Des questions pour monsieur Aussant.
26 novembre 2011
La plateforme de l’ON est à ce point audacieuse et originale, qu’il est difficile de saisir toutes les implications qui en résulteront. Premièrement, il faut bien comprendre qu’il est question d’un mandat électorale qui promulguera par une loi de l’Assemblée Nationale les attributs de la souveraineté d’un pays : le fameux L-I-T. Nous pouvons donc être certains que cette démarche provoquera une confrontation entre Québec et Ottawa. Cela représente "presque" l’abolition de l’autorité fédérale sur le territoire et sur l’État du Québec. Selon le comportement d’Ottawa, le gouvernement légitime du Québec pourra adopter un ensemble de mesures qui rendra effective cette loi. De facto, le Québec aura récupéré son indépendance. Tous les sondages l’ont souligné : les québécois souhaitent ardemment le L-I-T. Si jamais Ottawa refusait de négocier de bonne foi et qu’il se créerait une impasse constitutionnelle, le peuple sera appelé à trancher démocratiquement en se prononçant, par voie de référendum, sur une constitution incluant une déclaration d’indépendance. Vous pouvez être confiants que, dans ce cas, ils ratifieront, par une large majorité, ce référendum parce qu’ils ne voudront pas se priver de leur L-I-T !
Il faut comprendre ici que le L-I-T n’est que les attributs de l’indépendance et non pas l’indépendance au sens constitutionnel du terme. Il faut réaliser également que le Canada a intérêts à négocier puisque le Québec possède un rapport de force décisif. Le Québec restera le Québec après l’indépendance mais le Canada ne sera plus le même : il sera amoindri. Le Canada sans le Québec n’est plus un pays influant. C’est donc dire, qu’une fois l’indépendance acquise et reconnue par le Canada, il sera possible de voir comment maintenir un certain nombre de liens qui seront mutuellement avantageux pour nos deux pays. Si le Canada refusait de négocier la rupture ou refusait de reconnaître la déclaration d’indépendance du Québec, il n’y aura aucuns liens formels qui seront possibles dans le futur. Dans ce cas, le Québec n’aura rien à perdre. C’est le Canada qui se pénalisera lourdement. À chacun de mes commentaires précédents, lorsque je parlais de rapport de force, j’évoquais précisément ce contexte politico et géo stratégique. Vous pouvez donc promouvoir ce L-I-T en toute confiance et avec autorité. C'est une démarche blindée !