera une réalité que lorsqu'il sera un pays indépendant , biensûr. Or, à ce moment là tous ceux qui détiendront la nationalité québécoise (de sol ou de sang ou des deux) seront des Québécois, au sens juridique biensûr. Mais tous conserveront leur identité ethnique d'origine, comme partout ailleurs !
Ce que Duceppe voudrait faire disparraître de l'histoire c'est la réalité du peuple Canadien au Québec. C'est la conception du reniement identitaire de Gérard Bouchard (Jettez vos souches). C'est la crainte que ces Canadiens ne s'identifient à la nation juridique fédérale, le Canada. C'est pourquoi le PQ n'a jamais réformé les cours d'histoire "lavés" de nos écoles.
Plutôt que d'éduquer ce peuple à sa réalité ethnique et du faux Canada juridique d'à côté, ils ont choisi de tout faire pour détruire la mémoire de ce peuple pour en créer un nouveau. Un génocide ethnoculturel.
Mais ce peuple refuse de mourir. Qu'il se dise maintenant Québécois, soit, mais il n'abandonnera jamais ses souches et son histoire. Sa mémoire est toujours là et les efforts d'y supperposer une fausse identité a produit le peuple confu et désuni actuel et qui se bat contre lui-même.
Cette confusion dont souffre le peuple revient comme un boomerang chez le Bloc qui est maintenant prit avec une reconnaissance ethnique au fédéral qu'il a lui même accepté et qu'il doit maintenant renier indéfiniment. Le Bloc cherche à faire disparraître le peuple dont il a besoin pour faire l'indépendance du Québec.
La commission Bouchard Taylor ne fut que l'expression de cette confusion, par reniement, imposée à ce peuple.
Comme si les patriotes avaient échoués parce qu'ils se disaient Canadiens !