Lettre ouverte à Monsieur Frappier
29 mars 2011
Monsieur Stepheinstein,
Quelle surprise que ce pseudonyme dissimulant un homme de génie (Einstein) mais malheureusement précédé d’un diminutif (Steph)! En googlant (verbe savoureux emprunté à un auteur de Vigile), je découvre que la plupart de vos interventions l’ont été via le journal Le Devoir, en virtuel évidemment. Le 24 mars dernier vous disiez « Que le monde se le disent (sic): ne tuons pas le messager avant de savoir si le message est pertinent. » Le messager vous fournira donc ici quelques autres explications.
Lorsque vous parlez d’ouverture absolue, est-ce à dire que nous devrions pour cela lire et partager les insanités de tout chacun? Quand vous parlez du ‘Québec bashing’, de l’agence QMI, du moralisme de GESCA et de la synergie incestueuse avec Radio-Canada, vous indiquez qu’on ne devrait se priver nous-mêmes d’avoir la même attitude. Curieux raisonnement! Serait-ce que vous êtes un fervent défendeur du code d’Hammourabi? Celui-là même qui soumet son peuple à la Loi du Talion? Œil pour œil, dent pour dent?
Si j'ai moi-même usé de tels stratagèmes dans le passé, je me rends compte aujourd'hui combien ils ont été inutiles.
Mais encore. Si les patrons des plus grands médias ont tous les torts comme vous le prétendez, nous pourrions ajouter que ceux et celles qui encouragent le déploiement de leurs journaux, blogues et autres sont tout à fait inconscients, crédules et soumis? Ils seraient donc totalement dépourvus d’intelligence et de jugement? Dans ce cas, pourquoi Vigile perdrait son temps à discourir avec tout ce beau monde?
Vous poursuivez votre intervention en disant qu’ « En retour, ce site internet d’échange est animé par des individus comme Mr Frappier qui essaient tant bien que mal à avoir une attitude professionnelle sans l’être nécessairement ». N’est-ce pas réduire la portée de Vigile au cœur de ses lecteurs et de ses auteurs les plus assidus ? C’est quelque peu snobinard et outrageant comme propos non? Comme vous le suggéreriez probablement vous-mêmes, vous parleriez donc de ‘pets-en-cul’ ? Non ?
Une assertion que j’aurais pu voir positive est celle où vous dites que « L’information a une durée de vie si courte que et la durée du litige judiciaire si longue aujourd’hui.» Hélas, je me dis que David a tout de même vaincu Goliath et qu’il s’agit d’une question d’attitude et de courage si on veut vaincre ses peurs face à ce qui nous paraît insurmontable. Naïf direz-vous ? Contrairement à ce que l’ami Gébé prétend, je n’ai rien du personnage naïf, c’est que je n’ose trop parler de lucidité tant ce mot fait réagir. S’il y a eu un ‘Siècle des Lumières’, il doit bien y avoir celui des illusions, le nôtre peut-être. Aussi, l’instinct guerrier semble en habiter plusieurs. Mais comme le dit si bien Gébé beaucoup d’entre eux « n’ont qu’un seul but intellectuel, c’est celui de contrôler le discours par tous les moyens (diffamation, calomnies, censure, poursuites judiciaires, emprisonnements), afin d’imposer leur vision narcissique du monde ». L’admiration conduisant parfois trop souvent à un état de passivité, je considérai cette réplique de maître Gébé comme un mal nécessaire.
En ce qui a trait à votre excellente suggestion de cours, vous parliez de ‘careful communications’ non ? Rassurez-vous, mes très nombreuses années chez ‘Mother Bell’ m’ont appris tous les bons usages. Question de me distinguer de vous et reconnaître ma spécificité, j’ai conservé tout de même ce petit côté sarcastique qui me va si bien ! Voyez-y ici une moquerie qui m’est destinée.
« Je sais que Mr. Frappier fera des ajustements mesurés et non-précipités par rapports aux leçons à retenir sur cette controverse dans les choix futurs. » Voilà le bon commentaire que vous aurez inscrit ici et je le partage volontiers.
Beau printemps !