L'état du Droit dans un soi-disant État de Droit
22 mars 2011
Monsieur Richard, je ne connais pas la nature des éléments que vous avez cru bon «épurer » de votre texte initial pour qu’il soit ‘publiable’. Mais question d’approche stratégique et quel que soit le sujet, je préfère en général les frappes chirurgicales aux attaques tous azimuts ou indifférenciées.
À mon avis, un « bon texte » sur Vigile.net est celui qui éclaire l’opinion et parvient, ce faisant, à rassembler un support toujours croissant pour l’indépendance du Québec.
Il en est qui ne semblent pas comprendre les résultats qu’ils cherchent : ils jettent le bébé avec l’eau du bain ou tuent les mouches au shotgun. Par leurs textes, ils suscitent la confusion dans les esprits et provoquent non seulement de graves dommages collatéraux mais encore, attirent contre nous des attaques inopportunes.
Qu’il s’agisse des religions, des immigrants, des communautés ethniques ou des institutions publiques québécoises comme la police les juges ou les politiciens, la même méthodologie doit prévaloir : quelle est l’objectif de ma publication, quelle est la cible principale de mon intervention. Mon texte constitue-t-il une critique « amicale » ou une attaque contre les ennemis de la souveraineté ? Et, en ce dernier cas, pourrais-je parvenir par mon texte à débusquer l’adversaire, à le décontenancer et à l’isoler.
Tout est évidemment question de point de vue. Le mien est à l’effet que votre « réquisitoire contre les forces policières » confond tous les acteurs policiers, tous les processus administratifs et toutes les structures de l’organisation policière au Québec.
Votre point départ est à l’effet que la grande majorité des policiers et policières membres de la Sûreté du Québec, de la police de Montréal et des corps de police municipaux sont constitués de « mauvais » éléments, d'ennemis de la démocratie, d'acteurs volontaires de la fascisation de l’État. Vous omettez de parler des responsables politiques ou administratifs, de ceux qui les dirigent ou devraient le faire.
Conséquemment, ce non discernement vous amène, Adam Richard, à déposer pêle-mêle dans la même casserole à friture des cas aussi divers que disjoints touchant à la corruption policière, aux organes spécialisés relevant de la sécurité de l’État et à des cas journalistiques touchant la représentation syndicale de policiers membres de l’APPQ.
Alors, comprenez, je reste sur ma faim et je ne sais pas où vous voulez mener les lecteurs.
Quant à moi, malgré les tares et les tarés de la SQ et du SPVM, malgré les clandestins et leurs réseaux souterrains, je fais confiance, surtout, à tous les jeunes policiers et policières formés dans nos CEGEPs. La vaste majorité d'entre eux sont démocrates et québécois dans l'âme.
Pour terminer, si le sujet vous intéresse vraiment, je vous invite à prendre le temps, tout le temps nécessaire pour répondre aux seules questions suivantes (mais il y en aurait bien d'autres):
Q1. : « Événements de Montebello : nommez l’officier de la SQ qui a admis, en conférence de presse, que les trois hommes accusés par des manifestants de Montebello d’être des agents provocateurs faisaient effectivement partie des rangs de la Sûreté du Québec ? ».
Q2. : « Une fois identifié, décrivez les fonctions stratégiques auxquelles il a subséquemment été nommé et quel poste il occupe présentement ? »
Q3. : « Parlez-nous de son cheminement académique hors Québec et notamment l’importance de sa formation à l’école du FBI et à celle de l’antiterrorisme en France »
Q4. : « Parmi les cadres policiers qu’il a nommé en vertu de pouvoirs reliés à sa fonction, voyez-vous une possible filière quant à leur provenance ou aux réseaux ‘professionnels’ auxquels ils pourraient appartienir? »
Q5. : « En cas d’enclenchement du processus menant à la souveraineté, croyez-vous important que le premier ministre soit assuré de l'absolue loyauté des états-majors de la SQ et du SPVM à l'égard du Québec? »
Q6.: « A votre avis, quels sont les faits qui tenderaient à démontrer que l'attentat à la bombe contre le centre de rucretument de l'armée à Trois-Rivières (juillet 2010)visait en fait le démantèlement des structures du renseigmement de la SQ »
J'ai moi-même fait l'exercice mais je préfère garder les conclusions dans le domaine de l'interlocutoire.
Bon travail,
Jean-Pierre Bélisle