Payer les manifestants?
14 mars 2011
Ce n'est pas mon texte, c'est celui Manguy sur le blogue de Réjean Parent mais il me semble mériter d'être lu ici. Vous faites un travail extraordinaire Sylvain Racine.
http://rejeanparent.ca/actualites/syndicalisme/lettre-dun-citoyen-a-eric-duhaime/
Vendredi dernier, j’ai reçu d’un résident retraité de Longueuil une copie d’une lettre qu’il a acheminée à Éric Duhaime, cofondateur du Réseau Liberté-Québec. J’ai cru que ce serait pertinent de reproduire intégralement cette lettre avec l’autorisation de l’auteur. Je vous invite à la commenter.
Monsieur Duhaime,
Lorsque vous parlez des puissantes centrales syndicales du Québec, êtes-vous conscient que chez les Scandinaves, les centrales syndicales représentent plus de 80 % des travailleurs et des travailleuses.
J’ai l’impression que vous êtes demeuré bloqué dans des attitudes et des préjugés ancrés dans votre culture personnelle, qui fait qu’un syndicat puissant, c’est un syndicat de mauvaise foi qui veut briser les patrons. N’y a-t-il pas chez certains patrons, des attitudes et des comportements de même nature, ils se croient assiégés, parce qu’ils ne contrôlent pas tous les détails.
Faites un voyage chez les Scandinaves, vous verrez un cadre général de respect entre patrons et syndiqués (syndicats), parce que tous deux défendent le modèle économique de leur pays. Je peux vous dire qu’ils le font généralement bien. Le résultat de cette relation, on le constate un peu partout, la probité étant la marque de commerce de l’ensemble des habitants.
Curieusement, en Amérique du Nord, ce sont les bandits de Wall Street qui ont créé la crise à l’échelle planétaire, ceux qui ont vendu des papiers commerciaux sans valeur à nos administrateurs de la CDPQ, dont l’un des grands acteurs était Claude Garcia, chargé d’évaluer les risques financiers et qui n’a rien vu. En Amérique du Nord, non seulement on culpabilise le peuple d’être responsable de la crise, on est disposé à faire table rase dans les conventions collectives, alors que les bonis fleurissent à nouveau chez les grands qui ont été salés par l’argent de l’État fédéral, l’argent du peuple. Les banquiers ont repris leurs travaux, ils saisissent les résidences de ceux qui ont sauvé les banques.
Monsieur Duhaime, le Québec change. Le PLQ, le parti des affaires ? Avec les 46 G$ de pertes de la caisse dans des investissements à l’étranger. Au Québec on démantèle en catimini Hydro-Québec Gaz et Pétrole au profit d’amis à des prix ridicules (BAPE ). On se lance dans le Plan Nord avec le risque de dilapider nos ressources avant d’avoir un cadre règlementaire pour en faire profiter le peuple ( Maîtres chez nous février 2011).
Dans les municipalités du Québec, on organise des élections clé en main et on donne l’administration de la ville aux bailleurs de fonds. On accorde des permis de garderies à n’importe qui, pourvu que ça rapporte au PLQ. Sur le plan minier, le Québec a un bilan négatif. Nos ingénieurs semblent incapables de se faire compétition sur le territoire du Québec, alors qu’ils le font à l’étranger.
Monsieur Duhaime, vous pouvez mener tous les combats d’arrière-garde que vous voulez, rien dans la division ne fait progresser les sociétés. Les talibans ne pourront que retarder les changements en Afghanistan, même si à court terme, ce sont les femmes et les fillettes qui en paient le prix. Prenez le temps d’aérer votre cerveau, monsieur Duhaime, vous y trouverez des idées intéressantes à partager avec des syndicalistes.
L’égo gonflé est ce qui mine le plus l’avenir d’un homme et l’égo, très souvent, les Hommes y sont nombreux à ce stade
André Mainguy
Longueuil.