Une nation, une langue, un pays: ce n'est pas orwellien!
11 mars 2010
@Gilles Bousquet,
Qui? Moi, ça fait déjà ça. Je pourrais répondre "qui veut apprendre le Québécois?".
J'ai enseigné le français à des canadiens anglais, et plusieurs demandaient à avoir des Français, ils refusaient d'apprendre le français avec l'accent québécois.
Lorsque les Suédois protègent leurs langues, ce n'est pas parce qu'ils ont peur qu'elle disparaissent, c'est pour se faire respecter en premier lieu. La langue parlée avec un accent "québécois" peut disparaître, mais le français, grâce à la France, est encore là pour un bon bout de temps. Pas le "Québécois" si ça continue comme ça. Au moins, je vais éventuellement l'enseigner à des jeunes suédois comme langue étrangère, donc l'accent va se perpétuer en Suède :)
Si j'avais voulu enseigner le français en Suède voilà 20 ans, on m'aurait refusé à l'université. Mais les choses ont changé. C'était la même chose pour l'anglais, seuls les Anglais pouvaient enseigner la langue anglaise, du moins.
Lorsque j'ai rencontré la responsable du département de langue française à l'université en Suède, la Suédoise, avec un accent "français", m'a dit "Mais vous êtes Canadien-français!". Je ne compte plus fois où je rencontre des français et je me fais dire "mais vous êtes canadien". J'en suis plus capable, mais c'est vrai, je suis canadien. Pourquoi je me sens étranger lorsque qu'on me dit ça?
Qu'on le veuille ou non, la langue au Québec, c'est le québécois, et ils sont moins de 7 millions à parler cette langue tandis qu'ils sont 9 millions en Suède. Le suédois est appris aussi par beaucoup de Danois, Finlandais et et Norvégiens.
J'ai travaillé dans une boîte en Suède où il y avait comme employés qui provenaient de différents pays. Plusieurs employés était en apprentissage de la langue suédoise, d'autres ne parlaient pas un mots. Chaque fois que les patrons faisaient une réunion trimestrielles, elle se faisait en suédois, pas en anglais. Comme on dit, c'était "too bad" pour celles et ceux qui comprenaient pas le suédois.
Peur de perdre sa langue? Non, l'idée est de se faire respecter.
Pour moi, langue et culture sont inséparables. Voilà pourquoi les citoyens de la francophonie ne parlent pas tous avec un accent parisien. J'ai bien beau parler français, ça ne fait pas d'un Québécois quelqu'un qui a une culture et des moeurs plus proches des Français que d'un Allemand ou un Suédois. Pour avoir plusieurs amis français, mais aussi iraniens, chiliens, suédois, etc, je n'ai pas plus d'affinité avec un français qu'avec un iranien. Deux cultures, deux histoires, complétement différentes de la mienne.
Ainsi, une culture, une langue, mais sans pays, ça donne une nation à la dérive, comme la nation québécoise. Tant et aussi longtemps que le Québec sera une province, une partie de l'immigration va refuser d'apprendre le français, ou du moins va valoriser l'anglais à prime abord.
Et ça va peut-être en offusquer plusieurs, mais je n'en veux pas à ces immigrants. Après tout, ils arrivent au Canada, un pays à majorité anglophone. Ces immigrants, ils veulent ou vont devenir CANADIENS, pas Québécois. Surtout, un immigrant, de par son passé culturel, fait déjà partie de la minorité culturelle du Canada, alors peut-on en plus leur demander de devenir "Québécois", de devenir membre d'une autre minorité culturelle au Canada. Il ne faut pas se leurrer, le reste du Canada, il ne voit pas une nation québécoise, il voit des citoyens canadiens qui parlent français, un groupe minoritaire. Et sachez qu'ils savent très bien que nous avons un accent différent de la France, et ils ne se gênent pas pour rirent de nous. Et puis, peut-on mépriser des couples de Québécois qui veulent donner une éducation principalement en anglais à leurs enfants? C'est la langue de la majorité après tout, au Canada? Ils sont peut-être séparatistes, mais comme ils n'ont plus d'espoir, ils veulent donner une bouée de sauvetage à leurs enfants, d'un coup qu'il y ait naufrage!
Il ne reste plus que les vieux intellos canadiens-français qui parlent le français avec un accent "Radio-Canadien" des années 1970 pour croire que l'on peut encore récupérer l'appellation "Canadien-français" et, surtout, établir une confédération.
Seule la séparation, la création d'un État québécois, pourra empêcher la disparition de la langue québécoise. Ça passe ou ça casse! 2012 sera une grosse année. Si le Québec n'élit pas un parti séparatiste en 2012, c'est good bye la langue québécoise qui va mourir à petit feu.
Je proviens de Victoriaville, dans les Bois-Francs. Voilà dix, il n'y avait pas d'école primaire en anglais.Savez-vous bien il y a d'école où on peut envoyer ses enfants apprendre l'anglais au primaire dans cette seule région? Pas une, pas deux, mais trois.
Primaire et préscolaire
http://www.visionschools.com/AccueilPrimaireOnceWarwickVicto.aspx
http://victoriaville.visionschools.com/AccueilVisionVictoriaville.aspx
http://www.zigetzag.com/
Je sens que quelques uns seront étonnés!!!
Ce n'est pas Laval, pas Westmount, mais Victoriaville, une ville de 45 000 habitants.
Si c'est comme ça partout au Québec, dans trente ans, la langue québécoise est morte! Ces enfants en région, après avoir passé par le préscolaire et le primaire dans un environnement anglophone, ils ont facilement la possibilité de faire Cégep en anglais (International Baccalaureate) puis d'aller à McGill et Concordia. Il y a la loi de l'offre et de la demande. Plus il va y avoir de jeunes Québécois qui voudront aller au Cégep IB, plus on va en ouvrir.
Et si je vivais à Victoriaville, que j'avais des enfants d'âges préscolaires, OUI, ils iraient à 100% dans uns des ces établissements. Et oui, je suis séparatiste, souverainiste, mais merde, il faut que le monde se réveille criss. Pas de pays, c'est final bâton pour la langue québécoise et la culture québécoise. Des confédértionnistes, de Adéquistes, des fédéralistes, c'est pareil. Ce sont des suicidaires culturels.
Si le Québec ne devient pas un pays, je prévois que dans 30 ans, il y aura 4 classes de citoyens: les anglos, les immigrants qui apprendront majoritairement l'anglais, les Québécois qui seront passés par le préscolaire, le primaire (semi-anglais), le Cégep et l'université en anglais et finalement une autre classe de canadiens-français qui baragouineront l'anglais, qui formeront la main-d'oeuvre à bon marchée et qui railleront contre les immigrants.
Voilà l'avenir du Québec! 30 ans seulement.... Donc, aucun Québécois d'aujourd'hui veut que ses enfants ou petits enfants fassent partie de la quatrième classe. Comme je le disais, en 2012, ça passe ou ça casse. J'espère être le seul avec cette prédiction, mais pour moi, je vais comprendre n'importe lequel séparatiste qui voudra envoyer ses enfants à la garderie en anglais.
Il faut parfois regarder la réalité en face.