Enfin de vrais débats
29 septembre 2008
Des consciences régionales, nationales, continentales, il y en a eu et il y en aura toujours. Mais jamais nous n’avons pensé à une conscience planétaire – mondiale. Pourquoi? Nous sommes à un tournant de l’humanité où pour la première fois dans l’histoire de l’homme, nous sommes tous confronté à la même menace.
Le réchauffement climatique est maintenant officiel et très clair : les activités de l’homme en sont la cause principale. Maintenant, il faut agir. Mais qui agira, et surtout quand? Un ultimatum de cent ans nous est imposé : une variation de 1.5 à 7 degré est envisagée. Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a confirmé que la probabilité que le réchauffement climatique soit dû à l'activité humaine est supérieure à 90%, le 2 février 2007.
Il faut donc se dépêcher, car même si cela peut paraître alarmiste, nous aurons trois défis importants à relever. Premièrement, quand des mesures concrètes seront prisent par les gouvernements du mondes, le réchauffement climatique aura déjà fait ressentir ses effets pervers. Nous y reviendrons plus loin dans mes propos. Sommes toutes, nous aurons à vivre avec tous les effets négatifs du réchauffement climatique.
Deuxièmement, le réel défi qu’est d’arrêter le réchauffement climatique ne se fera pas si facilement. Il faut que les grandes puissances du monde s’unissent pour faire progresser la recherche de solutions environnementales. Le problème est que les gouvernements mondiaux ne s’uniront efficacement que sous une menace réelle, concrète, qui se fait non pas seulement ressentir aux pôles, où presque personne n’habite, mais bien dans la vie de tous les jours, tout près de nous.
Certes, les experts ont beaucoup d’influence pour faire bouger les gouvernements; mais qui fera la pression pour faire agir les dirigeants? Les citoyens de ces pays majoritairement industrialisés. Dans ces pays démocratiques, les citoyens doivent élire des gouvernements « verts », mais il faut que les gens se sentent menacés par le réchauffement climatique pour en faire ainsi.
Ici apparaît notre questionnement qui découle de tous ces enjeux. Les individus n’agiront que si leur milieu immédiat est touché. Pourquoi? Parce que d'ore et déjà, le libéralisme – économique autant que politique – forge nos mentalités et nos perceptions. Dans les pays industrialisés, soit ceux qui détiennent les capitaux qui serviront à élaborer des plans pour lutter contre le réchauffement climatique, les moeurs des individus sont fortement paralysés par cette vision capitaliste des choses où l’individu est mis en valeur, où l’individu doit se réaliser et faire ses propres ambitions et projets de vie.
Nous sommes embrouillés par ce chacun pour-soi où seul ce qui nous touche a de l’intérêt.
Or, le réchauffement planétaire est un concept qui peut paraître abstrait, car il ne nous touche pas directement – on ne s’en rend pas compte. Là est tout le problème – nos idéologies et nos perceptions nous conditionnent à penser à notre environnement immédiat.
Nous avons donc un troisième défi; il faut s’extraire de nos mentalités du « sauve-qui-peut » et du chacun pour-soi, et ce, afin de régler les deux autres défis précédent.
Même si des groupes d’influences, comme les écologistes, experts, etc, fassent valoir leurs points de vue, les dirigeants penseront avant tout aux demandes de la population de leur pays, et les dirigés à leur propre bien-être et à ce qui les entoure directement.
En plus de tout cela, nos sociétés modernes sont dirigées par des processus technocratiques et bureaucratiques tellement complexes que l’individu a l’impression d’avoir peu ou pas d’influence sur les décisions du pouvoir. Et cela s’applique pour n’importe quel dossier d’actualité. Alors comment faire bouger les choses, quand on a l’impression que rien ne changera peu importe les actions que l’ont pose? Il est des plus normal que les gens se sentent impuissants face au pouvoir des décideurs et de l’influence des experts et/ou fonctionnaires technobureaucratiques. On dégage de cela un phénomène qui se fait sentir depuis quelques décennies – bien avant la question environnementale.
Bref, individualisme et processus technobureaucratiques sont deux facteurs qui contribuent à l’inaction présente et sans doute future de l’individu. Enfin, il faut se détacher un peu des nationalismes et faire ce que l’homme n’a jamais fait : développer une conscience « terrienne », un « nationalisme mondial ». Au nom de la survie de l’être humain, les hommes lâcheront leurs drapeaux et les gouvernements uniront leurs forces.