Trop rapides sur la gâchette des EHDAA?

Tribune libre

« Est-ce qu’on est devenu moins tolérants aux difficultés régulières, et, dès qu’un élève a une difficulté, on s’énerve et on l’envoie chez le docteur? » Telle est la question que se pose à juste titre une experte en éducation à propos de la croissance du nombre de cas d’élèves « handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage » (EHDAA) dans nos écoles publiques.

À cet effet, à constater le pourcentage d’élèves identifiés EHDAA, à savoir près de 21% de nos élèves assis sur les bancs d’école, nous sommes en droit de nous demander, sans pour autant banaliser ce constat, si les intervenants de notre réseau scolaire ne sont pas un peu trop rapides sur la gâchette des EHDAA…

En effet, avant de marginaliser une telle légion de nos jeunes Québécois dans des castes d’ « enfants à problèmes », peut-être serait-il opportun de jeter un coup d’œil sur la situation familiale tendue dans laquelle baignent plusieurs de ces jeunes, et tenter de désamorcer le conflit auquel sont confrontés ces jeunes entre l’école et la famille.

Une démarche qui pourrait, à mon sens, dédramatiser le comportement « marginal » de plusieurs de ces jeunes qui ont peut-être simplement besoin d’un peu de reconnaissance et d’attention pour amorcer un virage axé sur leur estime de soi.

Quand on considère qu’un jeune Québécois sur cinq de notre réseau public d’éducation au Québec est hypothéqué pour cause de problèmes inhérents à son comportement à l’école, il y a de quoi être profondément inquiet et se demander si la solution ne se trouve pas ailleurs que dans l’embrigadement de ces jeunes dans des ghettos dévalorisants et sectaires.

Et cet « ailleurs » se niche selon moi, pour plusieurs de ces jeunes, dans l’arrimage salutaire qui doit s’effectuer de toute urgence entre les parents et les intervenants du réseau scolaire, à défaut de quoi nous risquons de perdre toute une génération de jeunes Québécois en les isolant au lieu de les intégrer à leur juste valeur.

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mai 2014

    En effet, le nombre d'enfants subissant le diagnostic d'un d’un trouble déficitaire de l’attention (TDA) ou d’un trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA) est sans cesse en augmentation. D'après de récentes études, le trouble proviendra de la combinaison du tabac et de la grossesse chez la grand-mère.
    [TDA et THADA>http://sante.canoe.ca/channel_health_news_details.asp?channel_id=2001&relation_id=3483&news_channel_id=2001&news_id=8668&rid=]