Hydroélectricité : Ottawa aide Terre-Neuve-et-Labrador, mais n'a jamais aidé le Québec

Une aide fédérale généreuse qui arrive à point nommé

Deux poids, deux mesures

Tribune libre

Avec les 5,2 milliards $ fédéraux consentis à Terre-Neuve et ses 520 000 habitants (moins que la ville de Québec) pour l’aider à boucler son projet hydroélectrique de Muskrat Falls, Justin Trudeau espère que les électeurs seront reconnaissants le moment venu, qui ne saurait tarder. Cette somme s’ajoute aux garanties de prêts de presque 8 milliards $ consenties par les gouvernements fédéraux précédents. Et dire que le Québec n’a rien reçu du fédéral pour développer sa filière hydroélectrique.


 


Ces milliards compensent en partie les pertes subies par Terre-Neuve consécutivement au contrat conclu entre elle et le Québec en 1969. Souvenons-nous que les juges de la Cour suprême du Canada avaient refusé à deux reprises d’invalider ce contrat très avantageux pour le Québec, mais les politiciens fédéraux en ont « appelé » à leur manière.


 


La majeure partie du Labrador (290 000 km2) a appartenu au Québec jusqu’en 1927. Après l’avoir cédé à Terre-Neuve – alors britannique, qui n’intégrera la confédération qu’en 1949 –, Londres a voulu faire un coup d’argent en le mettant aussitôt en vente, en espérant que le Québec serait preneur, ce que celui-ci a refusé de faire en 1929 (l’année de la Crise que l’on sait), estimant qu’on n’achète pas ce qui nous appartient déjà. Pour René Lévesque, ce fut un « vol judiciaire ».


 


Quelque cent ans plus tard, il faut faire une croix sur le Labrador terre-neuvien. Au moins, si le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard avait refusé que Terre-Neuve change constitutionnellement son nom en Terre-Neuve-et-Labrador en 2001, cela nous aurait fait un petit velours. Mais non. Il reste au moins la bière.



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