Association des gens de l’air

Un sort déplorable

Le gouvernement du Québec doit assurer sa survie

Tribune libre

L'Association des gens de l'air, née dans les années 70 pour défendre les francophones et promouvoir l'usage du français dans l'aviation, se sabordera à compter de 15 décembre 2013 après 38 ans d’existence, le nombre de membres ne permettant plus d'assurer la viabilité de l'organisation bénévole.
Pour bien comprendre la portée de cette décision, il faut remonter dans le temps et se rappeler que la question du bilinguisme à Air Canada prend un tournant décisif à l'automne 1975, lorsque deux contrôleurs aériens se font blâmer par le ministre des Transports, Otto Lang, pour avoir communiqué en français avec des avions prêts à atterrir.
La réaction de l'Association des gens de l'air du Québec ne se fait pas attendre et est vive. Durant l'été 1976, l'association des pilotes de ligne manifeste son appui aux contrôleurs et débraie durant neuf jours, obligeant les compagnies aériennes canadiennes à cesser toute activité. Le député péquiste Claude Charron appuie la grande bataille des gens de l'air concernant l’interdiction de parler français dans l’industrie aérienne…Le slogan «Il y a du français dans l'air» est lancé…Le débat enflamme le Canada tout entier!
C'est donc durant les années d'effervescence du nationalisme québécois que l'Association des gens de l'air est créée, certains analystes estimant même que son combat linguistique a été un des facteurs déterminants ayant conduit à l'élection du Parti québécois de René Lévesque en 1976.
À mon sens, le gouvernement péquiste actuel, qui s’est montré muet jusqu’à maintenant devant le sort déplorable de l’Association des gens de l’air, se doit de démontrer son appui essentiel envers une association qui a toujours été le chien de garde de la langue française dans le transport aérien, et de prendre les moyens nécessaires pour assurer sa survie.
Pour en apprendre davantage sur l'Association des gens de l'air et la crise nationale qui a entouré l'acceptation de l'usage du français dans le contrôle aérien, je vous invite à ouvrir ce lien [www.tou.tv/tout-le-monde-en-parlait/s01e02->www.tou.tv/tout-le-monde-en-parlait/s01e02]

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Chrystian Lauzon Répondre

    23 novembre 2013

    Monsieur Marineau,
    De par toutes les données récentes déplorables sur l’absence de bilinguisme dans le transport aérien canadien, le français n’y étant pas pratique courante, ni respecté, il y a là une forte évidence de prendre position en faveur de cette association.
    C’est surprenant que Jean-François Lisée/De Courcy ne soient pas en alerte là-dessus. La défense du français dans l’air touche l’international, un impact où le gouvernement Marois devrait être aux premières loges pour montrer l’image culturelle du Québec, sa présence, à toute la francophonie.
    Faut dire qu’avec l’effondrement par dilution du projet de loi 14, l’opposition a démotivé le peu de pression que cette gouvernance voulait exercer dans la protection et la promotion du français. Et l'appui de la FTQ n'est pas la meilleure vitrine de ce temps-ci.
    La CAQ pourtant, François Legault en tête, car le secteur aérien, c’est ce qui l’a enrichi, devrait être sensible à protéger ce regroupement qui rejoint une classe reliée aux milieux d’affaires québécois et, plus ou moins directement son projet Saint-Laurent, à vol d’oiseau pour ainsi dire.
    Lisée et Legault qui survolent Internet régulièrement et « vigilent » aussi sans doute, devraient être réanimés par vous, M. Marineau, sur ce dossier qui unit les voix du Parlement pour l’intérêt franco-économique du Québec.
    Le gouvernement Marois pourrait prendre l’initiative de créer un des rares consensus sur cette question à l’Assemblée nationale, sans qu’un vote soit nécessaire pour agir.
    Chrystian Lauzon