Très bon ou meilleur ?

Tribune libre


par Jacques Fournier
organisateur communautaire retraité
Lettre parue dans Le Devoir du 26 février 2010
Le Premier ministre de Terre-Neuve a été opéré pour le cœur aux États-Unis, alors que, selon des médecins, il aurait pu être très bien traité ici. Qu’est-ce qui pousse une personne à se faire opérer là où sont offerts ce que certains appellent « les meilleurs » soins ? Pourquoi ne pas de contenter de recevoir des soins de très haute qualité ici même?
L’idéologie qui domine actuellement la planète, c’est qu’il faut être les meilleurs. Il ne faut plus se contenter d’être très bons. Cette mode est dangereuse. Elle justifie toutes les surprimes offertes aux spéculateurs. Elle encourage la croissance des écarts de revenus. Elle cause un stress à des millions d’individus qui ne demandent qu’à faire un travail de haute qualité, mais pas nécessairement à être les meilleurs. En voulant devenir « le meilleur », Toyota n’a-t-il pas négligé la qualité de ses produits ?
Il y aurait lieu de faire un bon exercice de réflexion collective sur ce qu’il faut vraiment rechercher comme société, pour le bien-être de tous et toutes. La vraie vie, ça ne peut pas être les Olympiques tous les jours.
Montréal, le 24 février 2010

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