Il n’est pas encore chef. Mais il se voit déjà premier ministre avant la fin de l’année.
Peter MacKay en a fait la promesse formelle. « Nous renverserons le gouvernement libéral minoritaire dès que possible », a-t-il fait miroiter dans une lettre à ses militants. Dès octobre prochain, les députés conservateurs déposeront une motion de censure à la Chambre des communes.
Dans une course à la direction, rien de mieux pour dynamiser « la base » et remplir les coffres que de faire rêver à une victoire rapide. Après tout, le gouvernement Trudeau semble à la dérive, naviguant de crise en crise, sans cohérence.
N’empêche, il est encore loin du compte.
Pour défaire le gouvernement, il faudra convaincre le Bloc québécois du beau risque. Espérer rafler le Québec pourrait lui être tentant. Mais pour prendre le pouvoir, c’est le reste de l’électorat qu’il faut rallier.
Or, les dernières semaines n’ont pas été reluisantes pour Peter MacKay.
Les vieilles recettes
La crise ferroviaire lui offrait une opportunité en or pour proposer une vision plus moderne du conservatisme au pays. Une vision au diapason des arbitrages difficiles entre développement économique et droits autochtones. Nous avons plutôt eu droit à un appel simpliste aux forces de l’ordre et à un flirt avec des citoyens qui voulaient se faire justice.
Peter MacKay doit présenter sa plateforme au cours des prochaines semaines. Il plaide que sa « vision est une nouvelle journée pour le Canada. » On a hâte de l’entendre nous expliquer ce que ça veut dire de « rétablir la promesse de ce qu’est le Canada à nos enfants. »
Entre les phrases creuses et le recyclage de l’ère Harper, il devrait se méfier de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Mais ne vous en faites pas, Peter MacKay promet que, sous son gouvernement, les trains seront à l’heure !