Une question d'appétit

2000

Le très lourdement subventionné groupe de pression Alliance Québec a l'appétit plutôt aiguisé. Non satisfait de la promesse qui lui fut prétendument faite par le bureau de Sheila Copps, ministre fédérale du Patrimoine canadien, d'obtenir bientôt une subvention supplémentaire d'un mirobolant montant de 300 000 $ - puisée à même le budget discrétionnaire de la ministre ! - voilà qu'Alliance Québec veut lever d'autres fonds pour poursuivre sa croisade judiciaire visant à obtenir TOUS les bulletins de vote du dernier référendum.
Son objectif est de tenter de prouver qu'un nombre élevé de «Non» auraient été rejetés, et que ce rejet aurait été orchestré «d'en haut», C'est-à-dire par le Parti québécois ou le gouvernement Parizeau. Bref, que la victoire du Non aurait été beaucoup plus considérable dans les faits.
Va pour les fantasmes d'Ottawa et de son fidèle serviteur, Alliance Québec. Il n'empêche que beaucoup de Québécois sont inquiets des conditions dans lesquelles se tiendront les prochains référendums et élections, et que cette inquiétude tient à l'exercice même du droit de vote.
De fait, il est urgent que les Québécois se donnent une carte obligatoire d'électeur, avec photo. Il est trop aisé ici pour qui le veut de voter sans en avoir le droit, voire de le faire plusieurs fois sous différents noms comme nous l'a si bien démontré en 1998 la défunte émission La fin du monde est à sept heures.
Ceux et celles qui ont la démocratie à coeur - qu'ils soient souverainistes, fédéralistes ou indécis - ne peuvent que réprouver l'absence d'une telle carte, et ne pourront qu'applaudir au jour proche, il est à souhaiter, où le premier ministre Lucien Bouchard effectuera le geste historique et tant attendu de doter ce peuple d'une véritable carte d'électeur, rendant enfin impossible ce type particulièrement insidieux de fraude électorale.
Josée Legault
Montréal, 3 août 2000
Lettre publiée dans LeDevoir du 7.8.00


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